Le traitement antiviral de l'hépatite C récidivante après transplantation du foie est controversé en raison du rapport incertain entre bénéfices et préjudices. Cette revue systématique d'essais cliniques randomisés a été effectuée afin de comparer les bénéfices et les préjudices de différents traitements antiviraux chez les patients dont le greffon de foie transplanté est réinfecté par l'hépatite C. Un total de 425 patients greffés du foie présentant une récidive confirmée d'hépatite C ont été randomisés dans 12 essais comportant des interventions et des contrôles divers (notamment des monothérapies ou traitements combinés avec l'interféron, la ribavirine et l'amantadine). Neuf essais rendaient compte de la proportion de patients appartenant au génotype I (un sous-type particulièrement difficile à traiter). Dans ces neuf essais, plus de trois quarts des patients appartenaient au génotype I. Seuls un ou deux essais ont été inclus pour chaque comparaison. Tous les essais présentaient un risque élevé de biais (risque d'erreur systématique dû à une qualité méthodologique insuffisante) et un risque élevé d'effet de hasard (risque d'erreur aléatoire dû au petit nombre de patients randomisés). Il n'y avait pas de différences significatives dans la mortalité, le rejet de greffe ou la re-transplantation entre les groupes d'intervention et de contrôle des comparaisons ayant rendu compte de ces critères de résultat. Aucun des essais n'a rendu compte de la décompensation hépatique ni de la qualité de vie. Aucune des comparaisons n'a fait état d'effets indésirables mettant en cause le pronostic vital. Dans les différentes comparaisons, il a fallu réduire la dose chez jusqu'à 87,5% des patients et arrêter le traitement chez jusqu'à 42,9% des patients en raison d'effets indésirables ou parce que le patient avait choisi d'arrêter le traitement. De nouveaux essais cliniques randomisés présentant un faible risque d'erreurs systématiques et d'erreurs aléatoires seront nécessaires pour évaluer les avantages de survie à long terme des différentes options de traitement, en particulier la combinaison d'interféron pégylé et de ribavirine avec ou sans utilisation de facteur stimulant les colonies de granulocytes et d'érythropoïétine de synthèse, ce qui peut être utile pour traiter les effets indésirables des traitements sans avoir à réduire la dose.
Compte tenu du manque de bénéfice clinique et de la fréquence des effets indésirables, on ne dispose actuellement d'aucune base factuelle permettant de recommander un traitement antiviral pour l'infection récurrente du foie greffé par le VHC. De nouveaux essais cliniques randomisés, de méthodologie et de durée de suivi appropriées, sont nécessaires.
Le traitement antiviral de l'hépatite C récurrente après transplantation du foie est controversé en raison du rapport incertain entre bénéfices et préjudices.
Comparer les bénéfices thérapeutiques et les préjudices de différents régimes antiviraux chez les patients après transplantation du foie dont le greffon est réinfecté par l'hépatite C.
Nous avons effectué une recherche dans le Registre des essais contrôlés du groupe Cochrane sur les affections hépato-biliaires, le Registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) dans The Cochrane Library, MEDLINE, EMBASE et Science Citation Expanded , jusqu'à mars 2009.
N'ont été pris en considération pour la revue que des essais cliniques randomisés (quels que soient la langue utilisée, la mise en aveugle et le statut de publication) ayant comparé différentes thérapies antivirales (seules ou en combinaison) dans le traitement de la récurrence du virus de l'hépatite C après transplantation hépatique.
Deux auteurs ont recueilli les données de façon indépendante. Nous avons calculé le risque relatif (RR) ou la différence moyenne (DM) avec intervalles de confiance (IC) à 95 %, à l'aide des modèles à effet fixe et à effets aléatoires, sur la base d'une analyse des cas disponibles. Dans le cas d'un critère de résultat dichotomique reposant sur un seul essai, nous avons réalisé un test exact de Fisher.
Au total, 425 patients greffés du foie et présentant une récidive confirmée d'hépatite C ont été randomisés dans 12 essais comportant des interventions et des contrôles divers. La proportion moyenne du génotype I était de 79,9 % dans les neuf essais rapportant le génotype. Tous les essais présentaient un risque de biais élevé. Un à deux essais ont été inclus pour chaque comparaison, notamment pour les traitements en monothérapie ou en association avec l''interféron, la ribavirine et l'amantadine. Il n'y avait pas de différences significatives dans la mortalité, le rejet de greffe ou la re-transplantation entre les groupes d'intervention et de contrôle des comparaisons ayant rendu compte de ces critères de résultat. Aucun des essais ne rendait compte de la décompensation hépatique ni de la qualité de vie. Aucune des comparaisons n'a fait état d'effets indésirables mettant en cause le pronostic vital. Dans les différentes comparaisons, il a fallu réduire la dose chez jusqu'à 87,5% des patients et arrêter le traitement chez jusqu'à 42,9% des patients en raison d'effets indésirables ou parce que le patient avait choisi d'arrêter le traitement.