Il existe peu d'interventions rigoureuses ciblant la modification du comportement sexuel des jeunes sans-abris âgés de 12 à 24 ans afin de prévenir la contraction du VIH. Des recherches supplémentaires sont nécessaires afin d'identifier les stratégies efficaces chez cette population. Dans le cadre de cette revue, des recherches systématiques ont été effectuées afin d'identifier des rapports publiés et non publiés d'interventions ayant fait l'objet d'une évaluation rigoureuse. Nous avons identifié trois essais contrôlés randomisés réalisés de manière indépendante qui évaluaient trois interventions différentes. Tous trois avaient été réalisés aux États-Unis auprès d'un total de 615 jeunes garçons et filles sans-abris. En raison de la variabilité des interventions, des mesures de résultats et de la documentation, nous n'avons pas été en mesure de combiner les résultats pour estimer les mesures de l'effet global. Compte tenu du risque de biais significatif et de l'hétérogénéité associés aux trois études incluses, l'efficacité des interventions visant à modifier les comportements sexuels à risque pour prévenir le VIH chez les jeunes sans-abris doit être interprétée avec précaution. Bien que les études portant sur de jeunes sans-abris soient extrêmement difficiles à réaliser, les futurs essais devront adopter une méthodologie rigoureuse en ce qui concerne le plan d'étude, la mise en œuvre, la mesure des résultats et la documentation, et tenir compte de l'aspect changeant des jeunes sans-abris lors de la conception d'outils de prévention du VIH.
Les preuves disponibles ne permettent pas de tirer de conclusions concernant l'impact des interventions visant à modifier les comportements sexuels à risque chez les jeunes sans-abris ; des recherches supplémentaires sont nécessaires. Les facteurs psychosociaux et contextuels qui alimentent les comportements sexuels à risque des jeunes sans-abris exigent des ECR présentant une méthodologie rigoureuse et des méthodes innovantes en matière de mise en œuvre et de rétention des participants. Les futurs essais devront appliquer une méthodologie rigoureuse en matière de plan d'étude, de mise en œuvre, de mesure des résultats et de documentation.
Les jeunes sans-abris présentent un risque élevé d'infection par le VIH en raison de comportements sexuels à risque. Les interventions portant sur de jeunes sans-abris sont difficiles à mettre en œuvre. Une évaluation de l'efficacité des interventions visant à modifier les comportements sexuels à risque pour prévenir le VIH chez les jeunes sans-abris est nécessaire.
Évaluer et résumer l'efficacité des interventions visant à modifier les comportements sexuels à risque et prévenir la transmission du VIH chez les jeunes sans-abris.
Nous avons consulté des bases de données électroniques (CENTRAL, MEDLINE, EMBASE, AIDSearch, Gateway, PsycInfo et LILACS), les références bibliographiques des articles éligibles, les listes de publication des organismes de santé internationaux et les registres d’essais cliniques. Les recherches ont été mises à jour en janvier 2010. Nous avons contacté les auteurs des rapports publiés et d'autres intervenants clés.
Les études randomisées portant sur des interventions visant à modifier les comportements sexuels à risque (risques biologiques, comportements sexuels à risque ou comportements favorisant la santé rapportés par les intéressés) chez des jeunes sans-abris (12-24 ans).
Les données des études éligibles ont été extraites par deux évaluateurs. Nous avons évalué le risque de biais à l'aide de l'outil de la Collaboration Cochrane. Aucune des études éligibles ne rapportait les critères de jugement biologiques principaux définis dans le cadre de cette revue. La documentation des critères de jugement des comportements sexuels à risque rapportés par les intéressés variait d'une étude à l'autre, ce qui ne nous a pas permis de calculer les mesures de l'effet global ; nous avons présenté les critères de jugement de manière descriptive pour chaque étude. Nous avons contacté les auteurs afin d'obtenir des données manquantes ou de confirmer des données ambiguës.
Nous avons identifié trois études éligibles après l'examen d'un total de 255 rapports individuels. Toutes trois avaient été réalisées aux États-Unis et recrutaient des adolescents (garçons et filles) toxicomanes (N total = 615) par le biais de foyers pour sans-abris dans le cadre d'essais contrôlés randomisés portant sur des interventions comportementales indépendantes qui ne se chevauchaient pas. Les trois essais différaient en termes d'approche théorique, de méthode de mise en œuvre, de dose (nombre de séances), de contenu et d'évaluation des résultats. Dans l'ensemble, la variabilité des méthodes et des critères de jugement utilisés ne permettait pas d'estimer les mesures de l'effet global. Nous avons détecté un risque de biais élevé pour chaque étude. Certains effets associés aux interventions étaient rapportés, mais leur efficacité doit être interprétée avec précaution en raison de l'hétérogénéité et du manque de solidité de ces études.