L'ataxie de Friedreich est une pathologie évolutive rare qui endommage le système nerveux. Elle se transmet sur le mode autosomique récessif, ce qui signifie qu'un gène affecté doit être hérité de chaque parent pour que la maladie se développe chez leur enfant. Il s'agit de l'ataxie héréditaire récessive la plus répandue à travers le monde. Elle se manifeste habituellement entre les âges de 5 et 15 ans par une maladresse dans les mouvements qui évolue en manque de stabilité en station debout et dans la marche. L'élocution devient généralement pâteuse. La plupart des personnes atteintes de cette pathologie se retrouvent dans un fauteuil roulant autour de l'âge de vingt ans. Des anomalies cardiaques provoquent le décès prématuré dans 60 % à 80 % des cas. D'autres problèmes importants peuvent se développer, comme la scoliose (déformation sinueuse de la colonne vertébrale) et le pied creux (accentuation exagérée de la voûte plantaire). La progression de la maladie ne peut pas être facilement évaluée par un examen clinique ou un test de laboratoire. L'évaluation de la progression de la maladie à l'aide d'échelles neurologiques standard est rendue plus difficile lorsque la personne est immobilisée dans un fauteuil roulant.
Des études récentes laissent penser que l'idébénone, un antioxydant synthétique, peut aider pour l'anomalie cardiaque la plus fréquente : l'élargissement du ventricule gauche. Des antioxydants sont présents naturellement dans les aliments mais n'atteignent pas un niveau suffisant pour altérer l'avancement de l'ataxie de Friedreich.
Une revue de la littérature médicale avait révélé un petit essai contrôlé randomisé avec 29 participants qui portait sur l'utilisation d'idébénone pendant une période suffisante de 12 mois, et les auteurs de la revue n'ont pas identifié de nouvelles études lorsque les recherches ont été actualisées en 2011. Un essai contrôlé randomisé est une étude où les gens sont assignés au hasard à une intervention clinique parmi plusieurs. Une de ces interventions est un contrôle. Le contrôle peut consister en une pratique standard, un placebo (par exemple une pilule enrobée de sucre) ou en une absence totale d'intervention. Les essais contrôlés randomisés sont généralement considérés comme la méthode la plus valable pour déterminer l'efficacité d'un traitement, puisque les biais associés à d'autres modèles expérimentaux peuvent être évités.
L'essai contrôlé randomisé inclus a montré que l'idébénone n'était d'aucune aide pour les symptômes neurologiques associés à l'ataxie de Friedreich. Nous l'avons considéré à faible risque de biais pour cinq des sept critères évalués. L'idébénone s'est avéré avoir un effet positif sur le muscle cardiaque, mais l'intérêt clinique de ce changement n'avait pas été évalué dans l'étude. Il n'y avait pas d'événements indésirables.
Aucun ECR portant sur l'idébénone ou sur tout autre traitement pharmacologique n'a constaté de bénéfice significatif pour les symptômes neurologiques associés à l'ataxie de Friedreich. L'idébénone s'est avéré avoir un effet positif sur la masse cardiaque ventriculaire gauche, mais l'intérêt clinique de ce changement n'avait pas été évalué dans l'étude incluse.
L'ataxie de Friedreich est une pathologie neurologique héréditaire autosomique récessive, caractérisée d'abord par un manque de stabilité en station debout et dans la marche, puis progressant lentement vers l'immobilisation dans un fauteuil roulant, habituellement autour de l'âge de vingt ans. Elle est associée à des troubles de l'élocution, à la scoliose et au pied creux. Des anomalies cardiaques provoquent le décès prématuré chez 60 % à 80 % des personnes atteintes. Il n'existe pas de marqueur clinique ou biochimique facile à définir ni de traitement connu. Ceci est la première mise à jour d'une revue publiée en 2009.
Examiner l'efficacité des antioxydants et d'autres traitements pharmacologiques pour l'ataxie de Friedreich.
Nous avons effectué des recherches dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les affections neuromusculaires (11 juillet 2011), CENTRAL (2011, numéro 3), MEDLINE (de janvier 1966 à juillet 2011), EMBASE (de janvier 1980 à juillet 2011), AMED (de janvier 1985 à juillet 2011), CINAHL Plus (de janvier 1937 à juillet 2011), LILACS (de janvier 1982 à juillet 2011), ORPHANET (de 1990 à juillet 2011), TRIP (de 1998 à juillet 2011) et PEDRO (d'octobre 1999 à juillet 2011).
Des essais contrôlés randomisés (ECR) ou quasi-randomisés de traitements pharmaceutiques chez des personnes atteintes d'une ataxie de Friedreich confirmée génétiquement. Le principal critère de jugement était le changement sur l'échelle de notation de l'ataxie telle que mesurée par l'International Co-operative Ataxia Rating Scale (ICARS) après 12 mois. Les critères secondaires incluaient l'évolution de la masse cardiaque ventriculaire gauche, telle que mesurée par IRM ou échocardiographie. Nous avons exclu les essais d'une durée inférieure à 12 mois.
Trois auteurs ont sélectionné les essais et deux auteurs ont extrait les données. Nous avons obtenu les données manquantes pour le seul ECR qui remplissait nos critères d'inclusion. Nous avions prévu de recueillir les données sur les événements indésirables dans les études incluses.
Plus de 10 études avaient utilisé l'idébénone dans le traitement de l'ataxie de Friedreich mais seul un petit ECR, avec 29 participants, portant sur l'utilisation de l'antioxydant synthétique idébénone à 5 mg / kg, remplissait les critères de sélection pour cette revue. Les autres ECR étaient d'une durée insuffisante. Nous n'avons pas identifié d'ECR supplémentaire lors de l'actualisation des recherches en 2011. Dans l'étude incluse, le principal critère de jugement spécifié pour cette revue, le changement sur l'échelle ICARS, n'a pas révélé de différences significatives entre le traitement à l'idébénone et le placebo. Le critère secondaire d'évolution de l'indice de masse cardiaque ventriculaire gauche, tel que mesuré par spectroscopie de résonance magnétique, n'avait pas été évalué. Le deuxième critère secondaire, l'évolution de la masse ventriculaire gauche mesurée par échocardiographie, s'est amélioré de manière significative : il y avait une dégradation de 10,7 % après 12 mois de traitement dans le groupe placebo et une amélioration de 5,6 % dans le groupe idébénone. La différence moyenne était de 16,37 % (IC à 95 % : de 2 % à 31 %). Il n'y avait pas d'événements indésirables. Nous avons considéré l'étude incluse comme étant à faible risque de biais pour cinq des sept domaines évalués. Un plus grand essai clinique portant sur l'idébénone a publié un rapport intérimaire en mai 2010 indiquant que l'étude n'avait pas réussi à atteindre son objectif principal qui était un changement sur l'échelle ICARS.