L'asthme est une pathologie courante qui affecte les voies respiratoires - les petits canaux par lesquels passe l'air entrant et sortant des poumons. Quand une personne souffrant d'asthme entre en contact avec un agent irritant (un déclencheur d'asthme), les muscles autour des parois des voies respiratoires se resserrent, les voies respiratoires se rétrécissent et une inflammation se forme sur leur paroi interne qui commence à gonfler. Cela conduit aux symptômes de l'asthme - respiration sifflante, toux et difficultés respiratoires. Ceux-ci peuvent provoquer une crise d'asthme, ou exacerbation. Des personnes peuvent avoir une inflammation sous-jacente des poumons et du mucus collant, ou phlegme, peut s'accumuler, ce qui pourra rétrécir encore davantage les voies respiratoires. On ne dispose d'aucun remède pour l'asthme mais il existe des médicaments qui permettent à la plupart des gens de contrôler leur asthme et de vivre normalement.
Les béta2-agonistes à action prolongée, comme le salmétérol, agissent en contrant l'effet de rétrécissement des voies respiratoires qui se produit lors d'une crise d'asthme. Ces médicaments, pris en inhalation, sont connus pour améliorer la fonction pulmonaire, les symptômes et la qualité de vie, et pour réduire le nombre de crises d'asthme. On se pose toutefois des questions sur l'innocuité des bêta2-agonistes à action prolongée, en particulier chez les personnes qui ne prennent pas de corticoïdes inhalés pour contrôler l'inflammation sous-jacente.
Nous avons effectué cette revue pour examiner de plus près la sécurité des personnes sous formotérol quotidien en comparaison avec le salmétérol quotidien. Tous les participants s'étaient vus prescrire un traitement de fond régulier aux corticostéroïdes inhalés. Nous avons trouvé trois essais sur un total de 1116 adultes et un essai sur 156 enfants. Il n'y avait pas suffisamment d'informations pour tirer des conclusions sur l'innocuité relative du formotérol et du salmétérol en prises régulières pour asthme chronique, mais les événements graves liés à l'asthme étaient rares, et un seul décès non-lié à l'asthme avait été signalé.
Nous avons identifié quatre études comparant le formotérol et le salmétérol en prises régulières (tous les participants étaient sous traitement de fond régulier aux corticostéroïdes inhalés, sans randomisation). Les événements étaient rares et par conséquent trop peu de patients ont été étudiés pour permettre de tirer des conclusions définitives sur l'innocuité relative du formotérol et du salmétérol. Les effets indésirables graves liés à l'asthme étaient rares et aucun cas de décès lié à l'asthme n'a été signalé.
Une augmentation des effets indésirables graves tant avec le formotérol qu'avec le salmétérol en prises régulières pour asthme chronique a été montrée dans des revues Cochrane précédentes.
Nous avons cherché à comparer les risques de mortalité et d'événements indésirables graves non-mortels dans les essais ayant randomisé au formotérol et au salmétérol en prises régulières des patients souffrant d'asthme chronique.
Nous avons identifié des essais au moyen du registre spécialisé des essais du groupe Cochrane sur les voies respiratoires. Nous avons consulté les sites internet de registres d'essais cliniques des fabricants à la recherche de données d'essais non publiées et nous avons également examiné les demandes auprès de la Food and Drug Administration (FDA) américaine en rapport avec le formotérol et le salmétérol. La recherche la plus récente a été effectuée en janvier 2012.
Nous avons inclus des essais cliniques contrôlés à conception parallèle portant sur des patients de tout âge et de toute gravité d'asthme, dans la mesure où les patients étaient randomisés entre des traitements réguliers au formotérol et au salmétérol (sans corticostéroïdes inhalés randomisés) d'au moins 12 semaines.
Deux auteurs ont sélectionné les essais à inclure dans la revue et extrait les données de résultats de façon indépendante. Nous avons recherché des données non publiées sur la mortalité et les effets indésirables graves auprès des sponsors et des auteurs.
La revue incluait quatre études (impliquant au total 1 116 adultes et 156 enfants). Toutes les études étaient ouvertes et avaient recruté des patients qui prenaient déjà des corticostéroïdes inhalés pour leur asthme, et toutes les études ont fourni des données sur les effets indésirables graves. Toutes les études avaient comparé le formotérol 12 μg au salmétérol 50 μg en prises bi-quotidiennes. Les études chez l'adulte comparaient toutes l'Aerolizer Foradil au Serevent Diskus, et l'étude sur enfants comparait l'Oxis Turbuhaler au Serevent Accuhaler. Un seul décès s'était produit chez les adultes (qui n'était pas lié à l'asthme) et aucun chez les enfants, et il n'y avait pas de différences significatives dans les événements indésirables graves non-mortels lorsque le formotérol et le salmétérol étaient comparés chez l'adulte (rapport des cotes (RC) de Peto 0,77 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,46 à 1,28) ou chez l'enfant (RC de Peto 0,95 ; IC à 95 % 0,06 à 15,33). Sur une période de six mois, dans les études sur adultes qui avaient contribué à cette analyse, les pourcentages de participants ayant souffert d'effets indésirables graves étaient de 5,1 % pour le formotérol et de 6,4 % pour le salmétérol ; et sur une période de trois mois, les pourcentages d'enfants ayant souffert d'effets indésirables graves étaient de 1,3 % tant pour le formotérol que pour le salmétérol.