L'accouchement prématuré avant 37 semaines est la principale cause de décès et d'invalidité des nouveau-nés. La partie inférieure de l'utérus, appelée le col de l'utérus, est l'ouverture ou le passage qui permet l'accouchement, même prématuré. L'échographie réalisée par voie basse permet de détecter des changements précoces du col de l'utérus qui prédisent un accouchement prématuré. Cette revue a évalué si la connaissance de ces changements pouvait prévenir l'accouchement prématuré. Sur les 13 essais identifiés, cinq (507 femmes) étaient éligibles à l'inclusion. Actuellement, les études rapportées sont insuffisantes pour recommander l'échographie du col de l'utérus pour la prévention de l'accouchement prématuré. Du fait de l'existence d'une tendance associant la connaissance des résultats de l'échographie du col de l'utérus à un moindre risque d'accouchement prématuré chez les femmes ayant des contractions utérines et étant en travail prématuré, il conviendrait d'encourager des recherches supplémentaires.
Actuellement, il n'existe pas de preuves suffisantes pour recommander l'examen systématique des femmes enceintes asymptomatiques ou symptomatiques par ETV LC. Du fait qu'il existe une association non significative entre la connaissance des résultats de l'ETV LC et une plus faible incidence de l'AP à moins de 37 semaines chez les femmes symptomatiques, nous encourageons des recherches supplémentaires. Les futures études devront examiner des populations spécifiques séparément (par ex., les grossesses uniques versus gémellaires, les symptômes du TP ou l'absence de ces symptômes), rapporter tous les critères de jugement maternels et périnataux pertinents et inclure des analyses coût/efficacité. Plus important encore, les futures études devront inclure un protocole clair pour la prise en charge des femmes fondé sur les résultats de l'ETV LC, de façon qu'il puisse être évalué et reproduit facilement.
La mesure de la longueur du col (LC) par échographie transvaginale (ETV) permet de prédire l'accouchement prématuré (AP). On ignore si le test de dépistage est efficace pour la prévention de l'AP.
Evaluer l'efficacité de la prise en charge prénatale fondée sur le dépistage par échographie transvaginale de la longueur du col (ETV LC) pour prévenir l'AP.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur la grossesse et la naissance (31 août 2012), examiné les listes bibliographiques de tous les articles et nous avons contacté des experts dans le domaine pour trouver des essais supplémentaires ou en cours.
Les essais contrôlés randomisés publiés et non publiés incluant des femmes enceintes entre 14 et 32 semaines d'âge gestationnel, soumises à une évaluation du risque d'AP par ETV LC. Cette revue se concentre exclusivement sur les études fondées sur la connaissance versus l'absence de connaissance des résultats de l'ETV LC.
L'inclusion de toutes les études potentielles identifiées par les recherches a été évaluée par trois auteurs de la revue. Nous avons également analysé les données extraites et les mesures de qualité des études.
Sur les 13 essais identifiés, cinq étaient éligibles à l'inclusion (n = 507). Trois essais incluaient des grossesses uniques avec un travail prématuré (TP) ; un essai incluait des grossesses uniques avec une rupture prématurée des membranes avant terme (RPMAT) ; et un essai incluait des grossesses gémellaires avec ou sans TP.
Dans les trois essais portant sur des grossesses uniques avec TP, 290 femmes étaient randomisées, 147 dans le groupe informé et 143 dans le groupe non informé des résultats de l'ETV LC. La connaissance des résultats de l'ETV LC a été associée à une baisse non significative des AP à moins de 37 semaines (22,3 % versus 34,7 %, respectivement ; risque relatif moyen 0,59, intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,26 à 1,32 ; deux essais, 242 femmes) et à moins de 34 semaines (6,9 % versus 12,6 % ; RR 0,55, IC à 95 % 0,25 à 1,20 ; trois essais, 256 femmes). L'accouchement est intervenu à un âge gestationnel plus avancé dans le groupe informé versus le groupe non informé (différence moyenne (DM) 0,64 semaines, IC à 95 % 0,03 à 1,25 ; trois essais, 290 femmes). Pour tous les autres critères de jugement pour lesquels des données étaient disponibles (AP à moins de 34 ou 28 semaines ; poids de naissance inférieur à 2 500 grammes ; décès périnatal ; hospitalisation de la mère ; tocolyse ; et stéroïdes pour la maturité pulmonaire du fœtus), il n'y avait aucune preuve d'une différence entre les groupes.
L'essai portant sur les grossesses uniques avec RPMAT (n = 92) évaluait comme critère de jugement principal la sécurité de l'ETV LC dans cette population et non son effet sur la prise en charge. Il n'y avait aucune preuve d'une différence d'incidence des infections chez la mère et le nouveau-né entre les groupes avec ETV LC et sans ETV LC.
Dans l'essai portant sur les grossesses gémellaires avec ou sans TP (n = 125), il n'y avait aucune preuve d'une différence concernant l'AP à moins de 36, 34 ou 30 semaines d'âge gestationnel à l'accouchement et les autres critères de jugement périnataux et maternels entre les groupes avec ETV LC et sans ETV LC. L'analyse des tables de mortalité a révélé un nombre significativement inférieur d'AP à moins de 35 semaines dans le groupe avec ETV LC comparé au groupe sans ETV LC (P = 0,02).