Edaravone pour l'hémorragie intracérébrale aiguë

L'hémorragie intracérébrale (HIC) est un type d'accident vasculaire cérébral (AVC) aux conséquences dévastatrices. La moitié des personnes victimes d'une HIC décèdent dans le mois qui suit l'événement et les survivants présentent généralement une perte importante de la fonction cérébrale et des capacités motrices. Ils sont souvent incapables de reprendre leurs activités quotidiennes normales (O'Collins 2006).

L'HIC survient suite à un saignement dans le cerveau, qui est généralement dû à un épisode d'hypertension. Cela entraîne la mort des cellules par destruction directe des tissus, neurotoxicité, inflammation, œdème, altération du débit sanguin et apoptose. Les modèles animaux montrent que le stress oxydatif joue un rôle dans la pathogénie de l'HIC et pourrait constituer une cible de traitement, et suggèrent également que l'edaravone pourrait protéger les cellules du stress oxydatif. Dans le cadre de cette revue, nous avons évalué 10 essais contrôlés randomisés portant sur 768 participants pour déterminer si l'edaravone entraînait une réduction du risque de décès ou de dépendance suite à une lésion cérébrale découlant d'une HIC. Les preuves issues de toutes les études incluses ne permettent pas de recommander l'utilisation régulière d'edaravone pour les patients victimes d'une HIC aiguë.

Conclusions des auteurs: 

Aucune des 10 études ne présentait de résultats concluants concernant les effets bénéfiques ou délétères de l'edaravone pour le traitement de l'HIC. D'autres ECR de haute qualité et de grande échelle sont nécessaires.

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Contexte: 

L'hémorragie intracérébrale (HIC) est associée à une morbidité et une mortalité significatives. Le pronostic est mauvais pour ce type de patients. L'edaravone pourrait être une option sûre et efficace pour réduire le risque de décès précoce et améliorer les résultats fonctionnels à long terme chez les survivants.

Objectifs: 

Évaluer la sécurité et l'efficacité de l'edaravone pour l'HIC aiguë.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons consulté le registre des essais du groupe Cochrane sur les accidents vasculaires cérébraux (mars 2010), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane, Numéro 2, 2010), le registre des essais chinois sur les accidents vasculaires cérébraux (août 2010), MEDLINE (1950 à août 2010), EMBASE (1980 à mars 2010) ainsi que 12 bases de données chinoises (août 2010). Nous avons également consulté les registres d'essais cliniques en cours, les références bibliographiques et les actes de conférence pertinents, et contacté les sociétés fabriquant l'edaravone.

Critères de sélection: 

Les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant l'edaravone à un placebo ou l'edaravone associée à un traitement de routine au traitement de routine seul chez des patients victimes d'une HIC aiguë.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de revue ont évalué la qualité des essais et extrait les données de manière indépendante, collecté les données relatives aux événements indésirables et contacté les investigateurs pour obtenir les informations manquantes.

Résultats principaux: 

10 ECR portant sur 768 participants ont été inclus ; la qualité était généralement faible. Dans tous les essais, le groupe témoin recevait des soins habituels/traitement de routine (pas de placebo), l'attribution des traitements et l'évaluation des mesures de résultats n'étaient pas assignées en aveugle ou n'étaient pas décrites, et le critère de jugement principal (décès ou dépendance à la fin du suivi à long terme) n'était pas rapporté. Un seul essai rapportant des décès indiquait que le traitement à l'edaravone n'entraînait pas de réduction significative du nombre de décès pendant le traitement programmé (RR de 0,62, IC à 95 %, entre 0,11 et 3,50) ou lors du suivi à trois mois (RR de 0,93, IC à 95 %, entre 0,20 et 4,32). Quatre études évaluaient les activités de la vie quotidienne (ADLVQ) mais le score ADLVQ ne présentait pas d'amélioration significative (DM de 21,65, IC à 95 %, entre -6,98 et 50,28) à la fin du suivi à long terme. En combinant les données de toutes les études, le traitement à l'edaravone augmentait le taux d'amélioration de la déficience neurologique (RR de 1,48, IC à 95 %, entre 1,29 et 1,69) jusqu'à la fin du traitement programmé, mais on ignore si cela se traduisait par des bénéfices présentant une importance clinique à plus long terme. Les événements indésirables rapportés avec l'edaravone étaient légers et fréquents (9 %) mais aucune différence significative n'était observée entre les deux groupes (RR de 2,09, IC à 95 %, entre 0,71 et 6,19).

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