De nombreuses personnes atteintes de schizophrénie bénéficient du soutien de leur famille, de leurs amis ou de services de santé mentale. Habituellement, lorsqu'une personne est prise en charge par un service de santé mentale, la seule intervention qu'elle reçoit du personnel soignant est un soutien général. Par conséquent, nous avons cherché des preuves des effets du soutien apporté par les services de santé mentale sur les personnes souffrant de schizophrénie ; ce soutien entre généralement dans le cadre d'une thérapie de soutien.
Étant donné qu'il n'a pas été possible de trouver une définition de la thérapie de soutien faisant autorité, nous avons développé la nôtre. La définition élaborée reste vaste afin d'inclure toute intervention réalisée par une seule personne avec pour objectif de maintenir le fonctionnement actuel ou d'améliorer les capacités préexistantes d'une personne. Cela inclut les interventions nécessitant un thérapeute qualifié, comme la psychothérapie de soutien, ainsi que les interventions ne requérant aucune qualification, tel que l'accompagnement. Nous n'avons pas inclus les interventions visant à éduquer ou à former une personne en matière de gestion de la maladie, ou à modifier cette gestion.
Vingt-et-une études satisfaisant à nos critères ont été identifiées, mais la plupart des données étaient inutilisables en raison de la façon dont elles ont été recueillies ou présentées. À partir des résultats obtenus, il n'a pas été possible de tirer de conclusions précises, ou de faire des recommandations quant à la pratique clinique. Tous les résultats se fondent sur un faible nombre de participants, ils doivent par conséquent être interprétés avec prudence. Il semble ne pas y avoir de grandes différences entre la thérapie de soutien et d'autres options de traitement.
La plupart des études comprises dans cette revue étaient conçues de manière à évaluer des thérapies psychologiques spécifiques, comme la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie de soutien n'étant utilisée qu'en guise de groupe de comparaison. Les évaluateurs estiment que les futures études auront plus de chances de démontrer un effet bénéfique si elles sont conçues de façon à avoir la thérapie de soutien comme principale intervention.
Les données sont insuffisantes pour identifier une différence de résultat entre la thérapie de soutien et les soins standards. Plusieurs critères d’évaluation, notamment le taux d'hospitalisation et l'état mental général, indiquent que les autres thérapies psychologiques procurent des avantages par rapport à la thérapie de soutien, mais ces résultats se fondent sur un petit nombre d'études de petite envergure.
Pour de futures recherches, il serait bénéfique de réaliser des essais de plus grande envergure utilisant la thérapie de soutien comme groupe de traitement principal et non comme groupe de comparaison.
La thérapie de soutien est souvent utilisée dans le cadre de soins cliniques journaliers, et dans des études évaluant d'autres traitements.
Évaluer les effets de la thérapie de soutien pour les personnes souffrant de schizophrénie.
Nous avons consulté le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur la schizophrénie (janvier 2004), puis recherché manuellement des références et contacté les auteurs des études ou revues concernées.
Tous les essais randomisés impliquant des patients souffrant de schizophrénie et comparant la thérapie de soutien avec tout autre traitement ou des soins standards.
De manière fiable, nous avons sélectionné les études, évalué leur qualité et extrait leurs données. Pour les données dichotomiques, nous avons évalué le risque relatif (RR) à effets fixes avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %. Lorsque cela a été possible, des analyses en intention de traiter ont été réalisées. Pour les résultats statistiquement significatifs, nous avons calculé le nombre de sujets à traiter (NST)/nombre nécessaire pour nuire (NNN). L'hétérogénéité (méthode des moindres carrés) et le biais de publication ont été évalués.
Vingt-et-une études pertinentes ont été incluses. Aucune différence significative sur les critères de jugement principal n'a été observée entre la thérapie de soutien et les soins standards. Cependant, par rapport à la thérapie de soutien, il existait des différences significatives en faveur d'autres traitements psychologiques ou psychosociaux. Il s'agissait notamment du taux d'hospitalisation (3 ECR, n=241, RR 2,12 IC entre 1,2 et 3,6, NST 8) et non pas du taux de rechute (5 ECR, n=270, RR 1,18 IC entre 0,9 et 1,5). Il a été observé que les résultats liés au fonctionnement général jouaient significativement en faveur de la thérapie cognitivo-comportementale, par rapport à la thérapie de soutien, sur le court (1 ECR, n=70, DMP -9,50 IC entre -16,1 et -2,9), moyen (1 ECR, n=67, DMP -12,6 IC entre -19,4 et -5,8) et long terme (2 ECR, n=78, DMS -0,50 IC entre -1,0 et -0,04), mais la signification clinique de ces résultats fondés sur peu de données est incertaine. Par rapport au traitement cognitivo-comportemental, les participants étaient moins susceptibles d'être satisfaits des soins s'ils suivaient la thérapie de soutien (1 ECR, n=45, RR 3,19 IC entre 1,0 et 10,1, NST 4 IC entre 2 et 736). Les résultats relatifs à l'état mental et aux symptômes étaient incertains lors des comparaisons avec d'autres traitements. Aucune donnée disponible n'a permis d'évaluer l'incidence de la thérapie de soutien sur l'implication dans les activités structurées.