Nous avons comparé la radiothérapie à la chimiothérapie et la radiothérapie combinées avant l'opération dans les cas de cancer rectal. Nous avons examiné des personnes atteintes d'un cancer rectal qui s'était propagé jusqu'aux nœuds lymphatiques, mais pas jusqu'au foie ou à d'autres organes.
Nous avons découvert que les deux groupes présentaient le même nombre de personnes vivantes après 5 ans. En d'autres termes, aucun des traitements n'était plus efficace que l'autre pour prolonger la vie des patients. Les personnes qui recevaient une chimiothérapie et une radiothérapie avaient plus de problèmes à court terme (tels que des diarrhées) par rapport aux personnes qui recevaient uniquement une radiothérapie. Cependant, nous avons découvert que les personnes qui recevaient les deux traitements avaient moins de récidives du cancer au site de la tumeur d'origine après 5 ans. Il s'agit d'une découverte importante qui suggère que ce traitement pourrait être plus bénéfique.
La RT a été comparée à la RCT plus intensive dans le traitement du cancer rectal au stade T3-4, à nœuds positifs (localement avancé). Si aucune différence n'a été constatée concernant la survie globale entre la RT et la RCT, la RCT a été associée à moins de récidives locales.
Cette revue a pour objectif d'évaluer l'efficacité de la radio-chimiothérapie préopératoire comparée à la radiothérapie seule avant l'opération dans le traitement du cancer rectal avancé non métastatique.
Déterminer l'efficacité de la radio-chimiothérapie (RCT) préopératoire comparée à la radiothérapie (RT) seule dans les cas de cancer rectal localement avancé concernant la survie globale, la récidive locale et la mortalité à 30 jours, la préservation du sphincter et la toxicité du traitement (aiguë et tardive).
En septembre 2011, nous avons effectué des recherches dans des registres d'essais cliniques, le registre Cochrane des essais contrôlés, Web of Science, EMBASE et MEDLINE et nous avons examiné les références bibliographiques. Des recherches manuelles supplémentaires ont été menées dans les comptes-rendus de revues pertinentes. Aucune contrainte de langue n'a été appliquée.
Nous avons utilisé les termes de recherche suivants : colorectal, rectal, rectum, cancer, carcinoma, tumour, radiotherapy, chemotherapy, chemoradiotherapy, chemoradiation, 5-Fluorouracil, 5-FU, neo-adjuvant, preoperative, surgery, anterior resection, abdominoperineal resection, total mesorectal excision.
Les patients et patientes âgés de plus de 18 ans subissant une radio-chimiothérapie préopératoire ou une radiothérapie suivies d'une opération en cas de cancer rectal non métastatique localement avancé. Il n'y avait pas de limite d'âge supérieure pour les participants. Le cancer rectal non métastatique localement avancé a été défini comme une tumeur rectale de stade 3. Il s'agit de tumeurs de n'importe quel stade T avec implication des nœuds lymphatiques, sans preuves de métastases distantes.
Les paramètres des critères de jugement principaux comprenaient la survie globale et le taux de récidive locale. Les paramètres des critères de jugement secondaires comprenaient la mortalité à 30 jours, la préservation du sphincter, la réponse pathologique de la tumeur, la toxicité aigüe et tardive du traitement. Les paramètres des critères de jugement ont été résumés à l'aide du rapport des cotes et des intervalles de confiance (IC) à 95 %.
Six essais contrôlés randomisés ont été éligibles à l'inclusion. Une réduction de la récidive locale a été observée dans le groupe sous RCT comparé au groupe sous RT (RC 0,56, IC à 95 % 0,42-0,75, P<0,0001). Les résultats pour la survie globale ont été (RC=1,01, IC à 95 % 0,85-1,20, P=0,88).
La mortalité à 30 jours a été la même pour les deux groupes, RCT vs RT (RC 1,73, IC à 95 % 0,88-3,38). La préservation du sphincter (taux de stomies) a été semblable pour les deux interventions (RC 1,02, IC à 95 % 0,85-1,21, P=0,64). Une augmentation de la toxicité aiguë liée au traitement de grade 3/4 a été observée dans le groupe sous RCT versus le groupe sous RT (RC 3,96, IC à 95 % 3,03, 5,17, P<0,00001), bien que ce résultat présentait une hétérogénéité P=0,0005. Les événements de toxicité tardive ont été semblables entre les deux groupes (RC 0,88, IC à 95 % 0,50, 1,54, P=0,65).