L'objectif de cette revue était d'évaluer les preuves issues de neuf essais cliniques randomisés en double aveugle et contrôlés par placebo portant sur 906 adultes et comparant le diflunisal (un anti-inflammatoire non-stéroïdien) à un placebo pour le traitement de la douleur postopératoire aiguë modérée à sévère. Il s'agit d'un analgésique efficace à une dose allant de 250 à 1 000 mg, qui présente une longue durée d'action. À 1 000 mg, l'effet analgésique pendant 4 à 6 heures est comparable à celui d'une combinaison de paracétamol 1 000 mg et de codéine 60 mg dans des études similaires utilisant les mêmes méthodes.
Le diflunisal possède un effet analgésique similaire à celui d'autres AINS en dose unique mais présente l'avantage d'offrir une analgésie significative pendant environ douze heures. Cette propriété peut être utile lorsqu'une dose régulière est nécessaire ou qu'il n'est pas possible de prendre plusieurs doses d'un analgésique présentant une action plus courte.
Le diflunisal est un anti-inflammatoire non-stéroïdien (AINS) à action prolongée qui est surtout utilisé pour traiter la douleur postopératoire aiguë ou la douleur articulaire chronique associée à l'arthrose et à la polyarthrite rhumatoïde. Cette revue analyse l'efficacité et les effets délétères des différentes doses de diflunisal dans le contexte d'une douleur postopératoire modérée à sévère.
Évaluer l'efficacité, la durée d'action et les événements indésirables associés à une dose unique de diflunisal par voie orale pour la douleur postopératoire aiguë chez l'adulte.
Nous avons recherché des études dans le registre CENTRAL de Cochrane, MEDLINE, EMBASE et l'Oxford Pain Relief Database jusqu'en janvier 2010.
Les essais randomisés en double aveugle et contrôlés par placebo portant sur une dose unique de diflunisal administrée oralement chez des adultes souffrant de douleur postopératoire aiguë modérée à sévère.
Deux auteurs de revue ont évalué la qualité des essais et extrait les données de manière indépendante. Les données de soulagement de la douleur ou d'intensité de la douleur ont été extraites et converties en résultat dichotomique du nombre de participants ressentant un soulagement de la douleur d'au moins 50 % pendant 4 à 6 heures ; à partir de ces données, le risque relatif et le nombre de sujets à traiter pour observer un bénéfice du traitement (NST) ont été calculés. Le nombre de participants utilisant un médicament de secours pendant des durées spécifiées et la durée entre la prise du médicament et l'utilisation du médicament de secours ont été déterminées en tant que mesures d'efficacité supplémentaires. Des informations sur les événements indésirables et les arrêts prématurés ont été recueillies.
Neuf études portant sur une chirurgie dentaire, orthopédique et gynécologique étaient conformes aux critères d'inclusion et testaient des doses de diflunisal comprises entre 125 et 1 000 mg.
Pour le diflunisal 1 000 mg, le NST pour un soulagement de la douleur d'au moins 50 % pendant 4 à 6 heures était de 2,1 (1,8 à 2,6) (6 études, 391 participants) ; le NST pour prévenir la prise d'une nouvelle dose dans les 6 heures était de 1,9 (1,7 à 2,3), et de 2,2 dans les 12 heures (1,9 à 2,7) (6 études, 409 participants). Davantage de participants présentaient des événements indésirables avec le diflunisal 100 mg qu'avec le placebo mais aucun n'était grave et n'entraînait d'arrêt prématuré.
Pour le diflunisal 500 mg, le NST pour un soulagement de la douleur d'au moins 50 % pendant 4 à 6 heures était de 2,6 (2,1 à 3,3) (6 études, 357 participants) ; le NST pour prévenir la prise d'une nouvelle dose dans les 6 heures était de 2,6 (2,1 à 3,4) (6 études, 390 participants), et de 2,9 dans les 12 heures (2,3 à 4,0) (5 études, 329 participants). Les événements indésirables ne présentaient pas de différence significative par rapport au placebo.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé Français