De nombreux pays tentent d'offrir des services de santé mentale dans les environnements les moins restrictifs possibles tout en reconnaissant que certains enfants devront être admis à l'hôpital. Il existe donc de nombreux services de santé mentale dans des environnements de proximité ou de consultation externe, conçus pour gérer les jeunes qui présentent de graves problèmes de santé mentale et risquent d'être admis à l'hôpital.
Cette revue a identifié sept études évaluant l'efficacité de ces services alternatifs pour les enfants et les jeunes atteints de problèmes de santé mentale. Cette revue n'a identifié aucune étude portant sur les traitements de jour intensifs (où les enfants suivent des programmes thérapeutiques pendant la journée au cours d'une période limitée), la prise en charge des cas graves (où les professionnels de santé coordonnent les services et le soutien fournis aux enfants), le placement familial thérapeutique (où les enfants vivent dans une famille d'accueil spécialement formée à cet effet) ou les soins hospitaliers en résidence (où les enfants vivent dans une résidence plutôt que dans un hôpital et reçoivent des soins de santé mentale).
Les études évaluaient quatre différents types de services. Dans le cas de la thérapie multisystémique à domicile, des thérapeutes mettent en place une thérapie à domicile pour l'enfant et sa famille. La thérapie multisystémique entraînait une amélioration du comportement de certains enfants. Ils étaient également moins souvent absents de l'école et passaient moins de temps à l'hôpital. Le traitement intensif à domicile consiste à offrir une thérapie aux enfants à domicile pour les aider à améliorer leurs relations avec les membres de leur famille et leurs symptômes psychologiques. Les enfants qui recevaient ce type de service ne s'amélioraient pas plus que les enfants qui ne le recevaient pas. L'intervention d'urgence à domicile (modèle Homebuilders) se concentre sur l'enfant et sa famille pour leur permettre d'acquérir des compétences relationnelles, de recadrer les problèmes, de gérer la colère, de communiquer et de recevoir une thérapie cognitivo-comportementale. Les enfants bénéficiant de ce service présentaient de petites améliorations. Les services ambulatoires spécialisés sont fournis dans des cliniques par différents professionnels de santé. Les enfants qui recevaient ce service ne s'amélioraient pas plus que les enfants qui ne le recevaient pas.
Certaines études n'étaient pas de haute qualité et la plupart n'incluaient pas suffisamment de participants pour évaluer les véritables effets des services. Les preuves dont nous disposons actuellement sont insuffisantes pour orienter le développement de ce type de services.
La qualité des données de base est actuellement insuffisante pour orienter le développement des services. Si les essais contrôlés randomisés ne sont pas adaptés, d'autres types d'études devraient être considérés, tels que des systèmes prospectifs d'audits sur plusieurs centres, qui peuvent potentiellement améliorer le niveau actuel des données probantes. Ces études devraient inclure une mesure à l'admission ainsi que des données démographiques, et les critères d’évaluation devraient être mesurés à l'aide de plusieurs instruments solides et standardisés.
Les politiques actuelles au Royaume-Uni et ailleurs mettent l'accent sur la fourniture de services de santé mentale dans les environnements les moins restrictifs possibles tout en reconnaissant que certains enfants devront être hospitalisés. Il existe donc de nombreux services de santé mentale dans des environnements de proximité ou de consultation externe, conçus pour gérer les jeunes qui présentent de graves problèmes de santé mentale et risquent d'être admis à l'hôpital.
1. Évaluer l'efficacité, l'acceptabilité et le coût des services de santé mentale qui constituent une alternative à l'hospitalisation des enfants et des jeunes.
2. Identifier la gamme et la prévalence des différents modèles de services visant à éviter l'hospitalisation des enfants et des jeunes.
Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe de revue Cochrane sur l'efficacité des pratiques et l'organisation des soins (2007), le registre Cochrane central des essais contrôlés (Bibliothèque Cochrane 2006, Numéro 4), MEDLINE (1966 à 2007), EMBASE (1982 à 2006), le British Nursing Index (1994 à 2006), la base de données RCN (1985 à 1996), CINAHL (1982 à 2006) et PsycInfo (1972 à 2007).
Les essais contrôlés randomisés portant sur les services de santé mentale offrant des soins spécialisés dépassant le cadre des soins ambulatoires génériques en tant qu'alternative aux soins de santé mentale en milieu hospitalier pour les enfants et les adolescents de cinq à 18 ans atteints de graves problèmes de santé mentale et exigeant des services spécialisés dépassant les capacités des soins ambulatoires génériques. Le groupe témoin recevait des services de santé mentale dans un environnement hospitalier ou équivalent.
Deux auteurs ont extrait les données et évalué la qualité des études de manière indépendante. Nous avons regroupé les études en fonction du type d'intervention mais n'avons pas combiné les données en raison des différences en termes d'interventions et de mesures de résultats. Lorsque les données étaient disponibles, nous avons calculé les intervalles de confiance (IC) pour les différences entre les groupes lors du suivi. Nous avons également calculé les différences moyennes standardisées (DMS) et les IC à 95 % pour chaque mesure de résultat en termes de variation moyenne entre l'inclusion et le suivi à l'aide des écarts types de suivi. Nous avons calculé les DMS (en tenant compte de la direction du changement et des scores de chaque instrument) de sorte que les DMS négatives indiquent des résultats favorables au traitement et les DMS positives indiquent des résultats favorables au groupe témoin.
Nous avons inclus sept essais contrôlés randomisés (portant sur un total de 799 participants) évaluant quatre modèles de soins différents : la thérapie multisystémique à domicile, les services ambulatoires spécialisés, le traitement intensif à domicile et l'intervention d'urgence à domicile (modèle Homebuilders). Les jeunes recevant une thérapie multisystémique à domicile présentaient une amélioration fonctionnelle en matière d'externalisation de leurs symptômes et passaient moins de temps hors de l'école et en placement hors du foyer. Lors du suivi à court terme, le groupe témoin montrait une amélioration supérieure en termes d'adaptabilité et de cohésion ; cette amélioration n'était plus observée lors du suivi à quatre mois. De petites améliorations significatives étaient rapportées pour les deux groupes dans l'essai évaluant l'intervention d'urgence à domicile utilisant le modèle « Homebuilders ». Lors du suivi, aucune différence n'était rapportée pour les deux essais évaluant le traitement intensif à domicile et les essais évaluant les services ambulatoires spécialisés.