Des douleurs musculaires apparaissent souvent avec retard après un exercice physique ou des activités sportives. L'immersion en eau froide, qui consiste à s'immerger dans une eau à une température inférieure à 15°C, est parfois utilisée contre les douleurs musculaires post-exercice et pour accélérer le rétablissement.
Notre revue a inclus 17 petits essais, impliquant un total de 366 participants. Les études étaient de mauvaise qualité. Quatorze essais avaient comparé l'immersion en eau froide pratiquée après l'exercice avec un traitement 'passif' impliquant le repos ou l'absence de traitement. La température, la durée et la fréquence des immersions en eau froide variaient entre les différents essais, de même que les exercices et les contextes respectifs. Les résultats semblaient montrer que l'immersion en eau froide réduit les douleurs musculaires 24, 48, 72 et même 96 heures après l'exercice, par rapport au traitement 'passif'. Des preuves limitées provenant de quatre essais indiquaient que les participants estimaient que l'immersion en eau froide améliorait la récupération / réduisait la fatigue immédiatement après coup. La plupart des essais ne s'étaient pas intéressés aux complications liées à l'immersion en eau froide et nous ne pouvons donc pas dire si elles constituent un problème. Il n'y avait que peu de données disponibles pour effectuer les autres comparaisons de l'immersion en eau froide versus l'immersion en eau chaude ou contrastée (alternativement chaude / froide), le jogging léger et les bas de contention. Aucune de ces comparaisons n'a fait ressortir de différences importantes.
Bien que les résultats montrent que l'immersion en eau froide réduit les douleurs musculaires apparaissant avec retard après l'exercice, la méthode optimale d'immersion en eau froide et l'innocuité de cette pratique ne sont pas claires.
Il y avait certaines preuves que l'immersion en eau froide réduit les douleurs musculaires apparaissant avec retard après l'exercice, en comparaison avec les interventions passives impliquant le repos ou l'absence de traitement. On manquait de résultats probants pour tirer des conclusions concernant d'autres critères de résultat ou d'autres comparaisons. La majorité des essais n'avaient pas mis en œuvre une surveillance active d'événements indésirables pré-définis. Une recherche de bonne qualité, conclue par des rapports bien faits, est nécessaire dans ce domaine.
De nombreuses stratégies sont utilisées afin de prévenir ou minimiser les douleurs et la fatigue musculaires apparaissant avec retard après l'exercice. L'immersion en eau froide, dans une eau à une température inférieure à 15°C, est actuellement une des stratégies d'intervention post-exercice les plus populaires.
Déterminer les effets de l'immersion en eau froide dans la gestion de la douleur musculaire post-exercice.
En février 2010, nous avons effectué une recherche dans le registre spécialisé du Groupe Cochrane sur les traumatismes ostéo-articulaires et musculaires, le registre Cochrane des essais contrôlés (The Cochrane Library 2010, numéro 1), MEDLINE, EMBASE, CINAHL, BNI et PEDro. Nous avons également passé en revue les bibliographies d'articles, recherché manuellement dans des journaux et des actes de conférence et contacté des experts.
En novembre 2011, nous avons recherché des publications plus récentes dans CENTRAL (2011, numéro 4), MEDLINE (jusqu'à la 3ème semaine de novembre 2011), EMBASE (jusqu'à la 46ème semaine de 2011) et CINAHL (jusqu'au 28 novembre 2011).
Des essais randomisés et quasi-randomisés comparant l'effet de l'immersion en eau froide post-exercice avec : une intervention passive (repos / absence d'intervention), l'immersion contrastée, l'immersion en eau chaude, la récupération active, la contention ou un mode différent (durée, dosage) d'immersion en eau froide. Les critères principaux de résultat étaient la douleur (muscle endolori) ou la sensibilité (douleur à la palpation), et la récupération subjective (reprise des activités habituelles sans signes ni symptômes résiduels).
Trois auteurs ont évalué la qualité des études et extrait les données de manière indépendante. Certaines des données ont été obtenues suite à une correspondance avec l'auteur ou ont été extraites de graphiques figurant dans les rapports des essais. Lorsque cela était possible, les données ont été regroupées au moyen d'un modèle à effets fixes.
Dix-sept petits essais ont été inclus, soit un total de 366 participants. Les études étaient de mauvaise qualité. La température, la durée et la fréquence des immersions en eau froide variaient entre les différents essais, de même que les exercices et les contextes respectifs. La majorité des études avaient omis de rendre compte de la surveillance active d'événements indésirables pré-définis.
Quatorze études avaient comparé l'immersion en eau froide avec une intervention passive. Les résultats regroupés concernant la douleur musculaire ont montré des effets statistiquement significatifs à l'avantage de l'immersion en eau froide post-exercice, après des délais de 24 heures (différence moyenne standardisée (DMS) -0,55 ; IC à 95 % -0,84 à -0,27 ; 10 essais), de 48 heures (DMS -0,66 ; IC à 95 % -0,97 à -0,35 ; 8 essais), de 72 heures (DMS -0,93 ; IC à 95 % -1,36 à -0,51 ; 4 essais) et de 96 heures (DSM -0,58 ; IC à 95 % -1,00 à -0,16 ; 5 essais). Ces résultats étaient hétérogènes. Des analyses exploratoires de sous-groupes ont montré que les études de conception croisée ou portant sur des exercices de course à pied mettaient en lumière des effets significativement plus importants en faveur de l'immersion en eau froide. Les résultats regroupés de deux études ont montré que les groupes d'immersion en eau froide avaient des scores de fatigue significativement plus faibles (DM -1,70 ; IC à 95 % -2,49 à -0,90 ; échelle à 10 niveaux, du meilleur au moins bon) et amélioraient potentiellement les scores de récupération physique (DM 0,97 ; IC à 95 % -0,10 à 2,05 ; échelle à 10 niveaux, du moins bon au meilleur) immédiatement après la fin de l'immersion en eau froide.
Cinq études comparaient l'immersion en eau froide avec l'immersion contrastée. Le regroupement des données concernant la douleur n'a montré aucun signe de différences entre les deux groupes à quatre moments du suivi (immédiatement après le traitement et 24, 48 et 72 heures plus tard). Des résultats similaires après 24, 48 et 72 heures ont été obtenus pour les analyses groupées des quatre études comparant les immersions en eau froide et en eau chaude. Seuls des essais uniques avaient comparé l'immersion en eau froide avec, respectivement, la récupération active, la contention et une seconde immersion en eau froide après 24 heures.