Les suppléments de calcium permettent-ils de renforcer les os des enfants ?
Bien que la supplémentation en calcium ait un petit effet sur le membre supérieur, il est peu probable que l'augmentation de la DMO qui en découle entraîne une réduction cliniquement significative du risque de fracture. Les résultats ne sont pas favorables à l'administration, par le système de santé publique, d'une supplémentation en calcium aux enfants en bonne santé. Ces résultats ne peuvent pas être extrapolés aux enfants atteints de maladies affectant le métabolisme osseux.
Des essais cliniques ont montré qu'une supplémentation en calcium chez l'enfant permettait d'augmenter la densité minérale osseuse (DMO) mais cet effet pourrait ne pas être durable. Ce traitement n'a fait l'objet d'aucune revue systématique quantitative.
Déterminer l'efficacité de la supplémentation en calcium pour l'amélioration de la DMO chez l'enfant.
·Déterminer si cet éventuel effet varie en fonction du sexe, du stade de puberté, de l'origine ethnique ou du niveau d'activité physique et s'il persiste après l'arrêt de la supplémentation.
Nous avons consulté CENTRAL (registre Cochrane central des essais contrôlés) (Numéro 3, 2005), MEDLINE (de 1966 au 1er avril 2005), EMBASE (de 1980 au 1er avril 2005), CINAHL (de 1982 au 1er avril 2005), AMED (de 1985 au 1er avril 2005), MANTIS (de 1880 au 1er avril 2005), ISI Web of Science (de 1945 au 1er avril 2005), Food Science and Technology Abstracts (de 1969 au 1er avril 2005) et Human Nutrition (de 1982 au 1er avril 2005). Les livres des actes de conférence (Osteoporosis International, Journal of Bone and Mineral Research) ont fait l'objet d'une recherche manuelle.
Les essais contrôlés randomisés comparant la supplémentation en calcium (y compris alimentaire) à un placebo et présentant une durée de traitement d'au moins 3 mois chez des enfants ne présentant pas de problèmes médicaux coexistants affectant le métabolisme osseux. Les mesures de résultats devaient inclure la DMO de surface ou volumétrique, le contenu minéral osseux (CMO) ou, dans le cas des études utilisant l'échographie quantitative, l'atténuation des ultrasons à large bande et la vitesse des ultrasons mesurées au terme d'un suivi d'au moins 6 mois.
Deux auteurs ont évalué la qualité des essais et extrait les données de manière indépendante, y compris les événements indésirables. Les auteurs des études ont été contactés pour obtenir des informations supplémentaires.
Les 19 essais portaient sur 2 859 participants, dont 1 367 étaient randomisés pour la supplémentation et 1 426 pour le placebo. Les résultats des analyses des principaux effets ne présentaient pas d'hétérogénéité susceptible de suggérer que ces études n'étaient pas comparables. La supplémentation en calcium était sans effet sur la DMO du col du fémur et de la colonne lombaire. Un petit effet a été observé sur le CMO total du corps (différence moyenne standardisée (DMS) de +0,14, IC à 95 %, entre +0,01 et +0,27) et la DMO du membre supérieur (DMS de +0,14, IC à 95 %, entre +0,04 et +0,24). Seul l'effet sur le membre supérieur persistait après l'arrêt de la supplémentation (DMS de +0,14, IC à 95 %, entre +0,01 et +0,28). Cet effet représentait une augmentation supérieure d'environ 1,7 % chez les groupes de la supplémentation, ce qui représenterait au mieux une réduction du risque absolu de fractures chez l'enfant de 0,1 à 0,2 % par an. Aucune modification de l'effet n'a été observée en fonction de la prise de calcium en début de traitement, du sexe, de l'origine ethnique, de l'activité physique ou du stade de puberté. Les événements indésirables étaient rares et mineurs.