Le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH) est un trouble mental qui se manifeste pendant l'enfance et persiste à l'âge adulte chez jusqu'à 50 % des patients. D'un point de vue clinique, le TDAH se caractérise par une hyperactivité, une instabilité de l'humeur, une irritabilité, des difficultés à concentrer son attention, un manque d'organisation et des comportements impulsifs. La présence d'autres troubles concomitants est également courante, en particulier des troubles de l'humeur et un abus de substances. Il semble que les amphétamines pourraient remédier aux problèmes neurologiques sous-jacents caractéristiques du TDAH et améliorer les symptômes de ce trouble.
Nous avons identifié sept études recrutant 1 091 patients. Ces études comparaient des amphétamines à un placebo, et trois comparaient également des amphétamines à d'autres médicaments : guanfacine, modafinil et paroxétine. Trois dérivés d'amphétamines étaient étudiés : la dexamphétamine, la lisdexamphétamine et les sels mixtes d'amphétamine (SMA).La durée du traitement allait de 2 à 20 semaines.
Toutes les amphétamines amélioraient les symptômes du TDAH mais, dans l'ensemble, les participants traités n'étaient pas plus susceptibles de poursuivre le traitement et les amphétamines étaient associées à un risque accru d'arrêt prématuré du traitement pour cause d'événements indésirables. Un type d'amphétamine, les sels mixtes d'amphétamine, augmentait cependant le maintien dans le traitement. Nous n'avons identifié aucune preuve indiquant que des doses élevées étaient plus efficaces que des doses plus faibles. Nous n'avons identifié aucune différence d'efficacité entre les formulations à libération immédiate et à libération prolongée. Le traitement à court terme à base d'amphétamines semble donc réduire les symptômes du TDAH, mais des études évaluant les effets des amphétamines sur des périodes plus longues sont nécessaires.
Les amphétamines amélioraient la gravité des symptômes du TDAH à court terme. Les SMA entraînaient également une augmentation du maintien dans le traitement. Les amphétamines étaient associées à une attrition supérieure liée à des événements indésirables. La courte durée des études et les critères d'inclusion restrictifs limitent la validité externe de ces résultats. De plus, les études incluses présentent un risque de biais élevé, ce qui pourrait avoir entraîné une surestimation de l'efficacité des amphétamines.
Le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH) est une pathologie qui se déclare dans l'enfance et peut persister jusqu'à l'âge adulte. Les amphétamines sont utilisées dans le traitement du TDAH chez l'adulte, mais des doutes subsistent concernant leur efficacité et leur innocuité.
Examiner l'efficacité et l'innocuité des amphétamines chez les adultes atteints de TDAH, ainsi que l'influence de la dose, du type de médicament et du type de formulation (libération).
Nous avons consulté CENTRAL, PubMed, EMBASE, CINAHL, PsycINFO, clinicaltrials.gov, UK Clinical Trials Gateway et les références bibliographiques obtenues dans des articles et auprès d'experts de ce domaine. Les recherches électroniques ont été effectuées le 25 février 2010.
Les essais contrôlés randomisés comparant l'efficacité des dérivés d'amphétamine par rapport à un placebo ou à une intervention active.
Deux auteurs ont extrait les données de chaque étude incluse. Nous avons utilisé la différence moyenne standardisée (DMS) et le risque relatif (RR) pour évaluer les résultats continus et dichotomiques, respectivement. Nous avons effectué une analyse stratifiée pour déterminer l'influence des variables de modération. Nous avons évalué le risque de biais des essais et produit un graphique en entonnoir pour étudier la possibilité d'un biais de publication.
Nous avons inclus sept études portant sur 1 091 participants. Toutes les études étaient contrôlées par placebo, et trois utilisaient un comparateur actif : guanfacine, modafinil et paroxétine. La plupart des études présentaient un suivi de courte durée et une durée moyenne de 8,1 semaines. Les amphétamines amélioraient la gravité des symptômes du TDAH (DMS = -0,72 ; IC à 95 %, entre -0,87 et -0,57) mais pas le maintien global dans le traitement, et étaient associées à une augmentation des arrêts prématurés pour cause d'événements indésirables (RR de 3,03 ; IC à 95% entre 1,52 et 6,05). Les trois dérivés d'amphétamine étudiés (dextroamphétamine, lisdexamphétamine et sels mixtes d'amphétamine (SMA)) étaient tous efficaces pour réduire les symptômes du TDAH, mais les SMA entraînaient également une augmentation du maintien dans le traitement. L'efficacité ne semblait pas dépendre de la dose utilisée. Nous avons examiné des formulations à libération immédiate et à libération prolongée mais n'avons identifié aucune différence pour aucun des critères de jugement. Aucune différence n'était observée entre les amphétamines et d'autres interventions pharmacologiques. Aucune des études identifiées ne présentait de faible risque de biais global, principalement en raison des puissants effets subjectifs associés aux amphétamines, qui sont susceptibles de révéler le traitement assigné.