Ce résumé d’une revue Cochrane présente les connaissances actuelles issues de nos recherches concernant l'effet du ranélate de strontium pour l'ostéoporose chez les femmes après la ménopause. Cette revue montre que :
Une preuve de niveau argent (www.cochranemsk.org) indique que, pour le traitement de l'ostéoporose chez les femmes après la ménopause, 2 g de ranélate de strontium par jour pendant 3 ans réduit le nombre de fractures de la colonne vertébrale et réduit légèrement le nombre de fractures non vertébrales. La plupart des femmes ne présentent pas d'effets secondaires susceptibles d'entraîner l'arrêt du ranélate de strontium. D'autres recherches montrent cependant que les effets indésirables peuvent inclure des caillots sanguins, des attaques et des pertes de mémoire et de conscience.
Qu'est-ce que l'ostéoporose et en quoi le ranélate de strontium peut-il être utile ?
L'ostéoporose est une maladie entraînant une perte osseuse. La perte osseuse affaiblit et fragilise les os, qui sont susceptibles de se casser plus facilement, même pendant les activités quotidiennes. Les fractures vertébrales et non vertébrales (ex. : poignet et hanche) sont les plus courantes. De nombreux médicaments et minéraux sont efficaces pour traiter l'ostéoporose. Le ranélate de strontium est un médicament qui réduit le risque de fractures en ralentissant la perte osseuse et en développant potentiellement de nouveaux os. Il s'agit d'un nouveau médicament dont les bénéfices et effets indésirables doivent être étudiés.
Quels sont les résultats de cette revue ?
Les femmes participant à ces études prenaient 2 g de ranélate de strontium ou un placebo (faux comprimés ou poudre). Au bout de 2 à 3 ans, le nombre de fractures et la densité minérale osseuse ont été mesurés. La densité minérale osseuse est une analyse de laboratoire permettant de mesurer la densité et la résistance des os de la hanche, de la colonne vertébrale ou du cou. Plus la densité osseuse est élevée, mieux c'est.
Bénéfices du ranélate de strontium
Chez les femmes après la ménopause qui souffrent d'ostéoporose :
- Le ranélate de strontium réduit les fractures vertébrales :
13 femmes sur 100 ont été victimes d’une fracture vertébrale pendant qu'elles prenaient du ranélate de strontium.
21 femmes sur 100 ont été victimes d'une fracture vertébrale pendant qu’elles prenaient un placebo.
- Le ranélate de strontium réduirait les fractures non vertébrales :
10 femmes sur 100 ont été victimes d’une fracture non vertébrale pendant qu'elles prenaient du ranélate de strontium.
12 femmes sur 100 ont été victimes d'une fracture non vertébrale pendant qu’elles prenaient un placebo.
- Le ranélate de strontium augmente la densité minérale osseuse.
1 femme sur 3 a présenté une augmentation de la densité minérale osseuse de la colonne vertébrale et de la hanche en prenant du ranélate de strontium.
Effets indésirables du ranélate de strontium
Chez les femmes après la ménopause qui souffrent d'ostéoporose :
- Le ranélate de strontium n'a été associé à aucun effet secondaire susceptible d'entraîner l'arrêt du traitement.
- Le ranélate de strontium n'a pas entraîné d'effets secondaires graves, d'infections de l'estomac, de douleurs de dos ni de décès.
- Le ranélate de strontium a augmenté la diarrhée.
6 femmes sur 100 ont eu de la diarrhée en prenant du ranélate de strontium.
4 femmes sur 100 ont eu de la diarrhée en prenant un placebo.
D'autres recherches montrent que les effets indésirables peuvent inclure des caillots sanguins, des attaques et des pertes de mémoire et de conscience. On ignore les causes de ces effets secondaires vasculaires et neurologiques.
Cette revue présentait plusieurs limitations, notamment une difficulté d'interprétation du changement de la densité minérale osseuse due aux caractéristiques uniques du strontium dans l'os et un suivi incomplet de certains patients dans le cadre des essais individuels.
Une preuve de niveau argent (www.cochranemsk.org) est favorable à l'efficacité du ranélate de strontium pour la réduction des fractures (vertébrales et, dans une moindre mesure, non vertébrales) chez les femmes atteintes d'ostéoporose postménopause et pour l'augmentation de la DMO chez les femmes postménopausées avec/sans ostéoporose. Une diarrhée peut se produire mais les événements indésirables entraînant un arrêt prématuré ne présentaient pas d'augmentation significative. Les effets secondaires potentiels au niveau vasculaire et neurologique doivent faire l'objet de recherches supplémentaires.
Le ranélate de strontium est un nouveau traitement pour l'ostéoporose et ses bénéfices et effets indésirables doivent être étudiés.
Déterminer l'efficacité et la sécurité du ranélate de strontium pour le traitement et la prévention de l'ostéoporose postménopause.
Nous avons consulté MEDLINE (de 1996 au mois de mars 2005), EMBASE (de 1996 à la semaine 9 de 2005), la Bibliothèque Cochrane (1996-Numéro 1, 2005) ainsi que les références bibliographiques des articles pertinents et les actes de conférence des deux dernières années. Des données supplémentaires ont été sollicitées aux auteurs.
Nous avons inclus les essais contrôlés randomisés (ECR) d'une durée d'au moins un an comparant le ranélate de strontium à un placebo et rapportant l'incidence des fractures, la densité minérale osseuse (DMO) ou les événements indésirables chez les femmes postménopausées. La population traitée se composait de femmes présentant des fractures vertébrales et/ou une DMO de la colonne lombaire présentant un score T < -2,5 SD.
Deux évaluateurs ont choisi les études à inclure, évalué la validité des études, attribué un score aux données probantes et extrait les données pertinentes de manière indépendante. Les divergences ont été résolues par consensus. Les ECR ont été regroupés par dose et durée de traitement. Dans la mesure du possible, une méta-analyse a été effectuée au moyen du modèle à effets aléatoires.
Quatre essais étaient conformes aux critères d'inclusion. Trois présentaient des suivis impossibles > 20 % et un seul fournissait une description appropriée de l'assignation secrète. Trois essais incluaient une population de traitement (0,5 à 2 g/jour de ranélate de strontium) et un essai incluait une population de prévention (0,125, 0,5 et 1 g/jour). Une réduction de 37 % des fractures vertébrales (RR de 0,63, IC à 95 %, entre 0,56 et 0,71) et une réduction de 14 % des fractures non vertébrales avec une limite supérieure de l'intervalle de confiance proche de 1 (RR de 0,86, IC à 95 %, entre 0,75 et 0,98) ont été observées sur une période de 3 ans avec 2 g de ranélate de strontium par jour chez la population de traitement. Une augmentation de la DMO a été observée sur tous les sites au bout de deux à trois ans de traitement chez les deux populations. Des doses plus faibles de ranélate de strontium étaient supérieures au placebo et la dose la plus élevée entraînait la réduction des fractures vertébrales et l'augmentation de la DMO les plus élevées. Une augmentation du risque de diarrhée a été observée avec 2 g de ranélate de strontium par jour ; les événements indésirables n'affectaient cependant pas la poursuite du traitement et n'augmentaient pas les risques d'effets secondaires graves, de gastrite ou de décès. Les données supplémentaires suggèrent que le risque d'effets secondaires pour le système vasculaire et le système nerveux augmente avec la prise de 2 g de ranélate de strontium par jour pendant trois à quatre ans.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé Français