Il y a luxation du coude lorsque les surfaces articulaires du coude se séparent complètement les unes des autres. Il s'agit d'une blessure relativement rare. Une fois les os de l'articulation du coude remis en place, sous sédation et/ou anesthésie, le bras est généralement immobilisé dans un plâtre pendant au moins une semaine. Le retrait du plâtre est souvent suivi d'une physiothérapie visant à rétablir la mobilité du coude. La chirurgie est habituellement réservée aux luxations les plus graves, généralement associées à une fracture.
Cette revue inclut deux essais portant sur un total de 80 adultes atteints de luxations simples du coude déjà remises en place (réduites). Les deux essais présentaient un risque de biais, ce qui signifie que leurs résultats pourraient ne pas être fiables.
Un essai avait comparé la mobilisation précoce du coude à l'immobilisation dans le plâtre pendant trois semaines. Cet essai n'a trouvé aucune preuve solide de différences après un an entre les deux interventions, quant à la récupération de l'amplitude de mouvement du coude ou la douleur. Aucun des participants à l'essai n'avait un coude instable ni n'avait souffert d'une autre luxation.
L'autre essai avait comparé la réparation chirurgicale des ligaments déchirés à un traitement conservateur (immobilisation plâtrée pendant deux semaines). Il n'avait constaté aucune différence significative entre les deux groupes quant au nombre de patients considérant leur coude blessé inférieur à leur coude non-blessé ou quant aux autres plaintes des patients concernant leur coude, telles que faiblesse, douleur ou inconfort lié aux conditions météo. Il n'y avait pas non plus de différences entre les groupes dans l'amplitude de mouvement du coude ou la force de préhension après un suivi d'environ deux ans. Deux personnes avaient souffert de complications liées à une intervention chirurgicale. Aucun des participants à l'essai n'avait un coude instable ni n'avait souffert d'une autre luxation.
Au total, la revue a conclu qu'il n'y avait pas suffisamment de données issues d'essais contrôlés randomisés pour indiquer quelles sont les meilleures méthodes de traitement pour ces blessures.
Il n'y a pas suffisamment de données issues d'essais contrôlés randomisés pour déterminer quelle est la méthode de traitement la plus appropriée pour les luxations simples du coude chez l'adulte. Bien que faibles et peu concluantes, les données issues d'un essai comparant un traitement chirurgical à un traitement conservateur ne montrent pas que la réparation chirurgicale des ligaments du coude pour une luxation simple du coude améliore le fonctionnement à long terme. Les recherches futures devraient se concentrer sur des questions relatives au traitement non chirurgical, telle que la durée d'immobilisation.
La luxation du coude est une blessure relativement rare.
Évaluer les effets de diverses formes de traitement pour les cas aigus de luxation simple du coude chez l'adulte.
Nous avons effectué une recherche dans le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les traumatismes ostéo-articulaires et musculaires (avril 2011), le registre Cochrane des essais contrôlés (The Cochrane Library 2011, numéro 1), MEDLINE (de 1948 à la 5ème semaine de mars 2011), EMBASE (de 1980 à la 14ème semaine de l'année 2011), PEDro (avril 2011), CINAHL (avril 2011), divers registres d’essais cliniques, divers actes de conférence et les bibliographies d'articles pertinents.
Des essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés sur des traitements conservateurs et chirurgicaux des luxations du coude chez l'adulte. Ont été exclus les essais impliquant des luxations liées à des fractures, sauf pour les fractures-avulsions.
Deux auteurs ont extrait des données et évalué les risques de biais de façon indépendante. Nous n'avons effectué aucun regroupement de données.
Deux petits essais contrôlés randomisés portant au total sur 80 participants atteints d'une luxation simple du coude, ont été inclus. Les deux essais étaient méthodologiquement défectueux et potentiellement biaisés.
Un essai, impliquant 50 participants, avait comparé la mobilisation précoce trois jours après la réduction versus l'immobilisation plâtrée. Après un an de suivi, la récupération de l'amplitude de mouvement s'est avérée meilleure dans le groupe à mobilisation précoce (par ex. les participants avec une récupération incomplète de l'extension : 1/24 versus 5/26 ; risque relatif 0,22 ; intervalle de confiance à 95 % 0,03 à 1,72). Cependant, les résultats n'étaient pas statistiquement significatifs. Aucun cas d'instabilité ou de récidive n'avait été signalé. Une personne dans chaque groupe souffrait de douleur résiduelle après un an.
L'autre essai, impliquant 30 participants, avait comparé la réparation chirurgicale des ligaments déchirés à un traitement conservateur (immobilisation plâtrée pendant deux semaines). En fin de suivi (27,5 mois en moyenne), il n'y avait pas de différences statistiquement significatives entre les deux groupes quant au nombre de patients considérant leur coude blessé inférieur à leur coude non-blessé (10/14 versus 7/14 ; RR 1,43 ; IC à 95 % 0,77 à 2,66) ou quant aux autres plaintes des patients concernant leur coude, telles que faiblesse, douleur ou inconfort lié aux conditions météo. Aucun cas d'instabilité ou de récidive n'avait été signalé. Il n'y avait pas de différences statistiquement significatives entre les deux groupes lors du suivi dans l'amplitude de mouvement du coude (extension, flexion, pronation et supination) ou la force de préhension. Aucun des participants n'avait souffert de troubles neurologiques de la main, mais deux participants des groupes de chirurgie avaient eu une luxation récidivante du nerf cubital (aucun autre détail fourni). Une personne dans chaque groupe avait eu une myosite ossifiante détectée radiologiquement (formation d'os dans les muscles suite à une blessure).