Les spermicides sont utilisés depuis des milliers d'années à des fins contraceptives. Des études ont récemment cherché à déterminer leur efficacité pour la prévention des grossesses et leur acceptation par les femmes. Les spermicides contiennent une substance active (habituellement du nonoxynol-9) et un agent permettant de disperser le produit, par exemple de la mousse ou un suppositoire vaginal (pessaire). Cette revue compare l'efficacité contraceptive de différents spermicides lorsqu'ils sont employés seuls.
En août 2013, nous avons effectué des recherches informatisées pour trouver des essais randomisés relatifs aux spermicides utilisés à des fins contraceptives. Nous n'avons identifié aucun nouvel essai depuis la publication initiale de la revue. Pour la revue initiale, nous avons également écrit à des chercheurs afin de trouver d'autres essais.
Les études devaient porter sur un spermicide utilisé seul à des fins contraceptives. Le produit pouvait être comparé à un spermicide différent, au même spermicide employé avec une méthode barrière, à une autre dose du même spermicide, à un véhicule différent pour le même produit ou à un autre mode de contraception. Chaque étude devait rapporter des données sur les grossesses.
Nous avons obtenu les rapports de 14 essais pour la revue initalie (aucun nouvel essai identifié depuis). Le plus grand essai comparait cinq spermicides différents. Le gel contenant la plus faible dose de nonoxynol-9 n'évitait pas aussi bien les grossesses que les produits contenant une plus forte dose du même principe actif. Les femmes préféraient le gel aux films ou aux suppositoires. Peu de différences ont été trouvées entre les autres études. Ces essais se sont heurtés à des problèmes de recrutement des femmes et de rétention de celles-ci jusqu’à la fin de l'essai. D'importantes pertes dans le taux de suivi peuvent biaiser les résultats.
Les probabilités de grossesse variaient énormément entre les essais signalés. Un gel contenant 5,25 mg de nonoxynol-9 a donné de moins bons résultats que deux autres produits testés dans l'essai le plus important. Ce résultat mis à part, les caractéristiques personnelles et l'attitude des utilisatrices peuvent s'avérer plus importantes que les caractéristiques des produits spermicides pour déterminer la probabilité d’une grossesse. Dans l'essai le plus important, le gel était préféré aux films ou aux suppositoires vaginaux. Les essais concernant les spermicides comportaient la double difficulté du recrutement et d’un taux d'abandon élevé, ce dernier compromettant la validité des essais.
Les spermicides sont utilisés comme contraceptifs depuis des milliers d'années. Malgré cette utilisation de longue date, ce n'est que récemment que des études se sont penchées sur l'efficacité comparée et l'acceptabilité de ces traitements vaginaux. Les spermicides contiennent une substance active (habituellement du nonoxynol-9) et une formulation destinée à disperser le produit, par exemple de la mousse ou un suppositoire vaginal.
Cette revue a examiné tous les essais contrôlés randomisés connus sur les spermicides employés seuls à visée contraceptive.
En août 2013, nous avons consulté les bases de données informatisées suivantes pour trouver des essais contrôlés randomisés sur les spermicides utilisés pour la contraception : CENTRAL, MEDLINE, POPLINE, LILACS, EMBASE, ClinicalTrials.gov, et ICTRP. Pour la revue initale, nous avons examiné les listes de références des essais trouvés de cette manière, ainsi que celles des articles de revue et de chapitres de livres.
Nous avons inclus tous les essais de produit commercialisés employés seuls pour la contraception. Chaque essai inclus devait donner des informations suffisantes pour déterminer les taux de grossesse.
Deux auteurs ont extrait indépendamment les informations des essais identifiés. Nous n'avons mené aucune méta-analyse car la plupart des essais comportaient d’importantes pertes au suivi. Nous avons saisi les données dans des tables et présenté les résultats de manière descriptive.
Nous avons trouvé les rapports de 14 essais pour la revue initiale et nous n'en avons détecté aucun nouveau depuis.
Dans le plus grand essai mené à ce jour, le gel (Advantage S) contenant le plus faible dose de nonoxynol-9 (52,5 mg) était beaucoup moins efficace pour la prévention des grossesses que les gels contenant une plus forte dose du même agent (100 mg et 150 mg). La probabilité d’une grossesse à six mois était de 22 % pour le gel à 52,5 mg, 16 % pour 100 mg et 14 % pour 150 mg. Dans le même essai, les trois véhicules différents avec 100 mg de nonoxynol-9 donnaient une efficacité similaire. L'interprétation de ces chiffres est limitée, dans la mesure où 39 % des participantes ont abandonné la méthode ou ont été perdues de vue. Peu de différences importantes concernant l'efficacité ont été mises en évidence dans les autres essais.