Le traitement pharmacologique de l'asthme est adapté en fonction de plusieurs mesures de résultats subjectives ou objectives. L'objectif de cette revue était d'évaluer l'efficacité des interventions adaptées en fonction des éosinophiles dans les expectorations par rapport aux symptômes cliniques pour les résultats cliniques liés à l'asthme chez les enfants et les adultes. Trois essais portant sur 246 adultes remplissaient les critères prédéterminés mais aucune étude n'était disponible chez les enfants. Les interventions sur l'asthme adaptées en fonction des éosinophiles dans les expectorations sont efficaces pour réduire la fréquence et l'intensité des crises chez les adultes asthmatiques. Cette revue est favorable à l'utilisation des éosinophiles dans les expectorations pour adapter le traitement de l'asthme afin de réduire la fréquence et l'intensité des crises de l'asthme chez l'adulte uniquement. Néanmoins, les données des symptômes cliniques, de la qualité de vie et de la spirométrie ne présentaient pas de différence entre les groupes, et l'utilisation des éosinophiles dans les expectorations ne peut pas être recommandée dans tous les contextes tant que d'autres études ne seront pas disponibles. Compte tenu de l'absence d'études portant sur des enfants, aucune recommandation ne peut être émise concernant les enfants asthmatiques.
Les interventions adaptées en fonction des éosinophiles dans les expectorations sont efficaces pour réduire la fréquence des crises chez les adultes asthmatiques. Cette revue est favorable à l'utilisation des éosinophiles dans les expectorations pour adapter le traitement de l'asthme chez les adultes présentant des crises fréquentes et un asthme sévère. D'autres études sont nécessaires afin de renforcer ces résultats et aucune conclusion ne peut être présentée concernant les enfants asthmatiques.
La gravité et le contrôle de l'asthme peuvent être mesurés de manière subjective et objective. L'analyse du pourcentage d'éosinophiles dans les expectorations permet de mesurer directement l'inflammation des voies respiratoires et de surveiller l'asthme de manière objective. Les interventions portant sur le traitement de l'asthme utilisent généralement les symptômes et la spirométrie.
Évaluer l'efficacité des interventions adaptées en fonction de l'analyse des expectorations par rapport aux symptômes cliniques (avec ou sans spirométrie/débit expiratoire de pointe) pour les résultats liés à l'asthme chez les enfants et les adultes.
Nous avons consulté le registre spécialisé des essais du groupe Cochrane sur les voies respiratoires, le registre Cochrane central des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE, EMBASE, ainsi que les références bibliographiques des articles. Les dernières recherches ont été effectuées en novembre 2008.
Toutes les comparaisons contrôlées randomisées d'une adaptation du traitement de l'asthme en fonction des éosinophiles dans les expectorations par rapport aux méthodes traditionnelles (principalement les symptômes cliniques et la spirométrie/débit expiratoire de pointe).
Les résultats des recherches ont été examinés sur la base des critères d'inclusion prédéfinis. Trois groupes d'évaluateurs ont sélectionné les études pertinentes. Deux auteurs de revue ont évalué la qualité des essais et extrait les données de manière indépendante. Les auteurs ont été contactés afin d'obtenir des informations supplémentaires mais aucune réponse n'a été obtenue. Les données ont été analysées sur la base du « traitement reçu » et des analyses de sensibilité ont été effectuées.
Trois études portant sur des adultes ont été incluses ; ces études étaient cliniquement et méthodologiquement hétérogènes (utilisation de médicaments, valeur seuil du pourcentage d'éosinophiles dans les expectorations et définition de la crise d'asthme). Aucune étude pédiatrique n'était éligible. Sur les 246 participants randomisés, 221 ont été jusqu'au bout des essais. La méta-analyse révélait que le traitement basé sur les éosinophiles dans les expectorations (par rapport aux symptômes cliniques) était associé à une réduction significative du nombre de participants présentant une ou plusieurs crises de l'asthme ; le rapport des cotes combiné était de 0,49 (IC à 95 %, entre 0,28 et 0,87) ; le nombre de sujets à traiter (NST) pour observer un bénéfice du traitement était de 6 (IC à 95 %, entre 4 et 32).
Des différences étaient également observées entre les groupes concernant le taux de crise (à partir d'une crise par an) et la gravité des crises, définie sur la base du recours à des corticoïdes oraux, mais la réduction des hospitalisations n'était pas statistiquement significative. Les données des symptômes cliniques, de la qualité de vie et de la spirométrie ne présentaient pas de différence significative entre les groupes. La dose moyenne de corticoïdes inhalés par jour était similaire dans les deux groupes et aucun événement indésirable n'était rapporté. L'induction de l'expectoration n'était pas toujours possible.