Les personnes atteintes de maladies rénales avancées peuvent se soumettre à une session de dialyse péritonéale (DP) où un cathéter est introduit de manière permanente dans le péritoine (membrane qui tapisse l'abdomen) à travers la paroi abdominale d'où le fluide est injecté et évacué plusieurs fois par jour. La complication grave la plus fréquente est l'infection du péritoine (péritonite). Le traitement efficace de la péritonite associée à la DP est nécessaire pour réduire la morbidité et possiblement la mortalité associées à un épisode aigu et pour réduire les taux de rechute. Cette revue des interventions pour la péritonite associée à la DP a identifié 36 études (2089 participants). Les antibiotiques intrapéritonéaux (IP) sont supérieurs aux antibiotiques intraveineux (IV). Aucune autre intervention individuelle supérieure n'a été détectée. Il semble que le lavage péritonéal de routine ou l'emploi d'agents fibrinolytiques ne joue aucun rôle. La plupart des études étaient de faible envergure, dépassées ou de mauvaise qualité et présentaient des définitions irrégulières sur les résultats et les régimes de dosage. Des ECR supplémentaires sont nécessaires dans ce domaine.
Selon une étude, l'administration IP d'antibiotiques est supérieure au dosage IV pour traiter la péritonite sous DP. Le dosage intermittent et continu des antibiotiques est pareillement efficace. Aucun rôle n'a été démontré pour le lavage péritonéal de routine ou l'utilisation de l'urokinase. Aucune intervention liée à des inconvénients significatifs n'a été détectée.
La péritonite est une complication fréquente de la dialyse péritonéale (DP) et elle est associée à une morbidité significative. Un traitement adéquat est essentiel pour réduire la morbidité et la récurrence.
Évaluer l'efficacité et les inconvénients des traitements pour la péritonite associée à la DP.
Le registre spécialisé de Cochrane Renal Group, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, dans la bibliothèque Cochrane), MEDLINE, EMBASE et les listes de référence ont été consultés sans restrictions de langue.
Tous les essais contrôlés randomisés (ECR) et quasi-ECR évaluant le traitement de la péritonite chez des patients sous dialyse péritonéale (adultes et enfants) qui examinent : L'administration d'un ou plusieurs antibiotiques à travers des voies différentes (par voie orale, intrapéritonéale, intraveineuse) ; La dose d'un ou plusieurs agent(s) antibiotique(s) ; Les différents protocoles d'administration d'agents antimicrobiens ; Les comparaisons des différents régimes d'agents antimicrobiens ; Toutes les autres interventions comprenant les agents fibrinolytiques, le lavage péritonéal et l'extraction précoce du cathéter ont été incluses.
Deux auteurs ont extrait les données sur la qualité et les résultats de l'étude. Les analyses statistiques ont été réalisées en utilisant le modèle à effets aléatoires et les résultats dichotomiques ont été exprimés sous la forme de risque relatif (RR) avec des intervalles de confiance (IC) à 95 % et les résultats continus sous la forme de différence moyenne (DM) avec un IC à 95 %.
36 études portant sur 2089 patients ont été identifiées : Agents antimicrobiens (30) ; Urokinase (4), lavage péritonéal (1) intrapéritonéal (IP) immunoglobuline (1). Aucun agent, ni association d’agents, antibiotique supérieur n’a été identifié. La réponse primaire et les taux de rechute ne différèrent pas entre les régimes à base de glycopeptide par rapport aux régimes de céphalosporine de première génération, malgré le fait qu'il est plus probable que les régimes de glycopeptide conduisent à une guérison totale (3 études, 370 épisodes : RR 1,66, IC à 95% entre 1,01 et 3,58). En ce qui concerne les rechutes ou la péritonite persistante, l'extraction/le remplacement du cathéter étaient supérieurs à l'urokinase pour réduire les taux d'échec du traitement (1 étude, 37 patients : RR 2,35, IC à 95% entre 1,13 et 4,91). Le dosage antibiotique continu IP et intermittent IP a présenté des taux de rechute et d'échec du traitement similaires. Les antibiotiques IP étaient supérieurs aux antibiotiques IV pour réduire les échecs du traitement (1 étude, 75 patients : RR 3,52, IC à 95% entre 1,26 et 9,81). La qualité méthodologique de la plupart des études comprises était perfectible et les définitions des résultats ont souvent été irrégulières. Aucun ECR ne portait sur la durée des antibiotiques ou sur le moment où retirer le cathéter.