Les adultes présentant une déficience intellectuelle ont souvent du mal à subvenir à leurs besoins de santé. Ils sont en moins bonne santé que le reste de la population et ont plus de mal à trouver des soins de santé, à y accéder et à les payer. Cela s'applique tout autant aux soins de santé physique qu'aux soins de santé mentale.
Des mesures ont été prises au niveau local pour remédier aux difficultés des personnes présentant une déficience intellectuelle. Auparavant, les personnes présentant une déficience intellectuelle étaient prises en charge dans des institutions spécialisées. Aujourd'hui, on tend à limiter le recours aux institutions pour permettre à ces personnes de vivre parmi les autres. Il est donc nécessaire de s'assurer que les services de proximité appropriés sont disponibles. De nombreuses méthodes ont été développées pour organiser des services de soins de santé de proximité.
Une revue de la littérature existante a été effectuée pour déterminer les effets des différentes méthodes d'organisation des services. Suite à la recherche de toutes les études pertinentes, huit études ont été identifiées. Ces études provenaient de nombreux pays présentant différents systèmes de soins de santé. Il est donc difficile de déterminer si un service spécifique fonctionne de la même manière dans tous les pays.
En Angleterre, les services de proximité qui permettent davantage de contacts avec des personnes présentant une déficience intellectuelle ou des problèmes de santé mentale offriraient les mêmes bénéfices que des services standards.
Aux États-Unis, les services de proximité plus intensifs pour les personnes présentant une déficience intellectuelle ou des problèmes de santé mentale offriraient des bénéfices supérieurs aux services standards. Cela pourrait également s'appliquer à l'Angleterre pour les personnes présentant une déficience intellectuelle légère ou limite.
Dans l'ensemble, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les effets des différentes méthodes d'organisation des services pour les personnes présentant une déficience intellectuelle. La plupart des études portaient sur des personnes présentant une déficience intellectuelle et des problèmes de santé mentale. Aucune étude ne portait sur des personnes présentant une déficience intellectuelle et des problèmes physiques.
Il n'existe actuellement aucune étude bien planifiée de l'organisation des services de santé pour les personnes présentant à la fois une déficience intellectuelle et des problèmes de santé physique. Il existe très peu d'études des interventions organisationnelles portant sur les besoins en matière de santé mentale, et les résultats des études identifiées devront être corroborés. Il est urgent de mettre en œuvre des études de haute qualité permettant d'identifier les services de santé les mieux adaptés aux personnes présentant à la fois une déficience intellectuelle et un problème de santé physique.
Par rapport à la population générale, les personnes présentant une déficience intellectuelle ont une espérance de vie inférieure, une morbidité supérieure, un taux supérieur de besoins de santé non satisfaits et ont plus de mal à trouver et à obtenir des soins de santé. Les interventions organisationnelles sont utilisées pour reconfigurer la structure ou la prestation de services de soins de santé et peuvent s'avérer utiles pour réduire les disparités identifiées.
Évaluer les effets des interventions organisationnelles sur les problèmes de santé mentale et physique des personnes présentant une déficience intellectuelle.
Nous avons consulté le registre spécialisé du groupe de revue Cochrane sur l'efficacité des pratiques et l'organisation des soins (sans restriction de date), MEDLINE, EMBASE, CINAHL, d'autres bases de données de janvier 1990 à avril 2006 ainsi que les références bibliographiques des études incluses, et avons contacté des experts en la matière.
Les essais contrôlés randomisés, les essais cliniques comparatifs, les études contrôlées avant-après et les séries chronologiques interrompues des interventions organisationnelles visant à améliorer la prise en charge des problèmes de santé physique et mentale des adultes présentant une déficience intellectuelle.
Deux auteurs de revue ont extrait les données et évalué la qualité des études de manière indépendante. Les données manquantes ont été sollicitées aux auteurs des études incluses.
Huit études étaient conformes aux critères d'inclusion : six essais contrôlés randomisés, une étude contrôlée avant-après et une étude de séries chronologiques interrompues. De manière générale, les études présentaient une qualité méthodologique acceptable. Les études incluses portaient sur des interventions visant à gérer les problèmes de santé mentale de personnes présentant une déficience intellectuelle. Aucune n'étudiait les problèmes de santé physique. Trois des études identifiaient des interventions organisationnelles efficaces et cinq ne rapportaient aucune preuve d'effet. Seules deux études présentaient des similarités suffisantes pour faire l'objet d'une méta-analyse. Dans les analyses combinées, 25 participants recevaient un traitement de proximité intensif et 25 recevaient un traitement de proximité standard. Les résultats des mesures des capacités fonctionnelles, de la charge de travail du soignant et de la qualité de vie n'étaient pas significatifs.