Les patients dont les reins ne fonctionnent plus doivent utiliser un rein artificiel pour éliminer l'eau, les toxines et d'autres substances chimiques de leur sang. Une des méthodes disponibles consiste à utiliser un cathéter veineux central (CVC) : il s'agit d'un petit tube inséré à travers la peau dans un vaisseau sanguin dans le cou du patient. Ce tube permet au sang de sortir du patient, de passer par un rein artificiel et de retourner chez le patient. Ce procédé est appelé session de dialyse ; il tarde quatre heures et est réalisé trois fois par semaine. Comme les CVC sont directement connectés au système sanguin, ils peuvent causer des infections graves qui peuvent mettre en péril la vie du patient. Des stratégies de survie peuvent être employées pour prévenir ces infections : l'application de plusieurs types de pommades (mupirocine, polyvidone iodée et polysporin), un miel médical dans le site du cathéter ou l'utilisation de pansements recouvrant le site du cathéter (pansement transparent ou gaze et bande adhésive). La revue de 10 études (786 patients) a découvert que la pommade de mupirocine a réduit le risque chez des patients qui étaient en train de développer la bactériémie liée à l'utilisation du cathéter (des bactéries dans le sang). Cependant, la supervision de la résistance au mupirocine doit être considérée dans des études futures. Il n'y avait pas assez de preuves pour déterminer quelle pommade (polyvidone iodée ou polysporin) ou quel pansement sont la meilleure option pour prévenir l'infection. Les preuves étaient également insuffisantes pour recommander l'utilisation du miel médical pour prévenir l'infection.
La pommade de mupirocine semble être efficace pour réduire le risque de bactériémie liée à l'utilisation du cathéter. L'insuffisance de rapports sur la résistance au mupirocine a été remarquée et doit être tenue en compte dans les études futures. L'absence de données de haute qualité sur l'utilisation de routine de la pommade de polyvidone iodée, la pommade de polysporin et le miel en application topique justifient le besoin de réaliser des ECR de plus grande envergure. Les données étaient insuffisantes pour déterminer quel type de pansement (pansement en polyuréthanne transparent ou gaze sèche) présente le risque le plus faible d'infections liées à l'utilisation du cathéter.
Les cathéters centraux veineux (CVC) demeurent cruciaux pour l'accès vasculaire en hémodialyse avec 46% à 70% de patients qui commencent l'hémodialyse avec un CVC. L'accès du CVC est associé aux infections causées par le cathéter, à la hausse des hospitalisations du patient et aux décès causés par l'infection. Une variété d'interventions sont utilisées pour prévenir l'infection du CVC.
Évaluer les bénéfices et inconvénients des agents antimicrobiens, des antiseptiques topiques et des pansements médicalisés ou non médicalisés sur les complications infectieuses chez les patients sous hémodialyse avec CVC.
Le registre spécialisé de Cochrane Renal Group, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), MEDLINE, EMBASE et les listes de référence des articles ont été consultés sans restriction de langues.
Les essais contrôlés randomisés (ECR) et les quasi-ECR examinant toute intervention qui a prévenu des complications infectieuses chez des patients sous hémodialyse avec CVC ont été examinés. Les CVC imprégnés d'antimicrobiens ou les CVC qui utilisent des solutions de blocage aux propriétés antimicrobiennes ont été exclues.
Deux auteurs ont évalué la qualité de l'étude et les données extraites. Les résultats dichotomiques ont été exprimés sous la forme de risque relatif (RR) avec des intervalles de confiance (IC) à 95 % et les résultats continus sous la forme de différence moyenne (DM).
Dix études (786 patients) ont été incluses. La pommade de mupirocine a réduit le risque de bactériémie lié à l'utilisation du cathéter (RR de 0,17, IC à 95% entre 0,07 et 0,43) et a causé un effet significatif sur les infections liées à l'utilisation du cathéter causées par S. aureus. Le risque de bactériémie lié à l'utilisation du cathéter a été réduit par le polysporin (RR de 0,40, IC à 95% entre 0,19 et 0,86) et la pommade de polyvidone iodée (RR de 0,10, IC à 95% entre 0,01 et 0,72). L'analyse en sous-groupe a suggéré que le mupirocine (RR de 0,12, IC à 95% entre 0,01 et 2,13) et la pommade de polyvidone iodée (RR de 0,84, IC à 95% entre 0,24 et 2,98) n'ont pas produit d'effets sur la mortalité toutes causes confondues tandis que le polysporin l'a réduite significativement (RR de 0,22, IC à 95% entre 0,07 et 0,74). La mortalité liée à l'infection n'a pas été réduite par la pommade de mupirocine, polysporin ou polyvidone iodée. Le miel en application topique n'a pas réduit le risque d'infection sur le site de sortie (RR de 0,45, IC à 95% entre 0,10 et 2,11) ou la bactériémie liée à l'utilisation du cathéter (RR de 0,80, IC à 95% entre 0,37 et 1,73). Le pansement transparent en polyuréthanne, par rapport au pansement de gaze sec n'a pas réduit le risque du CVC ou d'infection du site de sortie ou la bactériémie liée à l'utilisation du cathéter.