La phénylcétonurie survient en raison d'un déficit enzymatique héréditaire en phénylalanine hydroxylase. Si elle n'est pas traitée, elle provoque une accumulation excessive d'acide aminé phénylalanine dans l'organisme, ce qui empêche un développement normal du cerveau. Le traitement établi contre la phénycétonurie consiste en une restriction en protéine naturelle dans l'alimentation, mais avec une prescription de suppléments d'acides aminés sans phénylalanine, de minéraux et de vitamines. Avec ce traitement, le critère d'évaluation à long terme pour les personnes atteintes de phénycétonurie est excellent, mais le régime alimentaire est onéreux. Le dichlorhydrate de saproptérine, le cofacteur de la phénylalanine hydroxylase, pourrait abaisser la concentration en phénylalanine de façon significative dans la phénylcétonurie et pourrait permettre d'assouplir les restrictions alimentaires. La revue a identifié deux essais portant sur le dichlorhydrate de saproptérine ; un chez des enfants et des adultes sans régime alimentaire restreint et un uniquement chez des enfants dont le régime alimentaire était restreint. Les essais utilisaient différentes doses de dichlorhydrate de saproptérine (10 mg/kg/jour et 20 mg/kg/jour). Nous n'avons pu combiner aucune donnée en raison des formats de présentation différents. Nous avons trouvé des preuves montrant que certaines personnes atteintes d'une phénylcétonurie bénigne ou modérée pouvaient obtenir un effet bénéfique par l'usage du dichlorhydrate de saproptérine à court terme ; la concentration en phénylalanine dans le sang était abaissée après le traitement dans les deux essais. L'essai avec la dose plus forte mesurait également le changement de tolérance aux protéines. Il signalait une augmentation de la tolérance aux protéines en réponse à la saproptérine. Il n'y avait aucun effet indésirable associé à l'utilisation de dichlorhydrate de saproptérine à court terme. Nous n'avons trouvé aucune preuve concernant les effets du traitement à long terme. Nous n'avons pas pu établir de conclusions quant à ses bénéfices dans les cas de phénylcétonurie grave.
Il existe des preuves d'un bénéfice à court terme pour l'utilisation de la saproptérine chez certaines personnes atteintes de formes de phénylcétonurie réactives à la saproptérine ; la concentration en phénylalanine dans le sang est abaissée et la tolérance aux protéines est augmentée. Il n'existe pas d'événements indésirables graves associés à l'utilisation de la saproptérine à court terme.
Il n'existe pas de preuves concernant les effets à long terme de la saproptérine et aucune preuve nette de l'efficacité dans les cas de phénylcétonurie grave.
La phénylcétonurie provient d'un déficit enzymatique en phénylalanine hydroxylase. La restriction alimentaire en phénylalanine maintient la concentration en phénylalanine dans le sang à un niveau faible. La plupart des aliments naturels sont exclus de l'alimentation et des suppléments sont utilisés pour fournir d'autres nutriments. Les publications récentes rapportent une diminution de la concentration de phénylalanine dans le sang chez certains patients traités au dichlorhydrate de saproptérine. Nous avons examiné les preuves en faveur de l'utilisation du dichlorhydrate de saproptérine pour traiter la phénylcétonurie. Ceci est une mise à jour d'une revue Cochrane publiée précédemment.
Évaluer la sécurité et l'efficacité du dichlorhydrate de saproptérine pour abaisser la concentration en phénylalanine dans le sang chez les personnes atteintes de phénylcétonurie.
Nous avons identifié les essais pertinents du registre d'essais du groupe Cochrane sur les erreurs innées du métabolisme. Date de la dernière recherche : 11 août 2014.
Nous avons également fait des recherches sur ClinicalTrials.gov et Current controlled trials. Dernière recherche : 4 septembre 2014.
Nous avons contacté les fabricants du médicament (BioMarin Pharmaceutical Inc.) pour obtenir des informations concernant d'éventuels essais non publiés.
Essais contrôlés randomisés comparant la saproptérine à l'absence de supplémentation ou à un placebo chez des personnes atteintes de phénylcétonurie due à une carence en phénylalanine hydroxylase.
Deux auteurs ont indépendamment évalué les essais et extrait des données.
Deux essais contrôlés par placebo ont été inclus. Un essai administrait 10 mg/kg/jour de saproptérine chez 89 enfants et adultes atteints de phénylcétonurie dont les régimes alimentaires n'étaient pas restreints et qui avaient auparavant réagi à la saproptérine. Cet essai mesurait le changement de concentration en phénylalanine dans le sang. Le second essai passait au crible 90 enfants (de 4 à 12 ans) atteints de phénylcétonurie dont le régime alimentaire était restreint pour établir leur sensibilité à la saproptérine. Quarante-six enfants ayant réagi ont été inclus dans la partie de l'essai contrôlée par placebo et ont reçu 20 mg/kg/jour de saproptérine. Cet essai mesurait le changement de concentration en phénylalanine et de tolérance aux protéines. Les deux essais ont rapporté des événements indésirables. Les essais ont montré un risque de biais globalement faible, mais les deux sont commandités par Biomarin. Un essai a montré un abaissement significatif de la concentration en phénylalanine dans le sang dans le groupe sous saproptérine (10 mg/kg/jour), différence moyenne -238,80 μmol/l (intervalle de confiance à 95 % de -343,09 à -134,51) ; un second essai (20 mg/kg/jour de saproptérine) a montré une différence non significative, différence moyenne -51,90 μmol/l (intervalle de confiance à 95 % de -197,27 à 93,47). Le second essai a également rapporté une augmentation significative de la tolérance à la phénylalanine, différence moyenne 18,00 mg/kg/jour (intervalle de confiance à 95 % de 12,28 à 23,72) dans le groupe à 20 mg/kg/jour de saproptérine.
Traduction réalisée par Cochrane France