Les chercheurs de la Collaboration Cochrane ont mené une revue des effets des vaccins oraux dans la prévention du choléra. Après avoir recherché des études pertinentes, ils ont identifié 48 articles pertinents. Leurs résultats sont résumés ci-dessous.
Qu'est-ce que le choléra et comment les vaccins fonctionnent-ils ?
Le choléra est une forme sévère de diarrhée. Le choléra est transmis en buvant de l'eau ou en consommant des aliments contaminés par la bactérie (Vibrio cholerae). Certaines personnes sont atteintes d'une maladie peu grave, mais d'autres peuvent devenir très malades et présenter une diarrhée aqueuse et des vomissements. Ces patients peuvent se déshydrater très rapidement, et 25 à 50 % peuvent en mourir si la maladie n'est pas traitée.
La maladie se propage rapidement au sein des communautés pauvres, en particulier lorsqu'elles n'ont pas accès aux installations sanitaires ou à l'eau potable. Dans les camps de réfugiés ou après une catastrophe naturelle, les épidémies de choléra peuvent faire des centaines de victimes en un temps très court.
Les vaccins anticholériques oraux consistent à administrer une petite dose de la bactérie responsable du choléra par voie orale. Cette dose de bactérie a été tuée ou modifiée de manière à ne pas provoquer de diarrhée, tout en immunisant le récepteur contre le choléra naturel. Trois vaccins anticholériques oraux sont actuellement disponibles.
Résultats des recherches concernant les effets des vaccins oraux actuellement disponibles
Les vaccins anticholériques oraux réduisent le risque d'infection par le choléra chez les personnes vivant dans des régions à forte prévalence, mais ne l'éliminent pas complètement.
Les vaccins anticholériques oraux ne présentent probablement pas d'effets secondaires majeurs au moment de l'administration, mais les complications rares ou tardives ne peuvent pas être exclues.
Les vaccins oraux à germes entiers inactivés actuellement disponibles peuvent prévenir 50 à 60 % des épisodes de choléra au cours des deux premières années suivant le schéma de primo-vaccination. L'impact et le rapport coût-efficacité de l'adoption de ces vaccins anticholériques oraux dans les programmes de vaccination des pays endémiques dépendra de la prévalence du choléra, de la fréquence des épidémies et de l'accès aux services de base fournissant une réhydratation rapide.
Le choléra entraîne une diarrhée aqueuse aiguë qui peut provoquer une déshydratation et le décès du patient en l'absence de traitement approprié. Il se produit généralement sous forme d'épidémies et est associé à la pauvreté et à l'absence d'installations sanitaires. Des vaccins efficaces, peu chers et faciles à administrer pourraient permettre de prévenir les épidémies.
Évaluer l'efficacité et l'innocuité des vaccins anticholériques oraux dans la prévention des cas de choléra et des décès par choléra.
En octobre 2010, nous avons consulté le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les maladies infectieuses ; le registre Cochrane central des essais contrôlés (CENTRAL) ; MEDLINE ; EMBASE ; LILACS ; le méta-registre des essais contrôlés (mRCT) et le système d'enregistrement international des essais cliniques de l'OMS (ICTRP pour International Clinical Trials Registry Platform) afin d'identifier des essais publiés et en cours pertinents.
Les essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés portant sur des vaccins anticholériques oraux chez des adultes et des enfants en bonne santé.
L'éligibilité et le risque de biais de tous les essais ont été évalués par deux auteurs de manière indépendante. Les données ont été extraites par deux évaluateurs indépendants et analysées à l'aide du logiciel Review Manager 5. Les résultats sont rapportés sous forme de protection immunitaire des vaccins (PIV) avec des intervalles de confiance (IC) à 95 %.
Sept essais d'efficacité de grande échelle, quatre petits tests de provocation artificielle et 29 essais d'innocuité ont fourni des données pour cette revue.
Cinq variantes d'un vaccin à germes entiers inactivés ont été évaluées dans le cadre d'essais d'efficacité de grande échelle (quatre essais, 249 935 participants). L'efficacité globale du vaccin était de 52 % au cours de la première année (IC à 95 %, entre 35 et 65 %), et de 62 % (IC à 95 %, entre 51 et 62 %) au cours de la deuxième année. La protection immunitaire était inférieure chez les enfants de moins de 5 ans ; 38 % (IC à 95 %, entre 20 et 53 %) par rapport aux enfants plus âgés ou aux adultes ; 66% (IC à 95% entre 57% et 73%).
Un essai portant sur un vaccin à germes entiers inactivés administré à des recrues militaires rapportait une protection immunitaire de 86 % (IC à 95 %, entre 37 et 97 %) au cours d'une petite épidémie survenue dans les 4 semaines suivant l'administration des deux doses prévues (un essai, 1 426 participants). Aucune donnée d'efficacité n'est disponible au-delà de deux ans concernant les vaccins actuellement utilisés, mais les essais plus anciens indiquent qu'il est peu probable que l'efficacité dure plus de trois ans.
Les données d'innocuité disponibles concernant les vaccins à germes entiers inactivés ne montraient aucune augmentation cliniquement significative des événements indésirables par rapport au placebo.
Un seul vaccin à virus vivant modifié avait atteint la phase III de l'évaluation clinique et n'était pas efficace (un essai, 67 508 participants). Deux nouveaux vaccins à virus vivant modifié ont fait la preuve de leur efficacité clinique dans le cadre de petits tests de provocation artificielle, mais ils sont encore en phase de développement.
Translated by: French Cochrane Centre
Translation supported by: Pour la France : Minist�re de la Sant�. Pour le Canada : Instituts de recherche en sant� du Canada, minist�re de la Sant� du Qu�bec, Fonds de recherche de Qu�bec-Sant� et Institut national d'excellence en sant� et en services sociaux.