Insuline détémir versus insuline glargine pour le traitement du diabète de type 2

L'insuline détémir et l'insuline glargine, deux analogues de l'insuline à action prolongée (insulines artificielles), présentent une action de longue durée basée sur différents mécanismes, et pourraient présenter des différences potentielles en termes d'innocuité et de contrôle glycémique. Plusieurs études ont comparé l'insuline détémir ou l'insuline glargine à de l'insuline NPH (Neutral Protamin Hagedorn). Les recherches comparant directement ces deux analogues de l'insuline à action prolongée sont limitées.

Notre objectif était d'effectuer une revue systématique de l'efficacité et de l'innocuité de l'insuline détémir et de l'insuline glargine dans le cadre d'études en face à face dans le traitement du diabète de type 2.

Quatre études examinaient un total de 2 250 patients. Les essais duraient de 24 à 52 semaines. Le risque de biais des études évaluées était globalement élevé. Notre analyse de ces essais à moyen terme comparant de l'insuline détémir à de l'insuline glargine montrait que ces deux insulines étaient aussi efficaces l'une que l'autre pour atteindre et maintenir le contrôle glycémique (hémoglobine A1c glycosylée (HbA1c)). Aucune différence n'était observée entre l'insuline détémir et l'insuline glargine en termes d'hypoglycémie globale, nocturne et sévère. L'insuline détémir était associée à une prise de poids significativement inférieure (différence de 0,9 kg dans une étude). L'administration d'insuline glargine était associée à une dose inférieure d'insuline basale quotidienne et un nombre inférieur de réactions au point d'injection (1,8 % des patients recevant de l'insuline détémir contre 0,4 % des patients recevant de l'insuline glargine).

Aucune différence n'était observée entre les deux groupes en termes de variabilité des niveaux de glucose à jeun ou de variabilité des valeurs de glucose pendant 24 h.

Les essais identifiés ne permettent pas de présenter de conclusions concernant les effets de ces deux insulines sur la qualité de vie, les coûts ou le nombre de décès. Un seul essai rapportait des résultats concernant la qualité de vie liée à la santé et ne montrait aucune différence significative entre les groupes expérimentaux.

Nos analyses suggèrent qu'il n'existe aucune différence cliniquement pertinente entre l'insuline détémir et l'insuline glargine en termes d'efficacité ou d'innocuité dans le traitement du diabète de type 2. Néanmoins, pour atteindre le même niveau de contrôle glycémique, l'insuline détémir était souvent injectée deux fois par jour à des doses supérieures et était associée à une prise de poids inférieure, tandis que l'insuline glargine n'était injectée qu'une fois par jour et était associée à un nombre légèrement inférieur de réactions au point d'injection.

Conclusions des auteurs: 

Nos analyses suggèrent qu'il n'existe aucune différence cliniquement pertinente entre l'insuline détémir et l'insuline glargine en termes d'efficacité ou d'innocuité dans le contrôle de l'hyperglycémie. Néanmoins, pour atteindre le même niveau de contrôle glycémique, l'insuline détémir était souvent injectée deux fois par jour à des doses supérieures et était associée à une prise de poids inférieure, tandis que l'insuline glargine était injectée une fois par jour et était associée à un nombre légèrement inférieur de réactions au point d'injection.

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Contexte: 

Des niveaux de glycémie chroniquement élevés sont associés à une morbidité et une mortalité significatives. De nombreux patients diabétiques ont besoin, à terme, d'une insulinothérapie pour maintenir un bon contrôle glycémique. Malgré les incertitudes existantes concernant le régime d'insulinothérapie optimal dans le diabète de type 2, les analogues de l'insuline à action prolongée semblent bénéfiques. Plusieurs revues ont comparé de l'insuline détémir ou de l'insuline glargine à de l'insuline NPH, mais les recherches comparant directement ces deux analogues de l'insuline sont limitées.

Objectifs: 

Évaluer les effets de l'insuline détémir par rapport à l'insuline glargine dans le traitement du diabète de type 2.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté MEDLINE, EMBASE, la Bibliothèque Cochrane, les registres en ligne des essais en cours et des recueils d'abstracts. Les dernières recherches ont été effectuées en janvier 2011.

Critères de sélection: 

Tous les essais contrôlés randomisés comparant de l'insuline détémir à de l'insuline glargine pendant 12 semaines ou plus ont été inclus.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs ont sélectionné les études et extrait les données de manière indépendante. Les études ont été combinées en une méta-analyse à effets aléatoires.

Résultats principaux: 

Cette revue a examiné quatre essais d'une durée comprise entre 24 et 52 semaines portant sur 2 250 patients randomisés pour de l'insuline détémir ou glargine. Le risque de biais des études évaluées était globalement élevé. L'insuline glargine était administrée une fois par jour (le soir). L'insuline détémir était initialement administrée une fois par jour (le soir), avec l'option d'une dose supplémentaire le matin dans trois études, et était initialement administrée deux fois par jour dans une étude. 13,6 à 57,2 % des patients randomisés recevaient deux injections d'insuline détémir par jour à la fin de l'essai.

Aucune différence statistiquement significative n'était observée entre les groupes expérimentaux en termes de contrôle glycémique, mesuré sur la base des niveaux d'hémoglobine A1c glycosylée (HbA1c) et d'un niveau d'HbA1c inférieur ou égal à 7 % avec ou sans hypoglycémie.

Les résultats ne suggéraient aucune différence significative entre les groupes expérimentaux en termes d'hypoglycémie globale, nocturne et sévère.

L'insuline détémir était associée à une prise de poids inférieure. L'administration d'insuline glargine était associée à dose inférieure d'insuline basale quotidienne et un nombre inférieur de réactions au point d'injection.

Aucune différence significative n'était observée entre les groupes expérimentaux en termes de variabilité de la glycémie veineuse à jeun ou des valeurs de glucose pendant 24 heures. Aucune conclusion ne peut être présentée concernant la qualité de vie, les coûts ou la mortalité. Un seul essai rapportait des résultats concernant la qualité de vie liée à la santé et ne montrait aucune différence significative entre les groupes expérimentaux.

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Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.