Les résections pancréatiques sont associées à des niveaux élevés de morbidité (30 % à 60 %) et de mortalité (5 %). Il n'est pas clair si l'utilisation préventive en routine d'analogues synthétiques de la somatostatine (une hormone qui inhibe les sécrétions pancréatiques) pourrait réduire les complications consécutives à une intervention pancréatique. Nous avons inclus 19 essais cliniques randomisés dans cette revue. Tous les essais présentaient un risque élevé de biais (« erreur systématique »). Dans les 19 essais, un total de 2 245 patients avaient été randomisés entre des analogues de la somatostatine et un contrôle. Le nombre total de patients souffrant de complications postopératoires était inférieur de 31 % dans le groupe à analogues de la somatostatine mais il n'y avait pas de différence entre les groupes au niveau de la mortalité post-opératoire, du taux de ré-opération ou de la durée totale d'hospitalisation. La fistule pancréatique est le drainage vers l'extérieur de suc pancréatique sécrété par le pancréas restant. Cela était inférieur de 37 % dans le groupe d'intervention. La proportion de ces fistules qui ont entrainé des modifications du traitement administré aux patients n'est pas claire. Lorsque nous avons inclus les essais qui distinguaient clairement les fistules rendant nécessaire de modifier le traitement donné aux patients, il n'y avait pas de différence entre les deux groupes. Dans aucun des essais il n'avait été rendu compte de la qualité de vie des patients. En conclusion, les analogues de la somatostatine réduisent l'incidence de la fistule pancréatique. Il est nécessaire de réaliser de nouveaux essais, avec de suffisamment grands nombres de patients et à faibles risques de biais. Sur la base des données actuellement disponibles, la somatostatine et ses analogues sont recommandés pour utilisation en routine chez les patients subissant une résection pancréatique.
Les analogues de la somatostatine sont susceptibles de réduire les complications périopératoires mais ne réduisent pas la mortalité péripératoire. Il est nécessaire de réaliser des essais supplémentaires de puissance suffisante et à faible risque de biais. Sur la base des données actuellement disponibles, la somatostatine et ses analogues sont recommandés pour utilisation en routine chez les patients subissant une résection pancréatique.
Les résections pancréatiques sont associées à des niveaux élevés de morbidité (30 % à 60 %) et de mortalité (5 %). Les analogues synthétiques de la somatostatine sont préconisés par certains chirurgiens pour réduire les complications consécutives à une chirurgie pancréatique, mais leur utilisation est controversée.
Déterminer si les analogues de la somatostatine doivent être systématiquement utilisés à titre prophylactique en chirurgie pancréatique.
Nous avons effectué une recherche dans le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur les maladies gastro-duodénales et du pancréas, le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (The Cochrane Library 2011, numéro 12), MEDLINE, EMBASE et le Science Citation Index Expanded jusqu'à décembre 2011.
Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés comparant la somatostatine prophylactique, ou un de ses analogues, à l'absence de médicament ou à un placebo durant une opération pancréatique (indépendamment de la langue ou du statut de publication).
Deux auteurs ont évalué les essais à inclure et extrait les données de façon indépendante. Nous avons analysé les données avec des modèles à effet fixe et à effets aléatoires au moyen de Review Manager (RevMan). Nous avons calculé le risque relatif (RR), la différence moyenne (DM) ou la différence moyenne standardisée (DMS), avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %, sur la base d'une analyse en intention de traiter ou d'une analyse des cas disponibles. Quand aucune de celles-ci n'était possible, nous avons effectué une analyse per protocole.
Nous avons identifié 19 essais (17 d'entre eux à risque élevé de biais) impliquant 2 245 patients. Il n'y avait pas de différence significative entre les deux groupes dans la mortalité péri-opératoire (RR 0,80 ; IC à 95 % 0,56 à 1,16 ; N = 2 210) ou le nombre de patients atteints d'effets indésirables liés au médicament (RR 2,09 ; IC à 95 % 0,83 à 5,24 ; N = 1 199). Dans aucun des essais il n'avait été rendu compte de la qualité de vie. Le nombre total de patients atteints de complications postopératoires était significativement plus faible dans le groupe à analogue de la somatostatine (RR 0,69 ; IC à 95 % 0,60 à 0,79 ; N = 1 858) mais il n'y avait pas de différence significative entre les groupes dans le taux de ré-opération (RR 1,26 ; IC à 95 % 0,58 à 2,70 ; N = 687) ou la durée d'hospitalisation (DM -1.04 jours ; IC à 95 % -2,54 à 0,46 ; N = 1 269). L'incidence de la fistule pancréatique était plus faible dans le groupe à analogue de la somatostatine (RR 0,63 ; IC à 95 % 0,52 à 0,77 ; N = 2 161). Dans la plupart des essais la proportion de fistules cliniquement significatives n'était pas mentionnée. Lors de l'inclusion des essais qui distinguaient clairement les fistules cliniquement significatives, il n'y avait pas de différence significative entre les deux groupes (RR 0,69 ; IC à 95 % 0,34 à 1,41 ; N = 247).