L'opération élective de la vésicule biliaire est la plus courante intervention chirurgicale élective dans l'abdomen. La prophylaxie antibiotique est une procédure courante en cholécystectomie ouverte et elle est également appliquée à des patients subissant une cholécystectomie laparoscopique sans que son efficacité ait été démontrée. La chirurgie laparoscopique offre certains avantages liés une manipulation moindre et à une taille réduite de la plaie chirurgicale, si bien que l'effet de prophylaxie antibiotique pourrait être inférieur à celui en chirurgie ouverte. Cette méta-analyse de onze essais cliniques randomisés n'a pas pu trouver de preuves suffisantes pour étayer ou réfuter l'utilisation de la prophylaxie antibiotique aux fins de réduire les infections du site opératoire ou les infections générales chez les patients à faible risque anesthésique, faibles co-morbidités et faible risque de conversion en chirurgie ouverte, qui subissent une cholécystectomie laparoscopique élective. C'est pourquoi il faudrait réaliser de grands essais randomisés bien conçus, incluant des patients à risque élevé de conversion en chirurgie ouverte, afin de déterminer les effets bénéfiques ou néfastes des antibiotiques administrés à titre prophylactique.
Cette revue systématique montre qu'il n'y a pas suffisamment d'éléments pour étayer ou réfuter l'utilisation de la prophylaxie antibiotique aux fins de réduire les infections du site opératoire et les infections générales chez les patients à faible risque d'incidents à l'anesthésie, de co-morbidités, de conversion en chirurgie ouverte et de complications infectieuses qui subissent une cholécystectomie laparoscopique élective. De plus grands essais cliniques randomisés sont nécessaires, avec analyse en intention de traiter, incluant également des patients à risque élevé de conversion en chirurgie ouverte.
La cholécystectomie est une procédure chirurgicale courante. Dans le domaine de la cholécystectomie ouverte, la prophylaxie antibiotique a montré des effets bénéfiques, mais on ne sait pas si ses avantages et ses inconvénients sont similaires en cholécystectomie laparoscopique. Certains essais cliniques suggèrent que la prophylaxie antibiotique ne serait pas nécessaire en cholécystectomie laparoscopique.
Évaluer les effets bénéfiques et néfastes de la prophylaxie antibiotique par rapport au placebo ou à l'absence de prophylaxie chez les patients devant subir une cholécystectomie laparoscopique élective.
Nous avons effectué des recherches dans le Registre d’essais contrôlés du groupe Cochrane sur les affections hépato-biliaires, le Registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) dans The Cochrane Library (numéro 3, 2010), MEDLINE (de 1985 à août 2010), EMBASE (de 1985 à août 2010), SCI-EXPANDED (de 1985 à août 2010), LILACS (de 1988 à août 2010), ainsi que dans les références bibliographiques d'articles pertinents.
Essais cliniques randomisés comparant la prophylaxie antibiotique à un placebo ou à l'absence de prophylaxie chez des patients devant subir une cholécystectomie laparoscopique élective.
Nos critères de résultat étaient la mortalité toutes causes, les infections du site opératoire, les infections extra-abdominales, les événements indésirables et la qualité de vie. Toutes les mesures de résultat étaient confinées à la période d'hospitalisation ou aux 30 jours suivant la sortie de l’hôpital. Pour synthétiser les mesures de résultat, nous avons présenté les rapports de cotes et les intervalles de confiance (IC) à 95 %, au moyen des modèles à effet fixe et à effets aléatoires.
Nous avons inclus onze essais cliniques randomisés totalisant 1664 participants qui étaient pour la plupart à faible risque anesthésique, faible occurrence de co-morbidités, faible risque de conversion en chirurgie ouverte et faible risque de complications infectieuses. Aucun de ces essais n'avait un risque de biais faible. Nous n'avons pas trouvé de différences statistiquement significatives entre la prophylaxie antibiotique et l'absence de prophylaxie quant à la proportion d'infections du site opératoire (rapport des cotes (RC) 0,87 ; IC 95% 0,49 à 1,54) ou d'infections extra-abdominales (RC 0,77 ; IC 95% 0,41 à 1,46). L'hétérogénéité n'était pas statistiquement significative.