Indépendamment du test de dépistage initialement utilisé, la coloscopie constitue l'étape finale du dépistage du cancer colorectal. Avec le développement de programmes de dépistage du cancer colorectal dans de nombreux pays, un nombre croissant de coloscopies sont pratiquées chaque année. La sédation utilisée pour la coloscopie peut permettre aux patients de mieux tolérer la procédure et améliorer les taux d'achèvement de la coloscopie. La question de savoir quel est le meilleur médicament pour la sédation pendant la coloscopie est sujette à débat. Cette revue a observé que l'utilisation de propofol pour la sédation pendant la coloscopie pouvait entraîner une récupération plus rapide après la procédure et une plus grande satisfaction des patients, sans augmentation des effets secondaires par rapport aux médicaments traditionnellement utilisés (narcotiques et/ou benzodiazépines).
Le propofol pour la sédation pendant la coloscopie chez les individus généralement en bonne santé peut accélérer la récupération et la sortie d'hôpital et entraîner une plus grande satisfaction des patients sans augmenter les effets secondaires. Pour la comparaison entre l'administration de propofol par des anesthésistes et des non anesthésistes, nous n'avons pas identifié suffisamment de preuves de haute qualité. Des études randomisées en double aveugle de meilleure qualité, rendant compte de l'assignation secrète et présentant une notification plus standardisée des critères de jugement sont nécessaires.
Le propofol est de plus en plus utilisé pour la sédation pendant la coloscopie et de nombreux rapports d'essais contrôlés randomisés (ECR) et de grandes séries de cas non randomisées ont été récemment publiés.
L'objectif principal était d'identifier, d'analyser et de résumer les ECR comparant l'efficacité relative du propofol, son acceptation par les patients et son innocuité dans la coloscopie par rapport aux sédatifs traditionnels (narcotiques et/ou benzodiazépines).
L'objectif secondaire était de synthétiser les études comparant une administration de propofol par des anesthésistes et des non anesthésistes pour la sédation pendant la coloscopie.
Nous avons consulté Pubmed, Cancerlit, EMBASE, CINAHL, LILACS, Biological Abstracts, Web of Science et la base de données du registre Cochrane des essais contrôlés entre janvier 1980 et juin 2007 ; ainsi que les résumés des actes de conférence de DDW, EUGW et ACG entre 1990 et juin 2007. Aucune restriction de langue n'a été appliquée. Dans le cadre de cette mise à jour, les recherches ont été de nouveau effectuées pour les articles et résumés publiés entre juillet 2007 et décembre 2010.
Les essais contrôlés randomisés comparant l'utilisation de propofol et d'agents traditionnels, ou l'administration de propofol par des anesthésistes ou des non anesthésistes pour la sédation pendant la coloscopie.
Deux auteurs de la revue ont extrait les données indépendamment. Les données ont été combinées à l'aide de la méthodologie de la Collaboration Cochrane et du logiciel statistique RevMan 5.1.
Vingt-deux études remplissaient les critères d'inclusion en rapport avec l'objectif principal de cette mise à jour, dans laquelle nous avons inclus les résultats de trois publications supplémentaires. De nombreuses études présentaient un risque de biais potentiel modéré à élevé et la combinaison des données de certains critères de jugement était problématique. La plupart des études portaient uniquement sur des patients ambulatoires en bonne santé. La récupération (11 études ; 776 patients) et la durée de séjour (7 études ; 542 patients) étaient plus courtes lorsque le propofol était utilisé. La satisfaction des patients était supérieure lorsque le propofol était utilisé (10 études, 819 patients ; rapport des cotes de l'insatisfaction de 0,35, IC à 95 %, entre 0,23 et 0,53). Aucune différence n'était observée concernant la durée de la procédure (9 études ; 736 patients) ou les taux de complications. Aucune différence n'était observée entre une sédation au propofol non contrôlée par le patient par rapport à des agents traditionnels en termes de contrôle de la douleur (5 études, 396 patients ; rapport des cotes de 0,90 ; IC à 95%, entre 0,58 et 1,39).
Une seule étude (94 patients) comparait l'administration de propofol par des anesthésistes et des non anesthésistes pour la sédation pendant la coloscopie et ne rapportait aucune différence concernant la durée de la procédure ou la satisfaction des patients.