Le sinus pilonidal est une maladie très courante des fesses qui affecte essentiellement les jeunes adultes (les hommes plus que les femmes) et pour beaucoup de ceux qui présentent ce problème, la maladie peut être douloureuse et de longue durée (chronique). La maladie est supposée avoir pour origine des poils incarnés entre les fesses, qui sont par la suite infectés et forment un « sinus » ou une fistule. Les patients souffrant de sinus pilonidal se présentent généralement chez leur médecin avec un œdème douloureux dans la région des fesses, qui peut laisser s'écouler une substance ressemblant à du pus. Cette maladie est habituellement traitée par la chirurgie. Les chirurgiens reconnaissent que la zone où l'infection s'est développée devrait être complètement incisée et retirée. En revanche, les chirurgiens ne sont pas d'accord pour affirmer que la plaie résultante devrait être refermée par des points de suture ou laissée ouverte pour cicatriser sans les points de suture. Cette revue de la littérature publiée a trouvé que les patients dont les plaies avaient été refermées par des points de suture avaient guéris plus vite et avaient repris le travail plus tôt que les patients dont les plaies avaient été laissées non-suturées et laissées cicatriser « naturellement ». Toutefois, la revue a aussi constaté que les patients dont les plaies avaient été refermées par des points de suture avaient plus de chances d'être de nouveau touchés par la maladie comparés à ceux dont les plaies n'avaient pas été refermées par des points de suture. Ceci signifie que chaque type de traitement chirurgical comporte ses avantages et ses inconvénients, et que la décision concernant le choix du type de plaie chirurgicale devrait aussi être guidée par les objectifs personnels souhaités du traitement du patient. La revue a aussi constaté que si une décision de fermeture de la plaie par des points de suture avait été prise, la meilleure solution dans ce cas pour réduire le risque de réapparition de la maladie et pour réduire les autres complications éventuelles (telles que l'infection), consistait à utiliser une technique pour la plaie dans laquelle la ligne des points de suture était déplacée hors de la zone entre les fesses. C'est pourquoi, une recommandation définitive émanant de cette revue systématique est que lorsqu'une décision de fermeture de la plaie du sinus en ayant recours à des points de suture a été prise, cette plaie ne devrait pas se trouver dans la zone centrale des fesses.
Aucun effet bénéfique clair n'a été mis en évidence pour la cicatrisation de la plaie laissée ouverte par rapport à la fermeture chirurgicale de la plaie. Un effet bénéfique clair a été démontré en faveur de la fermeture chirurgicale de la plaie hors de la ligne médiane par rapport à la fermeture sur la ligne médiane. Lorsque la fermeture du sinus pilonidal est l'option chirurgicale désirée, la fermeture chirurgicale de la plaie hors de la ligne médiane devrait être le traitement standard.
Le sinus pilonidal se développe dans les follicules pileux du pli interfessier. L'incidence est estimée à 26 pour 100 000 personnes, touchant deux fois plus les hommes que les femmes. Ces plaies chroniques à écoulement purulent causent des douleurs et ont des répercussions sur la qualité de vie. Les stratégies chirurgicales sont centrées sur l'excision des fistules du sinus suivie de la fermeture primaire et de la cicatrisation en première intention ou bien en laissant la plaie ouverte pour qu'elle cicatrise en seconde intention. On ignore encore si le traitement chirurgical est plus efficace en laissant les plaies ouvertes ou en les refermant par des points de suture.
Déterminer les effets relatifs du traitement chirurgical du sinus pilonidal en laissant la plaie ouverte par rapport au traitement chirurgical en la refermant par des points de suture sur les critères de jugement du temps de cicatrisation, d'infection et du taux de récidive.
Pour cette première mise à jour, nous avons effectué une recherche dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les plaies et contusions (24.09.09), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) - (The Cochrane Library, 2009, numéro 3), Ovid MEDLINE (de 1950 à la 3ème semaine du mois de septembre 2009), Ovid MEDLINE(R) (In-Process & Other Non-Indexed Citations (24.09.2009)), Ovid EMBASE (de 1980 à la 38ème semaine de l'année 2009) et EBSCO CINAHL (de 1982 à la 3ème semaine du mois de septembre 2009).
Tous les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant le traitement chirurgical du sinus pilonidal en laissant la plaie ouverte au traitement chirurgical en la refermant par des points de suture. Les critères d'exclusion étaient les suivants : essais contrôlés non-randomisés (non-ECR) ; enfants âgés de moins de 14 ans et études portant sur l'abcès pilonidal.
L'extraction des données et l'évaluation des risques de biais ont été réalisées de manière indépendante par trois auteurs de la revue (AA/IM/JB). Les différences moyennes ont été utilisées pour les résultats continus et les risques relatifs pour les résultats dichotomiques avec des intervalles de confiance à 95 %.
Pour cette mise à jour, nous avons identifié 8 essais supplémentaires, portant le nombre total d'études incluses à 26 (n = 2 530). 17 études ont comparé la cicatrisation de la plaie laissée ouverte à la fermeture chirurgicale de la plaie. Les temps de cicatrisation ont été plus courts après la fermeture chirurgicale de la plaie comparativement à la cicatrisation de la plaie laissée ouverte. Les taux d'infection du site opératoire (ISO) n'ont pas été différents entre les traitements ; les taux de récidive ont été plus bas pour la cicatrisation de la plaie laissée ouverte que pour la fermeture chirurgicale primaire (RR 0,60, IC à 95 % 0,42 à 0,87). Six études ont comparé la fermeture chirurgicale sur la ligne médiane à la fermeture chirurgicale hors de la ligne médiane. Les temps de cicatrisation ont été plus courts après la fermeture chirurgicale hors de la ligne médiane (DM 5,4 jours, IC à 95 % 2,3 à 8,5). Les taux d'ISO ont été plus élevés après la fermeture chirurgicale sur la ligne médiane (RR 3,72, IC à 95 % 1,86 à 7,42) et les taux de récidive ont été plus élevés après la fermeture chirurgicale sur la ligne médiane (OR de Peto 4,54, IC à 95 % 2,30 à 8,96).