Les antibiotiques sont peu efficaces chez les enfants atteints d'otite douloureuse non compliquée. Certains recommandent l'utilisation de gouttes auriculaires contenant un anesthésique local, tel que l'améthocaïne, la benzocaïne ou la lidocaïne. Cinq essais (391 participants) ont été identifiés ; deux comparaient des gouttes anesthésiques à des gouttes placebo (inactives) ; et trois comparaient des gouttes anesthésiques à des gouttes auriculaires à base de plantes. Aucune preuve solide n'indiquait que les gouttes auriculaires à base de plantes étaient efficaces, mais les gouttes anesthésiques soulageaient davantage la douleur que les gouttes inactives. Un seul essai examinait les réactions indésirables et ne rapportait aucune incidence de bourdonnement d'oreilles ou d'instabilité pendant la marche, et trois cas d'étourdissements très légers.
Dans tous les essais, les enfants ressentaient une réduction rapide et de court terme de la douleur après l'utilisation de gouttes auriculaires. Il est difficile de savoir si cette réduction était due à l'évolution naturelle de la maladie ; l'effet placebo lié à l'administration du traitement ; l'effet apaisant de l'administration de n'importe quel liquide dans l'oreille ou les effets pharmacologiques des gouttes auriculaires en elles-mêmes. Néanmoins, certaines preuves indiquent que les gouttes auriculaires anesthésiques combinées à un analgésique oral pourraient permettre de soulager plus rapidement la douleur chez les enfants âgés de 3 à 18 ans. D'autres essais de bonne qualité sont nécessaires.
Cinq ECR, dont deux seulement étudiaient la question primordiale de l'efficacité primaire, apportent des preuves limitées indiquant que les gouttes auriculaires étaient efficaces 30 minutes après l'administration chez les enfants plus âgés atteints d'OMA. L'incertitude demeure quant à la magnitude de cet effet et d'autres études de haute qualité sont nécessaires.
L'otite moyenne aiguë (OMA) est une maladie à rémission spontanée dont le symptôme le plus désagréable est la douleur. On sait aujourd'hui que les antibiotiques sont moins efficaces que ce que l'on pensait auparavant. Le soulagement topique de la douleur pourrait constituer une intervention satisfaisante pour les sujets atteints d'OMA et encourager les cliniciens à prescrire moins d'antibiotiques.
Évaluer l'efficacité de l'analgésie de surface dans l'OMA chez l'adulte et l'enfant.
Pour cette deuxième mise à jour, nous avons consulté le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane 2011, numéro 1), Ovid MEDLINE (de 2008 à la 1ère semaine de février 2011), Ovid MEDLINE (In-Process & Other Non-Indexed Citations, 10 février 2011), Ovid EMBASE (2008 à la semaine 5 de 2011), EBSCO CINAHL (2008 au 4 février 2011) et Ovid AMED (2008 à avril 2011).
Les essais contrôlés randomisés (ECR) ou quasi-ECR en double aveugle comparant une préparation auriculaire analgésique (à l'exclusion des antibiotiques) à un placebo, ou une préparation auriculaire analgésique (à l'exclusion des antibiotiques) à toute autre préparation auriculaire analgésique chez des adultes et des enfants se présentant dans un service de soins primaires pour cause d'OMA sans perforation.
Trois auteurs de revue ont sélectionné les études, évalué la qualité et extrait les données de manière indépendante. Les efforts mis en œuvre pour obtenir des informations supplémentaires auprès des auteurs des essais inclus ont été infructueux.
Cinq essais portant sur 391 enfants âgés de 3 à 18 ans remplissaient nos critères. Deux études (117 enfants) comparaient des gouttes auriculaires anesthésiques à un placebo au moment du diagnostic. Tous les enfants recevaient un analgésique oral. Dans les cinq études, on observait clairement une diminution rapide de la douleur auriculaire chez la plupart des patients. Néanmoins, une différence statistiquement significative était observée concernant le nombre d'enfants atteignant une réduction de la douleur de 50 % en faveur des gouttes anesthésiques 10 minutes après l'administration (risque relatif (RR) de 2,13, intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 1,19 et 3,80) et 30 minutes après l'administration (RR de 1,43, IC à 95 %, entre 1,12 et 1,81) le jour du diagnostic de l'OMA, mais pas à 20 minutes (RR de 1,24, IC à 95 %, entre 0,88 et 1,74). Trois essais (274 enfants) comparaient des gouttes auriculaires anesthésiques à des gouttes auriculaires naturopathiques à base de plantes. Les résultats étaient favorables aux gouttes naturopathiques 15 et 30 minutes après l'administration, un à trois jours après le diagnostic, mais les différences n'étaient pas statistiquement significatives. Un seul essai examinait les réactions indésirables et n'en rapportait aucune. Dans l'ensemble, les résultats de cette revue reposent sur des preuves issues d'essais présentant un risque de biais faible ou indéterminé.