Les personnes souffrant d'une maladie cardiaque et d'artères malades de membres inférieurs doivent bénéficier souvent des examens et des traitements qui impliquent de placer une aiguille dans la principale artère de l'aine (procédures endovasculaires, par exemple artériographie diagnostique, angioplastie, cathétérisation cardiaque). Une complication éventuelle est la formation d'un gonflement important de l'artère (un pseudo-anévrisme) dans l'aine. Cela arrive lorsque le trou fait par l'aiguille dans la paroi de l'artère ne se referme pas convenablement par la suite et que du sang stagne, entraînant une douleur, un gonflement ou un hématome. Les pseudo-anévrismes de petite taille peuvent se coaguler spontanément ou une chirurgie peut être requise. Un traitement moins invasif est désormais possible pour stopper le flux sanguin dans le gonflement. Il implique une sédation ou analgésie pour permettre de placer une pression sur la ponction de l'artère à l'aide d'un dispositif mécanique spécifique ou d'une sonde guidée par ultrasons. Une autre option est l'injection d'un agent de coagulation (thrombine) à travers la peau dans le pseudo anevrysme.
Les auteurs de la revue ont fait des recherches dans la littérature médicale et ont trouvé quatre essais contrôlés randomisés. Aucune nouvelle étude n'a été incluse dans cette mise à jour. L'application d'une pression (compression) avec un dispositif mécanique pendant environ 30 minutes fait coaguler le sang dans le pseudo-anévrisme chez trois quart des participants (38 personnes âgées de 40 à 85 ans) au bout de 24 heures. Il n'y a aucune différence si la sonde est placée à l'aveugle ou à l'aide d'ultrasons. Une autre étude totalisant 168 personnes a découvert que la compression entraînait la coagulation des pseudo-anévrismes chez plus de 90% des participants au bout de 24 heures; l'utilisation des ultrasons ne semblait toujours pas faire de différence. L'injection de thrombine bovine semblait être plus efficace que la compression guidée par ultrasons (dans deux études, totalisant 68 patients). Il existe toutefois des inquiétudes quant à l'allergie à la thrombine et la possibilité d'introduire des agents infectieux, jugés responsables de transmission de certaines maladies dégénératives, ainsi que sur la formation d'un caillot de sang dans l'artère. Aucune complication n'a été signalée dans ces études à l'exception d'une thrombose veineuse profonde chez les personnes traitées avec la compression.
Les preuves limitées semblent soutenir l'utilisation de l'injection de thrombine comme étant un traitement efficace pour les pseudo-anévrismes fémoraux. Une approche pragmatique peut être d'utiliser la compression (à l'aveugle ou guidée par ultrasons) comme traitement de première ligne et de réserver l'injection de thrombine en cas d'échec de celle-ci.
Les pseudo-anévrismes fémoraux peuvent compliquer jusqu'à 8% des procédures interventionnelles vasculaires. Les pseudo-anévrismes de petite taille peuvent coaguler spontanément, mais il arrive qu' un traitement définitif soit nécessaire. La chirurgie a traditionnellement été considérée comme le traitement standard bien qu' elle ne soit pas sans risques pour les patients avec une maladie cardiovasculaire grave. Des options thérapeutiques moins invasives comme la compression guidée avec doppler par ultrasons et l'injection de thrombine par voie percutanée sont disponibles, les preuves de leur efficacité restant toutefois limitées. Ceci est une mise à jour d'une revue Cochrane publiée pour la première fois en 2006.
Évaluer les effets des différents traitements pour les pseudo-anévrismes fémoraux provenant de procédures endovasculaires, évaluant spécifiquement les options de traitements moins invasifs comme la compression mécanique ou manuelle à l'aveugle, la compression guidée par ultrasons ou l'injection de thrombine par voie percutanée.
Pour cette mise à jour le coordinateur du registre du groupe Cochrane sur les maladies vasculaires périphériques a effectué des recherches dans le registre spécialisé (dernière recherche en octobre 2013) et CENTRAL (2013, numéro 9).
Les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant deux traitements pour les pseudo-anévrismes fémoraux suite à des procédures interventionnelles vasculaires étaient candidats à l'inclusion dans la revue.
Quatre études ont été incluses dans les analyses comparant: La compression manuelle versus la compression guidée par ultrasons; l'application guidée par ultrasons d'un dispositif mécanique (FemoStop) versus l'application à l'aveugle; et la compression guidée par ultrasons versus l'injection de thrombine par voie percutanée (deux études). Il n'y avait aucune étude avec un bras d'intervention chirurgical. Les données ont été extraites indépendamment par les deux auteurs.
La compression manuelle (ou FemoStop) a été efficace pour thromboser des pseudo-anévrismes bien que l'application guidée par ultrasons n'ait pas réussi à conférer un bénéfice (rapport de risques (RR) 0,96; intervalle de confiance (IC) à 95%, de 0,88 à 1,04).
L'injection de thrombine par voie percutanée a été plus efficace qu' une seule session de compression guidée par ultrasons pour thromboser un pseudo-anévrisme primaire dans les ECR individuels mais les données regroupées n'ont pas pu démontrer une signification statistique (RR 2,81; IC à 95%, de 0,44 à 18,13). Aucune différence statistiquement significative n'a été observée dans la durée d'hospitalisation entre les deux groupes et aucune complication n'a été signalée à l'exception d'un cas de thrombose veineuse profonde dans le groupe avec compression.