Depuis les années 1980, les organisations nationales et internationales de santé ont favorisé les partenariats entre les services de santé et d'autres services publics au niveau local dans le but d'améliorer la santé de la population. Cette revue a recherché des données probantes sur l’importance ou non de cette collaboration.
Il y avait très peu d'études ayant examiné l'impact des partenariats locaux sur la santé. Onze études comparatives s’intéressant à l'amélioration de la santé ont été trouvées. Dans la quasi-totalité d'entre elles il y avait des limites liées aux méthodes utilisées. La seule étude de bonne qualité identifiée n'a démontré aucune preuve que la collaboration entre les services locaux améliorait la santé. Quelques études rapportaient des résultats positifs épars, mais ceux-ci étaient limités, peu pertinents et pouvaient découler d'un financement ou de ressources supplémentaires.
Ces résultats montrent que lorsque l'on compare les partenariats pour une collaboration locale entre organismes de santé et agences gouvernementales avec les modalités de travail standard, il n’apparaît pas de différence au niveau de la santé publique.
La collaboration entre organismes de santé locaux et agences gouvernementales locales est communément considérée comme la bonne pratique. Toutefois, la revue n'a relevé aucune preuve fiable que la collaboration entre les agences, en comparaison avec les services standard, conduise à une amélioration de la santé. Quelques études avaient démontré des avantages au niveau de certains aspects, mais qui ne se reflétaient pas dans les résultats globaux et pourraient découler de l'utilisation d'importantes ressources supplémentaires. Bien que les organismes semblent favorables à l’idée de la collaboration, les limites méthodologiques observées dans les études primaires ainsi qu’une mise en œuvre incomplète des initiatives ont empêché la construction de preuve solide. Si ces anomalies sont corrigées dans les études futures (par exemple en fournissant plus de détails sur la mise en œuvre des programmes et en utilisant des procédés plus pertinents, avec intégration des évaluations de processus et des mesures de santé axées sur les résultats), on pourrait parvenir à une meilleure compréhension de ce qui pourrait fonctionner et pourquoi.
Au moment de mettre à jour cette revue, nous analyserons tout partenariat ou procéderons à l'évaluation de nos études incluses afin d’essayer d'identifier des déterminants de la réussite des partenariats pour la collaboration locale appelés à contribuer au développement de politiques dans l’avenir.
Dans de nombreux pays, des collaborations nationales, régionales et locales, inter- et intra-organismes, ont été initiées afin d'améliorer la santé publique. On manque de preuves sur l'efficacité des partenariats développés au niveau local destinés à apporter des changements sur la santé et le comportement des individus.
Évaluer les résultats de la collaboration entre organismes locaux et agences gouvernementales locales de santé.
Une recherche a été menée dans vingt cinq bases de données au moyen d'une stratégie de recherche très précise. Des méthodes 'boule de neige' ont également été utilisées, qui incluaient le contact avec les experts, la recherche dans des sites web et la prise en compte des références bibliographiques.
Des essais contrôlés randomisés (ECR), des essais cliniques contrôlés (ECC), des études contrôlées avant-après (CAA) et des séries temporelles interrompues (STI) rendant compte de la collaboration entre organismes de santé et agences gouvernementales au niveau local. Les études ont été sélectionnées en double, indépendamment, par deux des cinq auteurs.
Deux des cinq auteurs de l'équipe de revue, ont effectué indépendamment l'extraction des données et l'évaluation du risque de biais pour chaque étude.
Onze études ont été identifiées, présentant des informations sur un total de 26 686 participants. En raison de l'hétérogénéité entre les études, une synthèse narrative a été réalisée. Les études incluses couvraient un large éventail de sujets. Six études examinaient des initiatives de santé mentale, dont une avait démontré un intérêt pour la santé ; quatre démontraient une amélioration modeste pour un ou plusieurs résultats attendus, mais il n’y avait pas d’avantages suffisamment clair sur la santé globale; et dans une étude il n’existait aucune preuve d’un quelconque intérêt pour la santé. Deux études faisaient référence aux améliorations du mode de vie, sur ces deux, l'une n'était pas parvenue à démontrer des améliorations sur la santé de la population d’intervention, tandis que l'autre avait affiché une plus grande persistance d'éléments malsains sur le mode de vie de la population d’intervention. Trois études se rapportaient à la prise en charge de maladies chroniques et aucune des trois n'était parvenue à démontrer un intérêt pour la santé.