Les personnes atteintes de schizophrénie souffrent souvent de symptômes, tels que le fait d'entendre des voix ou de voir des choses imaginaires (hallucinations) et ont d'étranges croyances (idées délirantes). Le traitement pilier et de première intention pour les symptômes de la schizophrénie consiste à administrer des médicaments antipsychotiques. Ces médicaments antipsychotiques peuvent être regroupés en médicaments plus anciens (typiques ou de première génération) et en médicaments plus récents (atypique ou de deuxième génération). La péricyazine est un antipsychotique relativement ancien qui a été formulé en 1961. Certaines études ont suggéré qu'il pourrait être plus bénéfique que d'autres médicaments antipsychotiques.
Cette revue a pour objectif d'évaluer l'efficacité de la péricyazine dans le traitement de la schizophrénie par rapport aux antipsychotiques anciens et plus récents. Une recherche d'études a été effectuée en 2013 et cinq études réalisées entre 1965 et 1980 ont été identifiées et incluses dans la revue. Les auteurs ont évalué la qualité des preuves comme étant très faible et leurs résultats étaient imprécis pour de nombreux critères de jugement où ils comparaient la péricyazine avec d'autres antipsychotiques anciens et plus récents. Les preuves sont insuffisantes pour déterminer si la péricyazine est plus efficace que d'autres antipsychotiques.
Les résultats de l'analyse pour le critère de jugement sur l'amélioration étaient imprécis et les auteurs n'ont pas pu être certains que davantage de personnes ayant pris la péricyazine ne présentaient pas d'amélioration par rapport à celles qui prenaient des antipsychotiques typiques. Plus d'effets secondaires, tels que les tremblements, les trépidations involontaires, la nervosité et les spasmes, ont été ressentis par les personnes ayant pris de la péricyazine par rapport à d'autres antipsychotiques typiques ou atypiques. Ces effets secondaires sont très désagréables et leur augmentation par rapport à d'autres antipsychotiques est un résultat important compte tenu que la péricyazine pourrait ne pas présenter de bénéfices supplémentaires pour les symptômes de la schizophrénie.
Aucune étude ne rapportait les critères de jugement sur la satisfaction du traitement ou sur le rapport coût-efficacité, qui devraient être considérés. Ce manque de preuves fournit aux personnes atteintes de schizophrénie, aux professionnels de la santé mentale et aux décideurs politiques peu d'informations sur les bénéfices, les risques ou les problèmes liés à la péricyazine. Les résultats sur le coût des soins et sur la satisfaction vis-à-vis du traitement devraient être inclus dans les futurs essais qui devraient également être de plus grande taille, mieux menés et totalement rapportés.
(Ce résumé en langage simplifié a été rédigé par Ben Gray de l'association Rethink Mental Illness).
Sur la base de preuves de très faible qualité, nous ne sommes pas en mesure de déterminer les effets de la péricyazine par rapport aux antipsychotiques typiques ou atypiques pour le traitement de la schizophrénie. Cependant, certaines preuves indiquent que la péricyazine peut être associée à une incidence plus élevée d'effets secondaires extrapyramidaux que d'autres antipsychotiques, mais ces preuves ont également été jugé comme étant de très faible qualité. Des études à grande échelle, robustes sont encore nécessaires avant de pouvoir apporter des conclusions définitives.
La péricyazine est une phénothiazine 3-cyano-10 (3-4‘ -hydroxypiperidinopropyl). Dans l'ensemble et du point de vue pharmacologique, elle est similaire à la chlorpromazine, bien qu'elle soit particulièrement sédative. L'analyse des sous-types aux récepteurs de la dopamine n'a pas été réalisée pour la péricyazine, mais le médicament semble générer davantage de blocage noradrénergique que dopaminergique. Par rapport à la chlorpromazine, la péricyazine a une activité antiémétique, antisérotonine et anticholinergique plus puissante.
Évaluer les effets cliniques et l'innocuité de la péricyazine par rapport au placebo, aux agents antipsychotiques typiques et atypiques et aux soins standards chez les patients atteints de schizophrénie.
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais du groupe Cochrane sur la schizophrénie (février 2013) qui est basé sur des recherches régulières issues de CINAHL, EMBASE, MEDLINE et PsycINFO. Nous avons examiné les références bibliographiques de toutes les études identifiées pour rechercher d'autres essais.
Tous les essais contrôlés randomisés pertinents portant sur la péricyazine dans la schizophrénie et d'autres psychoses similaires à la schizophrénie (troubles schizophréniformes et schizo-affectifs). Nous avons exclu les essais quasi-randomisés.
Au moins deux auteurs de la revue ont indépendamment extrait les données des articles inclus. Les risques relatifs (RR) et les intervalles de confiance (IC) à 95 % des données dichotomiques homogènes ont été calculés. Nous avons évalué le risque de biais des études incluses et utilisé le système GRADE pour évaluer la qualité des preuves.
Nous avons pu inclure seulement cinq études réalisées entre 1965 et 1980. La plupart des études incluses ne rapportaient pas les détails sur la randomisation, l'assignation secrète, l'assignation en aveugle et nous n'avons pas pu évaluer l'impact de l'attrition en raison d'une notification médiocre.
Pour le critère de jugement principal sur l'absence d'amélioration de l'état global, l'intervalle de confiance étaient compatible avec un petit bénéfice et un risque accru de ne pas s'améliorer avec la péricyazine par rapport aux antipsychotiques typiques (2 ECR, n = 122, RR de 1,24, IC entre 0,93 et 1,66, preuves de très faible qualité) ou aux antipsychotiques atypiques (1 ECR, n = 93, RR de 0,97 IC entre 0,67 et 1,42, preuves de très faible qualité).
Par rapport à des antipsychotiques typiques, la rechute a été ressentie par une seule personne sous péricyazine (1 ECR, n = 80, RR de 2,59 IC entre 0,11 et 61,75, preuves de très faible qualité).
La péricyazine était associée à plus d'effets secondaires extrapyramidaux par rapport aux antipsychotiques typiques (3 ECR, n = 163, RR de 0,52 IC entre 0,34 et 0,80, preuves de très faible qualité) et aux antipsychotiques atypiques (1 ECR, n = 93, RR de 2,69 IC entre 1,35 et 5,36, preuves de très faible qualité).
Le risque estimé d'arrêt prématuré de l'étude pour des raisons spécifiques était imprécis lors des comparaisons de péricyazine par rapport aux antipsychotiques typiques (2 ECR, n = 71, RR de 0,46 IC entre 0,11 et 1,90, preuves de très faible qualité) et aux antipsychotiques atypiques (1 ECR, n = 93, RR de 0,13 IC entre 0,01 et 2,42, preuves de très faible qualité).