La rééducation est considérée comme un traitement symptomatique et un traitement de soutien essentiel pour les maladies neurodégénératives. L'exercice physique au moyen d'une plate-forme vibratoire (vibrations globales du corps) a été introduit récemment comme traitement complémentaire de la rééducation. Cette revue a identifié dix essais utilisant des vibrations globales du corps (VGC) dans des maladies neurodégénératives : six dans la maladie de Parkinson et quatre dans la sclérose en plaques. La diversité des traitements et des mesures des critères de jugement rend difficile la comparaison quantitative de l'effet de l'intervention par VGC entre les études et l'évaluation de son efficacité. Il n'existe pas suffisamment de preuves pour déterminer les bénéfices potentiels de l'entraînement par VGC en termes de performances fonctionnelles selon les activités de la vie quotidienne, d'équilibre corporel, de signes et symptômes de la maladie, de performances musculaires et de qualité de vie, chez les patients atteints de maladies neurodégénératives. Les événements indésirables ont été mal rapportés dans les études incluses, mais ce type d'entraînement semble être une intervention sûre. Ces conclusions sont basées sur un faible nombre d'études dont la qualité méthodologique est limitée.
Il n'existe pas de preuves suffisantes de l'effet de l'entraînement par VGC sur les performances fonctionnelles des patients atteints de maladies neurodégénératives. Par ailleurs, il n'existe pas de preuves suffisantes concernant ses effets bénéfiques sur les signes et symptômes de la maladie, l'équilibre corporel, la marche, la force musculaire et la qualité de vie, comparé à d'autres interventions par traitement physique actif ou à des interventions passives dans la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques. Des études supplémentaires évaluant d'autres tests fonctionnels et évaluant l'innocuité avec exactitude doivent être réalisées avant d'établir une recommandation définitive.
Les vibrations globales du corps (VGC) peuvent être un entraînement complémentaire des programmes de rééducation physique classiques et semblent présenter des bénéfices potentiels en termes de performances du système sensorimoteur des patients atteints de maladies neurodégénératives.
L'objectif de cette revue était d'examiner l'efficacité des VGC pour améliorer les performances fonctionnelles dans les activités de la vie quotidienne (AVQ) dans les maladies neurodégénératives. De plus, nous voulions évaluer l'effet possible sur les signes et symptômes de la maladie, l'équilibre corporel, la marche, les performances musculaires, la qualité de vie et les événements indésirables.
Nous avons effectué des recherches dans les bases de données électroniques suivantes : le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (The Cochrane Library, 2011 numéro 4), MEDLINE (de 1964 au 6 mai 2011 ; via PubMed), EMBASE (de 1980 au 6 mai 2011 ; via Ovid), PeDro (de 1929 à mai 2011 ; via le site web), CINAHL (jusqu'en septembre 2011 ; via Ovid) et PsycINFO (de 1806 au 6 mai 2011 ; via Ovid).
Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés comparant des séances uniques ou multiples de VGC à une intervention passive, tout autre traitement physique actif ou des VGC avec des paramètres de vibration différents.
Deux auteurs de la revue ont sélectionné les essais à inclure, évalué leur qualité et extrait les données de façon indépendante. Les désaccords ont été résolus par la discussion ou, au besoin, communiqués à un troisième auteur de la revue.
Nous avons inclus 10 essais, dont six portaient sur la maladie de Parkinson et quatre sur la sclérose en plaques. Aucune des études n'a rapporté de données sur les résultats primaires (performances fonctionnelles). Dans la maladie de Parkinson, après avoir regroupé deux études, une séance unique de VGC a entraîné une amélioration significative de la marche mesurée au moyen du test de lever de chaise de Mathias chronométré (Timed Up and Go test (TUG)) comparé aux exercices en position debout (différence moyenne -3,09, intervalle de confiance à 95 % -5,60 à -0,59 ; P = 0,02 ; I2 = 0 %). Cependant, une durée de VGC plus longue n'a pas montré de résultats significatifs par rapport à un traitement physique en termes d'équilibre corporel ou de signes et symptômes mesurés à l'aide de l'échelle d'évaluation unifiée pour la maladie de Parkinson (EEUMP). Dans la sclérose en plaques, aucune preuve n'a été établie quant à un effet à court terme ou à long terme des VGC sur l'équilibre corporel, la marche, les performances musculaires ou la qualité de vie.
Des événements indésirables ont été signalés dans quelques essais. Dans les essais qui les signalaient, l'intervention a semblé être sûre.