La perforation intestinale est une pathologie très grave chez les bébés très prématurés. Le traitement standard de la perforation intestinale consiste à ouvrir chirurgicalement l'abdomen pour retirer l'intestin malade ou nécrosé. L'insertion d'un drain dans l'abdomen, au lieu de pratiquer une ouverture chirurgicale, a été évaluée dans le traitement de cette pathologie. Cette revue n'a identifié aucun avantage ou effet délétère significatif associé à l'insertion d'un drain par rapport à l'ouverture chirurgicale de l'abdomen ; néanmoins, les preuves sont insuffisantes pour identifier les risques et bénéfices réels de cette approche.
Les preuves issues de deux ECR ne suggèrent aucun effet bénéfique ou délétère significatif du drainage péritonéal par rapport à la laparotomie. Des différences cliniquement significatives auraient cependant pu passer facilement inaperçues car l'effectif était très réduit. Aucune recommandation définitive ne peut être présentée aux cliniciens. Des essais contrôlés randomisés multicentriques à grande échelle sont nécessaires afin de répondre à cette question.
La prise en charge chirurgicale standard des nourrissons atteints d'entérocolite nécrosante (ECN) avec perforation ou de perforation intestinale spontanée (PIS) consiste en une laparotomie avec résection des segments nécrosés ou perforés de l'intestin. Le drainage péritonéal constitue une approche alternative de la prise en charge de ces nourrissons.
Évaluer les bénéfices et les risques du drainage péritonéal par rapport à la laparotomie dans le traitement chirurgical initial de l'ECN avec perforation ou de la PIS chez les nouveau-nés prématurés.
Nous avons effectué une recherche dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), (Bibliothèque Cochrane, 2010, numéro 3), MEDLINE (de 1966 à juillet 2010), EMBASE (de 1980 à juillet 2010), CINAHL (de 1982 à juillet 2010), les revues précédentes et les références croisées. Les résumés des réunions des sociétés pédiatriques ont également été examinés (recherches en ligne : 2000 à 2009 ; recherche manuelle dans Pediatric Research : 1995 à 2000).
Tous les essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés portant sur des nouveau-nés prématurés (< 37 semaines de gestation) et de faible poids de naissance (< 2 500 g) atteints d'ECN avec perforation ou de PIS et randomisés pour un drainage péritonéal ou une laparotomie en tant que traitement chirurgical initial.
Les données ont été extraites des rapports d'essais et analysées selon les normes du groupe de revue Cochrane sur la néonatologie.
Seuls deux essais contrôlés randomisés (ECR) remplissaient les critères d'inclusion. Dans l'ensemble, aucune différence significative n'était observée entre les groupes du drainage péritonéal et de la laparotomie en termes d'incidence de la mortalité dans les 28 jours suivant la procédure initiale (28/90 contre 30/95 ; risque relatif (RR) typique de 0,99, IC à 95 %, entre 0,64 et 1,52 ; N = 185, deux essais) ; la mortalité dans les 90 jours suivant la procédure initiale (RR typique de 1,05, IC à 95 %, entre 0,71 et 1,55 ; N = 185, deux essais) et le nombre de nourrissons nécessitant une nutrition exclusivement parentérale pendant plus de 90 jours (RR typique de 1,18, IC à 95 %, entre 0,72 et 1,95 ; N = 116, deux essais). Le recours à une laparotomie pouvait être évité chez près de 50 % des nourrissons du groupe du drainage péritonéal pendant la période d'étude (44/90 contre 95/96 ; RR typique de 0,49, IC à 95 %, entre 0,39 et 0,61 ; N = 186, deux essais). Une étude rapportait que le délai nécessaire à l'établissement d'une alimentation exclusivement entérale chez les nourrissons ≤ 1 000 g était plus long dans le groupe du drainage péritonéal (différence moyenne (DM) de 20,77, IC à 95 %, entre 3,62 et 37,92).