Naftopidil dans le traitement d'une hyperplasie prostatique bénigne

Cette traduction n'est pas à jour. Veuillez cliquer ici pour voir la dernière version de cette revue en anglais.

L'hyperplasie prostatique bénigne (HPB) peut provoquer des symptômes gênants des voies urinaires inférieures, comme l'augmentation de la fréquence, l'impériosité, la nycturie, le besoin de forcer pour uriner et l'hésitation. L'HPB est fréquente chez les hommes âgés et ses symptômes peuvent affecter la qualité de vie. La présente revue, composée de huit essais, a évalué le Naftopidil pour le traitement de l'HPB. Actuellement, peu de preuves sont disponibles. Nous n'avons identifié aucun essai contrôlé par placebo. Le Naftopidil présentait un profil d'effets indésirables et d'efficacité à court terme similaire à la tamsulosine à faible dose, ainsi qu'une meilleure efficacité par rapport à la phytothérapie (Eviprostat). Les effets indésirables du Naftopidil, généralement des vertiges et des cas d'hypotension, étaient rares. Avant toute généralisation de son utilisation, des études contrôlées, randomisées et à long terme comparées à un traitement standard sont nécessaires.

Conclusions des auteurs: 

Il n'existe aucune donnée provenant d'essais contrôlés par placebo concernant l'efficacité du Naftopidil chez les hommes atteints d'une HPB symptomatique. Des informations limitées suggèrent qu'un traitement par Naftopidil améliore à court terme les scores de l'échelle de symptômes urinaires (IPSS/AUA total), le score de la QdV (qualité de vie) et les symptômes urinaires à l'inclusion de façon comparable à la tamsulosine à faible dose. Les effets indésirables dus au Naftopidil étaient rares et généralement légers.

Lire le résumé complet...
Contexte: 

L'hyperplasie prostatique bénigne (HPB) est une affection courante chez les hommes vieillissants et provoque des symptômes au niveau des voies urinaires inférieures (SVUI). Son traitement vise à soulager ces symptômes et à prévenir la progression de la maladie. Sur les différents récepteurs adrénergiques (RA) α-1 de la prostate, les récepteurs α-1a sont considérés indispensables à la contraction des muscles lisses prostatiques. Des études récentes ont montré que les patients atteints d'une HPB peuvent également avoir une prédominance de récepteurs α-1d.

Objectifs: 

Évaluer l'efficacité et les effets indésirables du Naftopidil, un agent alpha-bloquant oral α-1d sélectif, pour le traitement de SVUI liés à une HPB.

Stratégie de recherche documentaire: 

Revue systématique des essais publiés entre janvier 1950 et janvier 2009. Les sources incluaient MEDLINE et les bibliographies des articles extraits et des articles de la revue.

Critères de sélection: 

Les essais éligibles incluaient : des hommes chez lesquels une HPB symptomatique a été diagnostiquée ; comparaient le Naftopidil à un placebo, un groupe témoin ou un traitement combiné ; évaluaient des résultats cliniquement pertinents entre des groupes randomisés ; avaient un suivi d'au moins 4 semaines et étaient publiés en langue anglaise.

Recueil et analyse des données: 

Un relecteur a extrait le nombre de participants et la comorbidité, les critères de recrutement, les résultats, les événements indésirables, le nombre et le motif des abandons grâce à des formulaires d'extraction standardisés. Les modifications moyennes et les améliorations en pourcentage depuis l'inclusion des scores de l'AUA (American Urological Association Symptom Score) et de l'IPSS (International Prostate Symptom Score) et d'autres résultats d'efficacité dans les groupes de traitement et témoins ont été calculées. Dans la mesure du possible, les données concernant les résultats d'efficacité et les événements indésirables ont été regroupées.

Résultats principaux: 

Huit essais étaient éligibles (N = 744 participants). Tous les essais avaient été réalisés au Japon. La durée des études variait de 4 à 17 semaines. L'âge moyen des participants était de 68 ans ; IPSS moyen en prétraitement = 17,8 et débit urinaire de pointe moyen (Qmax) = 9,5 ml/s (millilitres/seconde). Aucun essai ne comparait le Naftopidil à un placebo. Dans 5 essais (N = 419), le Naftopidil à des doses comprises entre 25 et 75 mg/j (milligrammes/jour) montrait une amélioration de l'IPSS moyen similaire à la tamsulosine à faible dose (0,2 mg/j) (8,4 contre 8,9 points). Comparé à une préparation phytothérapeutique (Eviprostat), le Naftopidil améliorait de façon significative l'IPSS total (- 5,9 contre 0,4 ; P < 0,0002). Dans un essai, l'ajout de médicaments anticholinergiques (chlorhydrate d'oxybutynine ou de propivérine) au Naftopidil n'a pas amélioré l'IPSS ou le Qmax de façon significative par rapport à un traitement par Naftopidil seul. Bien que l'IPSS ne soit pas significativement différent entre le Naftopidil à dose élevée (75 mg/j) et à dose faible (25 mg/j), une dose élevée améliorait de façon significative le Qmax par rapport à une dose faible (1,2 ml/s contre 0,2 ml/s). Les événements indésirables signalés étaient rares, légers et similaires à ceux constatés avec 0,2 mg/j de tamsulosine.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.