Efficacité des traitements pharmacologiques pour la fatigue associée à un stade avancé de la maladie

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La fatigue associée à un stade avancé d'une maladie telle que le cancer peut être décrite comme une sensation subjective de lassitude, de faiblesse ou de manque d'énergie. Elle est débilitante, affecte les activités quotidiennes et la qualité de vie et constitue un problème fréquent en soins palliatifs. Ses mécanismes sous-jacents restent méconnus, ce qui complique le traitement. Bien que différentes approches pharmacologiques aient été étudiées, les preuves scientifiques disponibles ne permettent pas de recommander un traitement spécifique pour la fatigue. L'objectif de cette revue était d'identifier les substances permettant de soulager la fatigue associée à un stade avancé de la maladie. Nous avons identifié 22 études portant sur le traitement de la fatigue chez 1 632 participants et examinant les maladies neurologiques (sclérose en plaques (10), syndrome de post-poliomyélite (1)), différents types de cancers (6), le VIH (4) et la maladie pulmonaire chronique terminale (1). Les traitements identifiés peuvent être considérés comme des médicaments qui interagissent avec le système nerveux central, des hormones, des substances anti-inflammatoires ou des compléments alimentaires. Malheureusement, en raison d'un nombre de participants relativement réduit et d'une méthodologie de recherche hétérogène dans la plupart des études, les données obtenues étaient de faible qualité et non concluantes. Sur la base de ces preuves limitées, les auteurs ne sont pas en mesure, à ce jour, de recommander un médicament spécifique pour le traitement de la fatigue associée aux soins palliatifs, même si l'amantadine pour la sclérose en plaques et le méthylphénidate pour les patients cancéreux présentaient un effet supérieur. Soulignons que la littérature consultée ne reflétait pas l'utilisation courante des corticostéroïdes dans la pratique clinique (médicaments qui interagissent avec le système immunitaire) pour le traitement de la fatigue associée aux soins palliatifs car il n'existait aucune étude sur le sujet. Les futures recherches sur les psychostimulants et les corticostéroïdes pourraient cependant s'avérer prometteuses. En outre, la mesure de la fatigue associée à un stade avancé de la maladie doit faire l'objet d'un consensus (définition de l'échelle à utiliser).

Conclusions des auteurs: 

Sur la base de ces preuves limitées, nous ne sommes pas en mesure de recommander un médicament spécifique pour le traitement de la fatigue des patients en soins palliatifs. Il est surprenant de constater que les corticostéroïdes n'ont fait l'objet d'aucune recherche dans le cadre du traitement de la fatigue alors qu'ils sont fréquemment utilisés. Les récentes recherches sur la fatigue semblent se concentrer sur le modafinil, qui pourrait être efficace bien qu'aucune preuve ne soit actuellement disponible. L'amantadine et le méthylphénidate devraient faire l'objet d'une étude plus approfondie. Un consensus est nécessaire concernant l'évaluation de la fatigue associée à une maladie à un stade avancé.

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Contexte: 

Chez les individus sains, la fatigue est une réaction de protection face à un stress physique ou mental qui peut souvent être soulagée par le repos. Par contre, chez les patients en soins palliatifs, la fatigue peut être très débilitante et affecter les activités quotidiennes et la qualité de vie sans que le repos ne parvienne à soulager cette fatigue. La fatigue se produit souvent chez des patients atteints d'une maladie à un stade avancé et les modalités de traitement du cancer sont souvent responsables ou partiellement responsables de cet état de fatigue. Le caractère pluridimensionnel de la fatigue, sa nature subjective et le manque de définition consensuelle sont des facteurs de complication supplémentaires. Sa physiopathologie n'est pas entièrement connue et des approches de traitement fondées sur des preuves sont nécessaires.

Objectifs: 

L'objectif était de déterminer l'efficacité des traitements pharmacologiques pour la fatigue non spécifique en soins palliatifs. Cette revue portait spécifiquement sur des patients atteints d'une maladie à un stade avancé, notamment d'un cancer et d'autres maladies chroniques associées à de la fatigue, dans le but de soulager cette fatigue. Les études portant sur un traitement curatif (ex. : intervention chirurgicale pour un cancer du sein au stade précoce) n'ont pas été incluses.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté EMBASE ; Psych Lit, CENTRAL et MEDLINE jusqu'en juin 2009.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés (ECR) portant sur des soins palliatifs prodigués aux adultes et centrés sur le traitement pharmacologique de la fatigue ont été considérés. Le critère de jugement principal devait être la fatigue non spécifique (ou des termes associés tels que l'asthénie).

Recueil et analyse des données: 

Les résultats ont été étudiés et inclus lorsqu'ils étaient conformes aux critères de sélection. Une méta-analyse a été effectuée lorsqu'au moins deux études examinaient un médicament spécifique chez une population présentant la même maladie. En outre, une comparaison des types de médicaments étudiés chez une population spécifique ainsi que des effets indésirables fréquents du traitement de la fatigue ont été présentées dans des tableaux de synthèse.

Résultats principaux: 

Sur plus de 2 000 publications examinées, 22 étaient conformes aux critères d'inclusion. Au total, les données de 11 médicaments et de 1 632 participants ont été analysées. Les études examinant l'amantadine, la pémoline et le modafinil chez des participants atteints de fatigue associée à la sclérose en plaques (SP) et le méthylphénidate chez des patients atteints d'un cancer à un stade avancé et de fatigue ont pu être incluses dans la méta-analyse. L'amantadine pour la SP et le méthylphénidate pour les patients cancéreux présentaient un effet supérieur. La plupart des études étaient hétérogènes et portaient sur un nombre de participants réduit.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.