Objectif de la revue : Les auteurs Cochrane ont examiné les éléments de preuve sur les risques et les avantages de l'ablation ou de la conservation des ovaires au moment de l'hystérectomie pour une maladie gynécologique bénigne chez les femmes préménopausées.
Contexte : L'ablation des ovaires au moment de l'hystérectomie pourrait réduire le risque de cancer de l'ovaire et de la nécessité de procédures gynécologiques futures. Toutefois, les femmes préménopausées ayant subi une ablation des ovaires seraient à risque accru de maladies cardiovasculaires et d'autres complications de la ménopause précoce. Il n'est pas encore clair si on doit recommander aux femmes préménopausées de faire retirer leurs ovaires ou de les conserver au moment de l'hystérectomie.
Caractéristiques des études : Des études ont été recherchées jusqu'à janvier 2014. Aucune étude randomisée n'était disponible ayant comparé hystérectomie sans ablation des ovaires par rapport à l'hystérectomie avec ablation des ovaires.
Principaux résultats : En raison du manque d'études appropriées, cette revue ne fournit pas de preuves pour appuyer l'ablation ou la conservation des ovaires au moment de l'hystérectomie chez les femmes préménopausées. Par conséquent, jusqu'à ce que des preuves soient disponibles, l'ablation prophylactique des ovaires devrait être considérée avec prudence.
Les conclusions de cette revue sont limitées par un manque d'ECR. Bien qu'aucune preuve issue d'ECR ne soit disponible, il existe de plus en plus de preuves issues d'études d'observation que la ménopause chirurgicale peut avoir un impact négatif sur la santé cardiovasculaire et la mortalité toutes causes confondues.
L'ovariectomie prophylactique associée à l'hystérectomie chez les femmes préménopausées est une procédure courante. La décision relative à l'ablation ou à la conservation des ovaires se base généralement sur les risques perçus de cancer des ovaires et le besoin de recourir à d'autres interventions chirurgicales gynécologiques, et est mise en balance avec le risque perçu d'effets négatifs sur la santé causés par la ménopause chirurgicalement induite. Les preuves nécessaires pour recommander soit l'ovariectomie bilatérale prophylactique ou la conservation des ovaires au moment de l'hystérectomie chez les femmes préménopausées sont limitées. Ceci est une mise à jour de la version originale de cette revue systématique publiée en 2008.
Comparer l'hystérectomie seule versus l'hystérectomie accompagnée d'une ovariectomie bilatérale chez les femmes atteintes d'affections gynécologiques bénignes, par rapport aux taux de mortalité ou d'interventions chirurgicales gynécologiques ultérieures.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et de la fertilité (de décembre 2005 à janvier 2014) et dans les bases de données électroniques suivantes : CENTRAL (Bibliothèque Cochrane 2013, numéro 12), MEDLINE (de janvier 1966 à janvier 2014), EMBASE (de janvier 1985 à janvier 2014) et PsycINFO (de 1806 à janvier 2014).
Les essais contrôlés randomisés (ECR) de l'hystérectomie seule par rapport à l'hystérectomie avec ovariectomie bilatérale chez les femmes préménopausées atteintes d'affections gynécologiques bénignes étaient admissibles. Toute approche chirurgicale pouvait être utilisée.
Trois auteurs de la revue ont évalué les essais à inclure de façon indépendante. Les auteurs des études ont été contactés si les informations n'étaient pas claires.
Un seul ECR comparant les avantages et les risques de l'hystérectomie avec ou sans ovariectomie a été identifié. Les résultats de cet ECR pilote n'ont pas été publiés et nous n'avons pas pu les obtenir. Par conséquent, aucune donnée n'a pu être incluse dans cette revue.
Traduction réalisée par Cochrane France