La chimiothérapie dans le traitement du cancer chez des enfants et adolescents peut provoquer des nausées (envies de vomir) et des vomissements. Il s'agit de sensations extrêmement désagréables et qui continuent à être problématiques malgré les améliorations apportées aux médicaments antiémétiques. La présente revue n'a trouvé que 28 essais correctement randomisés ayant été réalisés auprès d'enfants et étudiant et examinant 23 combinaisons de médicaments. Ces essais avaient tendance à signaler plus de vomissements que de nausées, même si les nausées sont une expérience généralement plus pénible pour les enfants. Aucune conclusion réellement probante ne peut être émise quant aux médicaments recommandés, la posologie la plus efficace ou le mode d'administration du traitement : par voie orale (par la bouche) ou intraveineuse (injectés). Il semblerait que les antagonistes 5-HT3 (les « trons », par exemple : l'ondansétron, le granisétron ou le tropisétron) soient plus efficaces que les agents utilisés antérieurement, et que l'administration de dexaméthasone, tout comme ces médicaments, renforce leurs effets. Nous suggérons que d'autres nouvelles recherches étudient ce que les patients et leurs familles estiment être important, utilisent des mesures établies en termes de nausées et vomissements et essaient même d'utiliser des techniques récentes pour la réalisation de revues afin d'optimiser les informations disponibles.
Nos connaissances globales des antiémétiques les plus efficaces pour prévenir les nausées et vomissements liés à la chimiothérapie chez des enfants sont incomplètes. D'autres recherches devront être réalisées en consultation avec les enfants, les adolescents et leurs familles qui ont suivi une chimiothérapie et devront utiliser des mesures validées et adaptées à leur âge. La présente revue suggère que les antagonistes 5-HT3 auxquels est ajoutée de la dexaméthasone sont efficaces chez les patients qui sont sur le point de suivre une chimiothérapie hautement émétisante, bien que le profil risques-bénéfices de l'ajout d'un stéroïde reste incertain.
Les nausées et vomissements sont toujours problématiques pour les enfants suivant un traitement contre des malignités, malgré de nouveaux traitements antiémétiques. L'optimisation des posologies antiémétiques peut améliorer la qualité de vie en diminuant les nausées, les vomissements et les problèmes cliniques associés.
Évaluer l'efficacité et les événements indésirables des interventions pharmacologiques dans le contrôle anticipatoire, des nausées et vomissements anticipatoires, aigus et retardés chez des enfants et adolescents (âgés de moins de 18 ans) sur le point de suivre ou suivant déjà une chimiothérapie.
Nous avons effectué des recherches dans CENTRAL, MEDLINE, EMBASE et LILACS, les registres d'essais depuis leurs premiers résultats jusqu'à février 2008, ainsi que dans les actes de conférence de l'ASCO, la MASCC et la SIOP de 2001 à 2007. Nous avons examiné les bibliographies des revues systématiques et contacté des investigateurs afin d'obtenir des informations sur d'autres études.
Deux auteurs ont indépendamment analysés les résumés afin d'identifier des essais contrôlés randomisés (ECR) comparant un antiémétique, un cannabinoïde ou une benzodiazépine pharmacologique à un placebo ou à n'importe quelle intervention active alternative chez des enfants et adolescents (< 18 ans), chez lesquels un cancer a été diagnostiqué et sur le point de suivre une chimiothérapie.
Deux auteurs ont indépendamment extrait les résultats et des données pertinentes dans chaque ECR. Nous avons réalisé une méta-analyse, le cas échéant.
Nous avons inclus 28 études qui examinaient tout un éventail d'antiémétiques différents, utilisaient des doses et comparateurs différents et signalaient une variété de résultats. La qualité et la quantité des études incluses limitaient l'exploration de l'hétérogénéité aux approches narratives seules.
La majorité des données quantitatives concernaient le contrôle total des vomissements aigus (22 études). Des événements indésirables étaient signalés dans 24 études et les résultats relatifs aux nausées dans 10 études.
L'ajout de dexaméthasone aux antagonistes 5-HT3 a été évalué dans deux études concernant le contrôle total des vomissements (risque relatif (RR) groupé 2,03 ; IC à 95 % 1,35 à 3,04). Trois études ont comparé 20 mcg/kg à 40 mcg/kg de granisétron pour un contrôle total des vomissements (RR groupé 0,93 ; IC à 95 % 0,80 à 1,07). Aucune autre analyse groupée n'était possible.
Une synthèse narrative suggère que les antagonistes 5-HT3 sont plus efficaces que les agents antiémétiques utilisés antérieurement, même combinés à un stéroïde. Les cannabinoïdes sont probablement efficaces, mais génèrent des effets secondaires fréquents.