La laryngite est une maladie infantile fréquente qui touche principalement les patients âgés entre six mois et trois ans, avec une incidence annuelle de pointe dans la deuxième année de vie de près de cinq pour cent. Les deux sexes sont affectés de façon égale. La laryngite est le plus souvent causée par une infection virale. Des symptômes de laryngite se caractérisent par un enrouement, une toux dite aboyante et une respiration bruyante. Ces symptômes sont le résultat de l’inflammation qui se produit dans la zone de la trachée, juste sous le larynx. Bien que la plupart des cas de laryngite sont légers et se résolvent d'eux-mêmes, l’inflammation peut parfois être suffisamment grave pour entraîner des difficultés respiratoires. Chez ces enfants, l'épinéphrine (également connue sous le nom d'adrénaline) est un médicament qui est inhalée sous forme d'aérosol afin de réduire temporairement la zone inflammée dans la trachée.
Cette revue a examiné les essais de l'épinéphrine inhalée pour le traitement des enfants atteints de laryngite et n'inclut que huit études portant sur 225 participants. De huit études incluses, six ont été évalués comme présentant un faible risque de biais et deux avec un risque incertain (sur la base de l’évaluation d’une génération de séquence de randomisation appropriée, une assignation confidentielle, en aveugle des participants et du personnel, la mise en aveugle de l'évaluation des résultats, l'exhaustivité des données de résultats e de rapports sélectifs). Des études évaluaient un éventail de mesures de résultats et peu d'études examinaient les mêmes critères de jugement; par conséquent, la plupart des critères de jugement contenaient des données issues d'un maximum de trois études, et dans certains cas d’un seul.
Par rapport à l'absence de médicaments, l'épinéphrine inhalée améliorait les symptômes de la laryngite chez l'enfant 30 minutes après le traitement (trois études, 94 enfants). L’effet du traitement disparaissait deux heures après (une étude, 20 enfants). Néanmoins, les symptômes des enfants n'étaient pas plus sévères qu’avant le traitement. Aucune étude ne mesurait les événements indésirables.
Les preuves sont à jour en juillet 2013.
L’épinéphrine nébulisée est associée à une réduction transitoire clinique et statistiquement significative des symptômes de laryngite à 30 minutes post-traitement. Les preuves ne permettent pas de recommander l'épinéphrine racémique ou la L-épinéphrine, ou la RPPI par rapport à la nébulisation simple. Les auteurs remarquent que les données et les analyses étaient limitées par le petit nombre d'études pertinentes et le nombre total de participants et donc la plupart de résultats contenaient des informations de peu d’études ou d’une seule étude.
La laryngite est une maladie infantile fréquente qui se caractérise par une toux aboyante, un stridor, un enrouement et une détresse respiratoire. Les enfants atteints de laryngite sévère risquent une intubation. L’épinéphrine nébulisée pourrait permettre d'éviter l'intubation.
Évaluer l'efficacité (mesurée par des échelles de laryngite, le taux d'intubation et l'utilisation des soins de santé comme le taux d'hospitalisation) et l'innocuité (fréquence et gravité des effets secondaires) de l'épinéphrine nébulisée à un placebo chez les enfants atteints de laryngite, évalués dans un service d'urgences (SU) ou à l'hôpital.
Nous avons effectué des recherches dans CENTRAL 2013, numéro 6, MEDLINE (de 1966 à la semaine 3 de juin 2013), EMBASE (de 1980 à juillet 2013), Web of Science (de 1974 à juillet 2013), CINAHL (de 1982 à juillet 2013) et Scopus (de 1996 à juillet 2013).
Les essais contrôlés randomisés (ECR) ou presque-ECR portant sur des enfants atteints de laryngite évalués dans un service d'urgences ou admis à l'hôpital. Les comparaisons étaient les suivantes: Épinéphrine nébulisée versus placebo, épinéphrine nébulisée racémique versus L-épinéphrine (un isomère) et épinéphrine nébulisée administrée par respiration sous pression positive intermittente (RPPI) versus épinéphrine nébulisée sans RPPI. Le critère de jugement principal était le changement de l’échelle de laryngite après le traitement. Des critères secondaires de jugement étaient la fréquence et la durée de l'intubation et de l'hospitalisation, la laryngite le suivi en consultation, l'anxiété des parents et les effets secondaires.
Deux auteurs ont identifié les études potentiellement pertinentes en examinant les titres et résumés (si disponibles), Ils ont examiné les études pertinentes en appliquant des critères d'inclusion définis à priori et ont évalué leur qualité méthodologique de manière indépendante. Un auteur a extrait les données et un second a vérifié leur exactitude. Nous avons utilisé les procédures méthodologiques standard prévues par la Collaboration Cochrane.
Huit études (225 participants) ont été inclus. En général, les enfants inclus dans les études étaient jeunes (âge moyen de moins de deux ans dans la majorité des études incluses). La gravité de la laryngite était jugée comme modérée à sévère dans toutes les études incluses. Six études ont été réalisées dans le cadre des soins en milieu hospitalier, un en SU et un sans contexte précisé. Six des huit études ont été jugées avoir un faible risque de biais et le risque de biais n'était pas clair dans les deux autres études.
L’épinéphrine nébulisée était associée à une amélioration de l'échelle de laryngite à 30 minutes après traitement (trois ECR, différence moyenne standardisée (DMS) de -0,94; intervalle de confiance (IC) à 95%, entre -1,37 et 0,51; I 2 statistique =0%). Cette effet n'était pas significatif à deux et six heures post-traitement. L'épinéphrine nébulisée était associée à des séjours hospitaliers significativement plus courts que le placebo (un ECR, DM de -32,0 heures; IC à 95%, entre -59,1 et 4,9) En comparant l'épinéphrine racémique et l’épinéphrine, aucune différence n'était observée en termes de l'échelle de laryngite après 30 minutes (DMS 0,33; IC à 95%, entre -0,42 et 1,08). Au bout de deux heures, la L-épinéphrine entraînait une réduction significative par rapport à l'épinéphrine racémique (un ECR, DMS de 0,87; IC à 95%, entre 0,09 et 1,65). Aucune différence significative n'était observée entre l'administration d'épinéphrine nébulisée via RPPI versus la nébulisation seule en termes de score de laryngite à 30 minutes (un ECR, DMS de -0,14; IC à 95%, entre -1,24 et 0,95) ou à deux heures (DMS de -0,72; IC à 95%, entre -1,86 et 0,42). Aucun des études recherchées rapportaient des données sur les effets indésirables.