L'AVC est un problème de santé publique. Les rapides progrès économiques des pays à faibles et moyens revenus entraînent l'apparition de maladies de la société d'abondance, telles que l'AVC et les crises cardiaques, qui constituent un fardeau supplémentaire pour la santé publique. Contrairement à la crise cardiaque, l'AVC est une maladie impliquant plusieurs mécanismes. Chez les Asiatiques, un pourcentage supérieur d'AVC ischémiques est dû au rétrécissement des artères situées à la base du cerveau. Par rapport aux sujets caucasiens, les sujets asiatiques sont plus susceptibles de présenter des hémorragies cérébrales entraînant un AVC en raison d'une pression artérielle supérieure non contrôlée. Le cilostazol rend le sang moins épais en bloquant l'accumulation des plaquettes et, selon les premiers rapports, semble plus efficace que l'aspirine pour prévenir les AVC, les crises cardiaques et les décès dus à des causes vasculaires chez les patients victimes d'un AVC. Cela peut être dû à son efficacité inhérente, mais également à un risque réduit d'hémorragie dans le cerveau. Dans cette revue de deux essais randomisés portant sur 3 477 participants, nous avons découvert que le cilostazol était plus efficace pour la prévention des AVC, des crises cardiaques et des décès dus à des causes vasculaires chez les patients asiatiques victimes d'un AVC. En termes de sécurité, il entraîne davantage d'effets secondaires que l'aspirine mais moins de saignements graves dans le cerveau et l'organisme.
Le cilostazol est plus efficace que l'aspirine pour la prévention des événements vasculaires secondaires à l'AVC. Le cilostazol entraîne davantage d'effets indésirables mineurs mais des preuves d'une réduction des hémorragies sont cependant rapportées.
L'aspirine est largement utilisée pour la prévention secondaire post-AVC. Le cilostazol semble prometteur en tant qu'alternative à l'aspirine chez les patients asiatiques victimes d'un AVC.
Déterminer l'efficacité et la sécurité relatives du cilostazol par rapport à l'aspirine pour la prévention de l'AVC et d'autres événements vasculaires graves chez des patients présentant un risque vasculaire élevé de nouvel AVC et les patients ayant été précédemment victimes d'une accident ischémique transitoire (AIT) ou d'un AVC ischémique d'origine artérielle.
Nous avons consulté le registre des essais du groupe Cochrane sur les accidents vasculaires cérébraux (dernière recherche en septembre 2010), le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane 2009, Numéro 4), MEDLINE (1950 à mai 2010) et EMBASE (1980 à mai 2010). Afin d'identifier d'autres études publiées, en cours et non publiées, nous avons consulté des revues, des actes de conférence et des registres d'essais cliniques en cours, examiné les références bibliographiques des études pertinentes et contacté des investigateurs et Otsuka Pharmaceutical Co Ltd.
Nous avons sélectionné tous les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant le cilostazol à l'aspirine chez des participants traités pendant au moins un mois et ayant fait l'objet d'un suivi systématique visant à détecter des événements vasculaires.
Les données extraites des études éligibles incluaient : (1) un critère de jugement composite des événements vasculaires (AVC, infarctus du myocarde ou décès vasculaire) pendant le suivi (critère de jugement principal) ; (2) des critères de jugement individuels de l'AVC (ischémique ou hémorragique, mortel ou non mortel), l'infarctus du myocarde (IM) (mortel ou non mortel), le décès vasculaire et le décès toutes causes confondues ; et (3), les critères de jugement principaux en matière de sécurité, y compris toute hémorragie intracrânienne, extracrânienne ou gastro-intestinale (GI) et d'autres critères de jugement lors du suivi du traitement (critères de jugement secondaires). Nous avons calculé l'estimation de l'effet thérapeutique et testé l'hétérogénéité des essais. Nous avons analysé les données sur la base de l'intention de traiter et évalué le biais pour toutes les études incluses.
Deux ECR portant sur 3 477 participants asiatiques ont été inclus. Par rapport à l'aspirine, le cilostazol était associé à un risque significativement inférieur pour le critère de jugement composite des événements vasculaires (6,77 % contre 9,39 %, risque relatif (RR) de 0,72, intervalle de confiance (IC) à 95 %, entre 0,57 et 0,91), et à un risque inférieur d'AVC hémorragique (0,53 % contre 2,01 %, RR de 0,26, IC à 95 %, entre 0,13 et 0,55). En termes de critère de jugement pour la sécurité par rapport à l'aspirine, le cilostazol était associé de manière significative à des effets indésirables mineurs (8,22 % contre 4,95 %, RR de 1,66, IC à 95 %, entre 1,51 et 1,83).