Éclairage public pour prévenir les accidents de la route et les blessures

Les accidents de la route sont une cause majeure de décès et de blessures, en particulier dans les pays à faibles et moyens revenus. Chaque année, partout dans le monde, plus d'un million de personnes sont tuées et environ 10 millions de personnes sont handicapées à vie suite à un accident de la route. En outre, on estime que les blessures liées aux accidents de la route passeront de la neuvième à la troisième place dans le classement mondial du fardeau des maladies d'ici à 2020, et seront responsables de 2,3 millions de décès chaque année au niveau mondial.

Il a été suggéré que l'éclairage public pourrait être une intervention relativement peu onéreuse dans la prévention des accidents de la route. L'éclairage public pourrait améliorer les capacités visuelles du conducteur et sa capacité à détecter les dangers sur la route. Néanmoins, il a également été suggéré que l'éclairage public pourrait avoir un effet indésirable sur la sécurité routière ; les conducteurs pourraient se sentir plus en sécurité grâce à cette visibilité accrue, ce qui pourrait les pousser à accélérer et à relâcher leur attention.

Cette revue systématique a été effectuée pour évaluer les effets de l'éclairage public sur l'incidence des accidents de la route et des blessures qui en découlent. Les auteurs ont recherché tous les essais contrôlés comparant les effets d'un nouvel éclairage public par rapport à des routes non éclairées, ou d'une amélioration de l'éclairage public par rapport au niveau d'éclairage antérieur. Ils ont identifié 17 études contrôlées avant-après, qui avaient toutes été réalisées dans des pays à revenus élevés. Douze études examinaient les effets d'un nouvel éclairage public, quatre examinaient les effets d'une amélioration de l'éclairage, et une examinait à la fois un nouvel éclairage et un éclairage amélioré. Cinq études comparaient les effets d'un éclairage public par rapport à une zone témoin indépendante, tandis que les 12 autres utilisaient des données issues d'un contrôle diurne. Les auteurs ont pu combiner les données d'accidents ou de blessures provenant de 15 études. Ces études présentaient un risque de biais élevé.

Les résultats indiquent que l'éclairage public peut prévenir les accidents de la route, les blessures et les décès. Ce résultat pourrait être particulièrement intéressant dans les pays à faibles et moyens revenus où la politique d'éclairage public est moins développée et où l'installation de systèmes d'éclairage approprié est moins courante que dans les pays à revenus élevés. Néanmoins, d'autres études bien planifiées sont nécessaires afin de déterminer l'efficacité de l'éclairage public dans les pays à faibles et moyens revenus.

Conclusions des auteurs: 

Les résultats de cette revue systématique suggèrent que l'éclairage public pourrait prévenir les accidents de la route, les blessures et les décès. Néanmoins, d'autres études bien planifiées sont nécessaires afin de déterminer l'efficacité de l'éclairage public, en particulier dans les pays à faibles et moyens revenus.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

Les accidents de la route sont une cause majeure de décès et de blessures, en particulier dans les pays à faibles et moyens revenus. On estime que les blessures liées aux accidents de la route passeront de la neuvième à la troisième place du classement mondial du fardeau des maladies d'ici à 2020, et seront responsables de 2,3 millions de décès par an au niveau mondial. Il a été suggéré que l'éclairage public pourrait être une intervention relativement peu onéreuse dans la prévention des accidents de la route.

Objectifs: 

Évaluer les effets de l'éclairage public sur les blessures liées aux accidents de la route.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les blessures, CENTRAL, MEDLINE, EMBASE, TRANSPORT et l'Australian Transport Index. Nous avons également consulté Internet et examiné les références bibliographiques des articles pertinents. La recherche n'a fait l'objet d'aucune restriction par langue ou statut de publication. Les recherches ont été effectuées en octobre 2008.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés, les essais contrôlés non randomisés et les études contrôlées avant-après comparant un nouvel éclairage public par rapport à des routes non éclairées, ou une amélioration de l'éclairage public par rapport au niveau d'éclairage antérieur.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont examiné les résultats des recherches, extrait les données, évalué le risque de biais et analysé les données.

Résultats principaux: 

Nous avons identifié 17 études contrôlées avant-après portant sur l'éclairage public. Toutes rapportaient des données concernant les accidents et 15 ont contribué à la méta-analyse. Sept essais utilisaient un site témoin spécifique ; les dix autres recueillaient des données sur un site et utilisaient les données diurnes comme contrôle. De manière générale, la qualité méthodologique des essais était faible.

Trois essais comparaient un éclairage public à une zone témoin concernant l'ensemble des accidents ; rapport des taux (RR) combiné = 0,45 (intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 0,29 et 0,69). Deux essais comparaient un éclairage public à une zone témoin concernant le nombre total d'accidents avec dommages corporels (de n'importe quelle gravité) ; RR = 0,78 (IC à 95% entre 0,63 et 0,97). Aucun essai ne comparait le nombre d'accidents mortels par rapport à une zone témoin.

Onze essais comparaient un éclairage public à un contrôle diurne concernant l'ensemble des accidents ; RR combiné = 0,68 (IC à 95 %, entre 0,57 et 0,82). Six essais comparaient un éclairage public à un contrôle diurne concernant le nombre total d'accidents avec dommages corporels ; RR combiné = 0,68 (IC à 95 %, entre 0,61 et 0,77). Quatre essais comparaient un éclairage public à un contrôle diurne concernant les accidents mortels ; RR combiné = 0,34 (IC à 95 %, entre 0,17 et 0,68).

Tools
Information

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.