La mucoviscidose est une maladie génétique qui touche principalement les poumons. Les infections pulmonaires réapparaissent chez les personnes atteintes de mucoviscidose en raison de l'accumulation d'expectorations épaisses (phlegme) dans les voies de passage de l'air. Plusieurs traitements, notamment les dérivés de thiols, ont pour objectif de fluidifier ces expectorations, donc d'améliorer la fonction pulmonaire et de réduire la fréquence de ces infections pulmonaires. Les dérivés de thiols peuvent être administrés en pulvérisation (inspirés) ou par voie orale (par la bouche). Ils se sont révélés efficaces contre d'autres affections pulmonaires, comme les maladies pulmonaires obstructives chroniques. L'objectif de la présente revue est de déterminer s'il existe suffisamment de preuves pour recommander l'administration de dérivés de thiols en pulvérisation ou par voie orale aux personnes atteintes de mucoviscidose. Nous avons inclus neuf essais, dont trois évaluaient les effets des dérivés de thiols administrés en pulvérisation. Sur les études concernant la pulvérisation de thiols, une comparait 20 % de N-acétylcystéine à 2 % de N-acétylcystéine ; une autre comparait du sodium-2-mercaptoéthane sulfonate à 7 % de solution saline hypertonique et une autre comparait du glutathion à 4 % de solution saline hypertonique. Les dérivés de thiols administrés en pulvérisation étaient généralement bien tolérés et ne présentaient aucun effet indésirable majeur. Toutefois, ils ne montraient aucune amélioration significative pour aucun de nos critères de jugement.
Six essais inclus évaluaient les effets des dérivés de thiols administrés par voie orale. Trois de ces essais comparaient la N-acétylcystéine orale à un placebo, une comparait la N-acétylcystéine orale, l'ambroxol oral et un placebo et une comparait la carbocistéine orale et l'ambroxol oral (aucun placebo). Aucun de ces essais ne montrait des effets bénéfiques significatifs globaux pour aucun des critères de jugement de cette revue. Les dérivés de thiols administrés par voie orale étaient généralement bien tolérés et ne présentaient aucun effet indésirable majeur.
En résumé, les essais inclus dans cette revue n'ont fourni aucune preuve selon laquelle les dérivés de thiols administrés en pulvérisation ou par voie orale étaient efficaces ou néfastes chez les personnes atteintes de mucoviscidose. D'autres recherches examinant les effets des dérivés de thiols chez les personnes atteintes de mucoviscidose seront nécessaires avant que leur administration ne puisse être recommandée.
Nous n'avons trouvé aucune preuve permettant de recommander l'administration de dérivés de thiols par voie orale ou en pulvérisation chez les personnes atteintes de mucoviscidose. Il existe très peu d'essais de bonne qualité examinant les effets de ces médicaments sur la mucoviscidose et d'autres recherches seront nécessaires pour identifier le rôle éventuel de ces médicaments dans l'amélioration des résultats chez les personnes atteintes de mucoviscidose.
La mucoviscidose est une affection héréditaire provoquant des sécrétions respiratoires épaisses et collantes. L'insuffisance respiratoire, causée par la récurrence d'infections et d'inflammations pulmonaires, est la cause de mortalité la plus fréquente. Les traitements muco-actifs (par ex. : la dornase alfa et une solution saline hypertonique administrée en pulvérisation) peuvent diminuer la viscosité des expectorations, faciliter l'expulsion des expectorations des voies respiratoires, réduire le nombre d'infections et d'inflammations et améliorer la fonction pulmonaire. Les dérivés de thiols, administrés par voie orale ou en pulvérisation, se sont révélés efficaces contre d'autres maladies respiratoires. Leur mode d'action est susceptible de varier selon la voie d'administration choisie. Il existe plusieurs dérivés de thiols et nous ignorons lesquels sont efficaces contre la mucoviscidose.
Évaluer l'efficacité et l'innocuité des dérivés de thiols administrés par voie orale et en pulvérisation chez les personnes atteintes de mucoviscidose.
Nous avons effectué des recherches dans le registre d'essais du groupe Cochrane sur la mucoviscidose et les autres maladies génétiques, composé de références identifiées lors de recherches exhaustives dans des bases de données électroniques, ainsi que des recherches manuelles de revues pertinentes, de recueils de résumés et d'actes de conférence.
Date des recherches les plus récentes :13 juin 2013.
Nous avons également fait une recherche dans PubMed le 26 février 2013.
Des essais contrôlés randomisés et des essais contrôlés quasi randomisés comparant des dérivés de thiols administrés par voie orale ou en pulvérisation à un placebo ou à un autre dérivé de thiols chez les personnes atteintes de mucoviscidose.
Les auteurs ont indépendamment évalué les essais à inclure, analysé le risque de biais et extrait des données.
Les recherches ont identifié 23 essais ; neuf essais (255Â participants) sont inclus (sept datant de plus de 10 ans). Trois essais concernant l'administration de dérivés de thiols en pulvérisation ont été identifiés (un comparait 20 % de N-acétylcystéine à 2 % de N-acétylcystéine ; un autre comparait du sodium-2-mercaptoéthane sulfonate à 7 % de solution saline hypertonique et un autre comparait du glutathion à 4 % de solution saline hypertonique). Malgré le fait qu'ils aient été généralement bien tolérés sans générer d'effets indésirables significatifs, il n'y avait aucune preuve d'effets bénéfiques cliniquement significatifs concernant nos critères de jugement principaux chez les participants bénéficiant de ces traitements.
Six essais portant sur des dérivés de thiols administrés par voie orale ont été identifiés. Trois essais comparaient la N-acétylcystéine à un placebo ; une comparait la N-acétylcystéine, l'ambroxol et un placebo, une comparait la carbocistéine à l'ambroxol, et une comparait la N-acétylcystéine à faible et haute dose . Les dérivés de thiols administrés par voie orale étaient généralement bien tolérés et ne présentaient aucun effet indésirable significatif. Toutefois, il n'y avait aucune preuve d'effets bénéfiques cliniquement significatifs concernant nos critères de jugement principaux chez les participants bénéficiant de ces traitements.