Staphylococcus aureus (S. aureus) est le principal pathogène nosocomial et bien que l'attention ait été concentrée sur la prévention de la transmission croisée entre les patients, il a été démontré qu'un grand nombre d'infections par S. aureus commencent dans la propre flore du patient. Le transport par les voies nasales de S. aureus est un facteur de risque pour l'infection des patients hospitalisés et l'application d'un onguent à la mupirocine à titre de traitement antibiotique local est souvent employée pour éradiquer le S. aureus dans les voies nasales. Il a été constaté que si les personnes sont porteuses de S. aureus dans les voies nasales, l'usage d'onguent à la mupirocine réduit le taux d'infections par S aureus.
Chez les personnes porteuses de S. aureus dans les voies nasales, l'application d'un onguent à la mupirocine se traduit pas une réduction statistiquement significative des infections par S. aureus.
Staphylococcus aureus (S. aureus) est le principal pathogène nosocomial (transmis à l'hôpital) dans les établissements hospitaliers dans le monde entier. Traditionnellement, la lutte contre S. aureus a privilégié la prévention de la transmission croisée entre les patients, toutefois, il a été démontré à plusieurs reprises qu'une grande proportion des infections nosocomiales par S. aureus ont pour origine la propre flore du patient. Le transport par les voies nasales de S. aureus est aujourd'hui considéré comme un facteur de risque bien défini pour l'infection consécutive dans divers groupes de patients. Le traitement antibiotique local par onguent à la mupirocine est souvent utilisé pour éradiquer le S. aureus dans les voies nasales.
Déterminer si l'usage d'un onguent à la mupirocine dans les voies nasales chez des patients chez qui le transport par les voies nasales de S. aureus a été identifié, a réduit le taux d'infection par S. aureus.
Pour cette première mise à jour, nous avons effectué une recherche dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les plaies et contusions (recherche datant du 09.09.10), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) - The Cochrane Library 2010, numéro 3), Ovid MEDLINE (de 2007 à la 1ère semaine de septembre 2010), Ovid MEDLINE (In-Process & Other Non-Indexed Citations, (10.09.10)), Ovid EMBASE (de 2007 à la 36ème semaine de l’année 2010) et EBSCO CINAHL (de 2007 au 10.09.10). Aucune restriction concernant la langue ou la publication n'a été appliquée.
Les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant la mupirocine dans les voies nasales à l'absence de traitement ou un placebo ou un traitement alternatif dans les voies nasales dans la prévention des infections par S. aureuschez les personnes porteuses de S. aureus dans les voies nasales, ont été inclus.
Les titres, les résumés et le texte intégral des articles des études identifiées grâce au procédé de recherche ont été évalués indépendamment par deux auteurs en vue de leur inclusion. À partir de ces études incluses, un formulaire d'extraction de données a été produit et la qualité méthodologique des essais a été évaluée. Le principal critère de jugement était le taux d'infection par S. aureus (tous les sites). Les critères de jugement secondaires étaient le temps nécessaire au développement d'une infection, la mortalité, les événements indésirables et le taux d'infections causées par des micro-organismes autres que S. aureus.
Neuf ECR portant sur 3 396 participants répondaient aux critères d'inclusion. Les populations de patients étaient diverses et plusieurs types d'infections nosocomiales par S. aureus ont été décrits incluant la bactériémie, les infections du site de sortie, la péritonite, les infections des voies respiratoires, les infections cutanées, les infections du site opératoire (ISO) et les infections urinaires. Après synthèse des huit études qui ont comparé la mupirocine à un placebo ou à l'absence de traitement, il y avait une réduction statistiquement significative du taux d'infections par S. aureus associée à la mupirocine par voie intranasale (RR 0,55, IC à 95 % 0,43 à 0,70).
Une analyse planifiée en sous-groupe des essais chirurgicaux a démontré une réduction significative du taux d'infections nosocomiales par S. aureus associée à l'application de mupirocine (RR 0,55, IC à 95 % 0,34 à 0,89), toutefois cet effet disparaissait si l'analyse incluait uniquement les infections du site opératoire causées par S. aureus (RR 0,63, IC à 95 % 0,38 à 1,04), ce qui est peut-être dû à un manque de puissance. Le taux d'infections causées par des micro-organismes autres que S. aureus a été significativement plus élevé chez les patients traités avec la mupirocine comparés aux patients témoins (RR 1,38 ; IC à 95 % 1,118 à 1,72).