L'hémorragie méningée (HM) est un type d'accident vasculaire cérébral potentiellement mortel qui est dû à la rupture d'un petit vaisseau sanguin à proximité de la surface du cerveau. Les saignements sont généralement dus à un anévrisme (une dilatation dans la paroi du vaisseau sanguin). Le sang pénètre dans l'espace rempli de liquide autour du cerveau, que l'on appelle l'espace sous-arachnoïdien et qui est situé entre la surface extérieure du cerveau et la surface intérieure du crâne. Dans ce cas, on parle d'HM anévrysmale. Environ un tiers des patients développent une complication du saignement qui se caractérise par un rétrécissement des vaisseaux sanguins. Cette situation peut à son tour entraîner la réduction ou l'arrêt de la circulation sanguine vers certaines parties du cerveau. La lésion cérébrale qui en résulte est connue sous le nom d'ischémie cérébrale retardée. Elle se produit le plus souvent dans les 4 à 10 jours suivant l'HM et peut entraîner une incapacité ou même le décès du patient. Dans les études réalisées sur des animaux, le tirilazad semblait réduire la lésion cérébrale après l'HM. Nous avons étudié les preuves issues d'essais contrôlés randomisés portant sur le tirilazad chez des patients victimes d'HM afin d'établir son efficacité potentielle pour réduire le risque de décès ou d'incapacité. Cette revue n'a identifié aucune preuve de bénéfice du tirilazad chez les patients victimes d'HM anévrysmale.
Il n'existe aucune preuve de l'efficacité du tirilazad associé à la nimodipine pour réduire la mortalité ou améliorer le pronostic chez les patients atteints d'HM anévrysmale.
L'ischémie cérébrale retardée est une cause importante de mauvais pronostic (décès ou incapacité) chez les patients atteints d'hémorragie méningée (HM) anévrysmale. On considère que le tirilazad possède des propriétés neuroprotectrices chez des modèles animaux présentant une ischémie cérébrale aiguë.
Évaluer l'efficacité et la sécurité du tirilazad chez les patients victimes d'HM anévrysmale.
Nous avons consulté le registre des essais du groupe Cochrane sur les accidents vasculaires cérébraux (dernière recherche effectuée en octobre 2009) ; le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane Numéro 2, 2009) ; MEDLINE (1966 à octobre 2009) ; EMBASE (1980 à octobre 2009) ; ainsi que les bases de données des essais cliniques du Stroke Trials Directory, du National Center for Complementary and Alternative Medicine et du National Institute of Health (recherches effectuées en octobre 2009). Nous avons effectué une recherche manuelle dans 10 revues chinoises, consulté les références bibliographiques des publications pertinentes et contacté les fabricants du tirilazad.
Les essais randomisés portant sur le tirilazad effectués dans les quatre jours suivant le déclenchement de l'HM et comparant ce médicament à un placebo ou à un contrôle ouvert chez des patients atteints d'une HM anévrysmale documentée par angiographie et tomodensitométrie et/ou examen du liquide céphalorachidien.
Les données relatives au taux de mortalité, au mauvais pronostic (décès, état végétatif ou incapacité grave), à l'ischémie cérébrale retardée (ou angiospasme symptomatique), aux infarctus cérébraux et aux événements indésirables associés aux traitements ont été extraites. Les données ont été combinées à l'aide de la méthode à effets fixes de Peto pour les données dichotomiques.
Cinq essais en double aveugle et contrôlés par placebo portant sur 3 821 patients ont été inclus ; il n'existait pas d'hétérogénéité significative. La nimodipine par voie orale ou intraveineuse était systématiquement utilisée comme traitement de fond dans les deux groupes pour tous les essais. Il n'existait pas de différence significative entre les deux groupes à la fin du suivi pour le critère de jugement principal, les décès (rapport des cotes de 0,89, intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 0,74 et 1,06), ou pour les mauvais résultats (décès, état végétatif ou incapacité grave) (rapport des cotes de 1,04, IC à 95 %, entre 0,90 et 1,21). Au cours de la période de traitement, moins de patients développaient une ischémie cérébrale retardée dans le groupe du tirilazad que dans le groupe témoin (rapport des cotes de 0,80, IC à 95 %, entre 0,69 et 0,93). Les analyses en sous-groupe ne montraient pas de différence significative concernant les effets du tirilazad sur les résultats cliniques. L'hyperleucocytose et la prolongation de l'intervalle Q-T étaient beaucoup plus fréquentes dans le groupe de traitement dans un seul essai évaluant le tirilazad à haute dose. Aucune différence significative n'était observée entre les deux groupes concernant les réactions au point de perfusion ou d'autres paramètres de laboratoire.