Les méthodes de planification familiale basées sur la « connaissance de la fécondité » tentent d'identifier les jours fertiles du cycle menstruel de la femme. Les termes « rythme », « planification familiale naturelle » et « abstinence périodique » sont notamment utilisés pour décrire cette approche du contrôle des naissances. Le but est d'éviter les rapports sexuels les jours où la femme risque de tomber enceinte. Les couples pourraient également utiliser ces méthodes conjointement à un préservatif ou au retrait.
En février 2012, nous avons recherché par des moyens informatiques des essais randomisés portant sur des méthodes de planification familiale basées sur la connaissance de la fécondité. Pour la revue initiale, nous avons également examiné les études mentionnées dans ces essais ainsi que dans des articles de revue. Nous avons inclus des essais ayant comparé une méthode basée sur la connaissance de la fécondité avec un placebo ou avec une autre méthode, y compris une méthode différente reposant elle aussi sur la connaissance de la fécondité. La méthode testée pouvait aussi être comparée à une méthode basée sur la connaissance de la fécondité utilisée conjointement à un autre type de contraception.
Trois études ont été trouvées, dont l'une provenait de Colombie et deux de Los Angeles (Californie). En raison de la faiblesse des méthodes, nous n'avons pu analyser aucune donnée. Les taux de grossesse n'ont pas pu être déterminés. Dans l'essai colombien, il a été constaté que des nombres similaires de femmes étaient tombées enceintes dans les groupes d'ovulation et symptothermiques. Dans l'essai réalisé à Los Angeles, un plus grand nombre de grossesses ont été observées dans le groupe utilisant la méthode de l'ovulation. Les essais effectués aux É.-U. ont eu du mal à recruter des couples, alors que le rapport colombien ne mentionnait pas ce problème. Les taux de sortie d'étude étaient élevés. Dans les deux plus importants essais, la plupart des participants avaient abandonné leur méthode prématurément.
Nous ne savons toujours pas à quel point ces méthodes marchent pour la planification familiale. Même avec beaucoup de préparation et de soutien, la plupart des gens avaient quitté ces essais prématurément. Les méthodes de contraception doivent être testées avec soin avant que leur utilisation soit généralisée. Les essais randomisés constituent le meilleur moyen de vérifier si quelque chose marche ou non.
L'efficacité comparative des méthodes de contraception basées sur la conscience de la fécondité demeure inconnue. Malgré une préparation intensive et un soutien continu, la plupart des participants à ces essais avaient abandonné prématurément. Les méthodes contraceptives doivent être correctement évaluées, de préférence au moyen d'essais contrôlés randomisés, avant leur adoption et leur diffusion.
« Les méthodes » de planification familiale « basées sur la connaissance de la fécondité impliquent d'identifier les jours fertiles du cycle menstruel, soit en observant des signes de fertilité tels que les sécrétions cervicales et la température basale du corps, soit en suivant les jours du cycle. Les méthodes basées sur la conscience de la fécondité peuvent être utilisées en combinaison avec des méthodes d'abstinence ou de barrière pendant la période féconde » (OMS, 2000). Les termes « rythme », « planification familiale naturelle » et « abstinence périodique » ont été notamment utilisés pour décrire cette approche contraceptive. Les méthodes basées sur la conscience de la fécondité peuvent utiliser l'abstinence sexuelle. Elles peuvent aussi être mises en œuvre avec des contraceptifs mécaniques ou le retrait durant les périodes présumées fertiles.
Nous avons repéré et analysé tous les essais contrôlés randomisés (ECR) portant sur une quelconque méthode de contraception basée sur la conscience de la fécondité.
En février 2012, nous avons effectué des recherches dans les bases de données informatisées CENTRAL, MEDLINE, POPLINE et LILACS pour trouver des essais contrôlés randomisés portant sur des méthodes basées sur la conscience de la fécondité. Nous avons également recherché des essais dans ClinicalTrials.gov et ICTRP. De précédentes recherches incluaient également EMBASE. Pour la revue initiale, nous avons passé au crible les références bibliographiques de tous les rapports d'essais ainsi que celles des articles de revue.
Nous avons inclus tout ECR, quelle qu'en soit la langue, ayant comparé une méthode de contraception basée sur la conscience de la fécondité avec un placebo, avec une autre méthode (y compris une méthode alternative reposant elle aussi sur la conscience de la fécondité) ou avec une méthode basée sur la conscience de la fécondité combinée à un autre type de contraception.
Nous avons évalué à fin d'inclusion tous les titres et résumés trouvés. Nous avons évalué la qualité méthodologique des essais à la recherche de biais potentiels, en évaluant qualitativement la conception de l'étude, la méthode de randomisation, l'assignation secrète, le masquage et les taux d'abandon prématuré et de perte de suivi. En raison de faiblesses méthodologiques, nous n'avons pas pu introduire les résultats des essais dans RevMan ni effectuer des mesures d'association ou agréger des données.
Les taux de grossesse n'ont pas pu être déterminés en raison de la médiocrité des méthodes et des comptes-rendus. Un essai en Colombie avait constaté des nombres similaires de grossesses chez les femmes randomisées aux méthodes d'ovulation et symptothermiques. En revanche, un essai parallèle à Los Angeles a observé plus de grossesses dans le groupe assigné à la méthode de l'ovulation. Dans les deux essais réalisés aux É.-U., le recrutement des participants avait été étonnamment difficile ; cet aspect n'a pas été mentionné dans le rapport colombien. Les taux de continuation étaient médiocres. Dans les deux plus importants essais, la plupart des participants avaient abandonné la méthode qui leur était assignée avant d'atteindre la phase d'observation de l'essai.