La jaunisse, une décoloration jaunâtre de la peau, peut être provoquée par des quantités excessives de pigments de bilirubine dans le sang. C'est une pathologie fréquemment observée, et généralement inoffensive, chez le nouveau-né pendant la première semaine suivant la naissance. Cependant, chez certains bébés la quantité de pigment de bilirubine peut atteindre des niveaux dangereux et nécessiter un traitement. Le traitement de la jaunisse chez les nouveau-nés consiste à les placer sous photothérapie, un processus permettant d'exposer leur peau à une lumière appartenant à une bande spécifique de longueur d'onde. Les tubes fluorescents et les lampes halogènes ont été utilisés pendant de nombreuses années comme sources de lumière pour la photothérapie. La diode électroluminescente (LED) est un type de source lumineuse plus récent qui est économe en énergie, a une plus longue durée de vie et est portable du fait de sa faible dissipation de chaleur. Dans cette revue systématique, l'efficacité de la photothérapie à LED a été comparée à la photothérapie conventionnelle (non-LED). Il a été constaté que la photothérapie à LED était efficace pour faire baisser la bilirubine sérique totale, à des rythmes similaires à ceux de la photothérapie utilisant des sources lumineuses conventionnelles.
La photothérapie à LED est efficace pour faire baisser la bilirubine sérique totale à des rythmes similaires à ceux des photothérapies utilisant des sources lumineuses conventionnelles (lampe fluorescente compacte (LFC) ou halogène). Des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer l'efficacité de la photothérapie à LED chez les nouveau-nés présentant un ictère hémolytique ou en cas d'hyperbilirubinémie grave (BST ≥ 20 mg/dL).
La photothérapie est le pilier du traitement de l'hyperbilirubinémie néonatale. Les sources de lumière communément utilisées pour la photothérapie sont des tubes fluorescents, des tubes fluorescents compacts et des spots halogènes spéciaux de couleur bleue. Toutefois, les diodes électroluminescentes (LED) étant des sources de lumière de grande intensité, à bande de longueur d'onde étroite et à éclairement énergétique spécialement élevé, elles pourraient améliorer l'efficacité de la photothérapie par rapport aux unités conventionnelles.
Évaluer l'effet de la photothérapie à LED par rapport à la photothérapie conventionnelle dans la diminution de la bilirubine sérique totale et la durée de traitement des nouveau-nés présentant une hyperbilirubinémie non conjuguée.
Nous avons effectué une recherche dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, The Cochrane Library 2010, numéro 1), MEDLINE (de 1966 au 30 avril 2010) et EMBASE (de 1988 au 8 juillet 2009). Une recherche manuelle a été conduite jusqu'en 2010 dans les actes des congrès annuels de la European Society for Paediatric Research et de la Society for Pediatric Research américaine..
Des essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés étaient éligibles pour inclusion s'ils impliquaient des nouveau-nés (nés à terme et prématurés) présentant une hyperbilirubinémie non conjuguée et comparaient la photothérapie à LED à d'autres sources lumineuses (tubes fluorescents, tubes fluorescents compacts, spot halogène ; mode d'administration : conventionnel ou par fibre optique).
Nous avons utilisé les méthodes standard de la Collaboration Cochrane et de son groupe de revue sur la néonatalité pour la collecte et l'analyse de données.
Six essais contrôlés randomisés ont rempli les critères d'inclusion de cette revue. Quatre études comparaient les sources de lumière LED et halogène. Quatre études comparaient les sources de lumière LED et fluorescente compacte. La durée de la photothérapie (six études, 630 nouveau-nés) était comparable dans les groupes de photothérapie LED et non-LED (différence moyenne (en heures) -0,43 ; IC 95 % -1,91 à 1,05). Le taux de décroissance de la bilirubine sérique totale (BST) (quatre études, 511 nouveau-nés) était également similaire dans les deux groupes (différence moyenne (mg/dL/heure) 0,01 ; IC 95 % -0,02 à 0,04). Le taux d'échec du traitement, défini comme le besoin d'un supplément de photothérapie ou d'auto-transfusion sanguine (1 étude, 272 nouveau-nés), était comparable (RR 1,83 ; IC 95 % 0,47 à 7,17). Les effets secondaires de la photothérapie, tels que l'hypothermie (RR 6,41 ; IC 95 % 0,33 à 122,97), l'hyperthermie (RR 0,61 ; IC 95 % 0,18 à 2,11) et les éruptions cutanées (RR 1,83 ; IC 95 % 0,17 à 19,96) étaient rares et sont survenus à une fréquence similaire dans les deux groupes.