Les sarcomes de tissus mous non rhabdomyosarcomes sont un groupe de cancers rares. Les patients atteints d'une maladie métastatique ou non opérable ont un mauvais pronostic. On croyait que les doses plus élevées de chimiothérapie pourraient améliorer la survie du patient. Cependant, les doses élevées de chimiothérapie arrêtent la production de cellules sanguines dans la moelle osseuse et elles ne sont pas compatibles avec la vie. Les cellules souches prélevées sur les patients avant la chimiothérapie à dose élevée peuvent être greffées de nouveau sur le patient quand le nombre de cellules sanguines devient trop faible. En raison d'un manque d'études de recherche, il n'a pas été démontré que les patients traités avec cette procédure ont présenté une survie plus longue que les patients traités avec une chimiothérapie standard.
Nous avons revu la recherche publiée sur ce traitement pour déterminer son degré d'efficacité et de sécurité. Malheureusement, nous n'avons identifié qu'une seule étude comparative et ses résultats n'étaient pas crédibles. Les études avec des données agrégées ont mis en évidence que deux ans après le traitement, entre 20% et 60% des patients étaient encore vivants mais que le traitement comportait un niveau élevé d'effets indésirables toxiques.
Bien que les résultats de cette revue systématique peuvent être considérés non concluants, ils offrent un résumé des connaissances actuelles et mettent l'accent sur la nécessité de faire davantage de recherches. Actuellement, les faits probants issus des recherches expriment que les patients atteints de sarcomes de tissus mous non rhabdomyosarcomes ne doivent être traités qu'avec une chimiothérapie de dose élevée suivie d'une greffe de cellules souches hématopoïétiques autologues sauf dans le cadre d'essais cliniques.
En raison d'un manque d'études comparatives, il est peu clair si les participants atteints de STMSR ont amélioré la survie suite à une GCSH autologue après une CTDE. En raison de ces lacunes dans les connaissances, actuellement la CTDE et la GCSH pour la STMSR ne doivent être utilisées que dans le cadre d'essais contrôlés.
Les sarcomes de tissus mous (STM) sont un groupe extrêmement hétérogène de rares tumeurs solides malignes. Les sarcomes de tissus mous non rhabdomyosarcomes ( STMNR) comprennent tous les STM sauf le rhabdomyosarcome. Chez les patients atteints d'une maladie métastatique ou locale avancée, la greffe de cellules souches hématopoïétiques autologues (GCSH) appliquée après la chimiothérapie de dose élevée (CTDE) est une thérapie de sauvetage planifiée face à la toxicité hématologique grave liée à la CTDE.
Évaluer l'efficacité et la sécurité de la CTDE suivie d'une GCSH autologue pour tous les stades de sarcomes de tissu mou chez les enfants et adultes.
Nous avons consulté les bases de données CENTRAL (la bibliothèque Cochrane 2010, numéro 2), MEDLINE et EMBASE (février 2010). Nous avons consulté les registres des essais, les résumés de congrès et les listes de références bibliographiques des revues et pris contact avec des comités d'experts et les auteurs.
Les termes représentant le STM et la GCSH étaient requis dans le titre, le résumé ou les mots-clés. Dans les études avec des données agrégées, les participants avec STMSR et GCSH autologue devaient représenter au moins 80% des données. Des études non randomisées comparatives ont été incluses car on ne s'attendait pas à trouver des essais contrôlés randomisés (ECR). Les séries de cas et les cas cliniques ont été pris en compte pour une analyse descriptive additionnelle.
Les données de l'étude ont été enregistrées indépendamment par deux auteurs de revue. Quant aux études sans groupe de comparaison, nous avons synthétisé les résultats et réalisé une analyse combinée des données individuelles des participants en utilisant la méthode Kaplan-Meyer pour les études présentant des données agrégées. Les critères de jugement principaux furent la survie générale (SG) et la mortalité liée au traitement (MLT).
Nous avons inclus 54 études sur les 467 articles complets examinés (11,5%) consignant les données de 177 participants qui ont reçu une GCSH et 69 participants qui ont reçu des soins ordinaires. Une seule étude présenta des données comparatives. Dans cette étude comparative, deux ans après la GCSH, la SG fut considérée significativement plus élevée (62,3%) d'un point de vue statistique par comparaison aux participants qui avaient reçu des soins ordinaires (23,2%). Dans une étude à un seul bras, deux ans après la GCSH, la SG était de 20%. Dans une analyse combinée des données individuelles de 54 participants, après deux ans, la SG fut estimée à 49% (IC à 95% entre 34% et 64%). Les données sur la MLT, la néoplasie secondaire et la toxicité grave de grade 3 à 4 après la greffe étaient rares. Toutes les 54 études présentaient un risque élevé de biais.