Problématique de la revue
Quelle est la meilleure façon de traiter les femmes dont l'incontinence urinaire d'effort n'est pas guérie ou réapparaît après une intervention chirurgicale consistant à insérer un ruban adhésif sous la sortie de la vessie (ruban mi-urétral) ?
Contexte
L'incontinence urinaire à l'effort (en anglais : stress urinary incontinence, SUI) est la perte d'urine lorsqu'une personne tousse ou fait de l'exercice. Elle peut être causée par des lésions des muscles du plancher pelvien ou de leur innervation, en particulier lors de l'accouchement. Des traitements simples, comme le renforcement des muscles du plancher pelvien ou des médicaments, peuvent être essayés en première intention. Si ces méthodes n'ont pas fonctionné, la chirurgie est souvent pratiquée, et peut se faire à l'aide d'une bandelette mi-urétrale. Il s'agit généralement de placer une bandelette en polypropylène (un matériau synthétique comme le nylon utilisé pour certains fils de suture chirurgicaux et autres dispositifs médicaux) sous la sortie de la vessie. Cette opération est généralement un réussite, mais toutes les femmes ne seront pas guéries. À l'heure actuelle, les experts ne s'entendent pas sur la manière de traiter les femmes souffrant d'incontinence urinaire récurrente d'effort à la suite d'une chirurgie par bandelette mi-urétrale inefficace.
Dans quelle mesure cette revue est-elle à jour ?
Les données probantes sont à jour jusqu'au 9 novembre 2018.
Caractéristiques de l'étude
Notre recherche a permis d'identifier une étude pour cette revue, incluant un total de 341 femmes. Parmi celles-ci, seulement 46 femmes répondaient à nos critères d'inclusion en ayant déjà subi une chirurgie de continence par bandelette mi-urétrale ou une colposuspension (un type de chirurgie utilisé pour soutenir les tissus autour du col de la vessie par des points de suture). La revue n'a porté que sur les résultats de ces 46 femmes, extraits des résultats globaux de l'étude.
Sources de financement de l’étude
La seule étude incluse a été financée par Henry Smith Charity. Une correction publiée indiquait l'appui commercial du fabricant d'un dispositif utilisé dans l'étude, ce qui pourrait être une source de biais.
Principaux résultats
Nous voulions évaluer les effets d'un traitement conservateur (comme le renforcement des muscles du plancher pelvien ou l'entraînement de la vessie), de la chirurgie et des médicaments sur le nombre de femmes ayant déclaré que leur incontinence s'était améliorée ou était guérie après le traitement, ainsi que d'autres critères de jugement comme la qualité de vie et les événements indésirables. Nous nous sommes également intéressés aux effets sur nos critères de jugement de différents types de bandelettes mi-urétrales.
Sur les 46 femmes admissibles de l'étude incluse, les deux tiers auraient reçu une bandelette mi-urétrale lors de leur première intervention chirurgicale. Cependant, les données du rapport n’ont pas différencié les femmes ayant déjà subi une intervention chirurgicale avec une bandelette mi-urétrale de celles ayant eu une colposuspension. Cela signifie que nous ne pouvons pas être certains que les résultats sont dus à la bandelette mi-urétrale, de sorte que nous n'avons pas pu utiliser les données dans cette revue.
Nous avions l’intention de résumer les données probantes indiquant quels traitements pouvaient être considérés comme des utilisations valables des ressources de santé, mais nous n'avons identifié aucune étude posant cette question.
Qualité des preuves
L'absence de données utilisables signifie que nous n'avons pas été en mesure d'évaluer la certitude de l'ensemble des données probantes.
Conclusions des auteurs
Nous n'avons pas trouvé suffisamment de données pour évaluer avec précision les effets des différentes stratégies de prise en charge de l'incontinence à l'effort récurrente ou persistante après l'échec d'une chirurgie avec bandelette mi-urétrale. Des données probantes provenant d'études de grande qualité sont nécessaires pour résoudre cette incertitude.
Les données étaient insuffisantes pour l’évaluation des effets de l'une ou l'autre des différentes stratégies de prise en charge de l'incontinence à l'effort, récurrente ou persistante, après l'échec d'une chirurgie avec bandelette mi-urétrale. Aucun article publié n'a rapporté uniquement sur les femmes dont la première opération a été la pose d’une bandelette mi-urétrale. Des données probantes provenant d'autres ECR et évaluations économiques sont nécessaires pour résoudre les incertitudes quant aux effets et aux coûts de ces traitements.
La chirurgie est une modalité de traitement courante de l'incontinence urinaire d'effort (en anglais : stress urinary incontinence, SUI), habituellement proposée aux femmes pour lesquelles les traitements conservateurs ont échoué. Les bandelettes mi-urétrales ont remplacé la colposuspension car les taux de guérison sont comparables et le temps de récupération réduit. Cependant, certaines femmes ne seront pas guéries après une chirurgie avec bandelette mi-urétrale. Actuellement, il n’existe pas de consensus sur la manière de gérer la maladie chez ces femmes.
Il s'agit d'une mise à jour d'une revue Cochrane publiée pour la première fois en 2013.
Évaluer les effets des interventions pour le traitement de l'incontinence urinaire récurrente d'effort après l'échec d'une chirurgie minimalement invasive à bandelette mi-urétrale synthétique chez les femmes ; et résumer les principales conclusions des évaluations économiques de ces interventions.
Nous avons fait des recherches dans le Registre spécialisé sur l'incontinence Cochrane (Cochrane Incontinence Specialised Register), contenant les essais identifiés dans le Registre central des essais contrôlés Cochrane (en anglais : Cochrane Central Register of Controlled Trials , CENTRAL), MEDLINE, MEDLINE In-Process, MEDLINE Epub Ahead of Print, ClinicalTrials.gov, OMS ICTRP et identifiés lors de recherches manuelles dans les journaux et actes de conférences (consultés le 9 novembre 2018). Nous avons également fait des recherches dans les listes de références des articles pertinents.
Nous avons inclus des essais contrôlés randomisés et quasi-randomisés portant sur des femmes qui présentaient une incontinence urinaire récurrente d'effort après une chirurgie minimalement invasive avec bandelette mi-urétrale . Nous avons inclus les traitements conservateurs, pharmacologiques et chirurgicaux.
Deux auteurs de la revue ont vérifié l’éligibilité des études identifiées en consultant leur résumé. Nous avons obtenu le texte intégral des rapports d'études pertinentes et contacté directement les auteurs des études pour obtenir des renseignements supplémentaires au besoin. Nous avons extrait les données portant sur les critères de jugement à l'aide d'un formulaire standard et les avons traitées conformément aux directives du Manuel Cochrane des revues systématiques des interventions (Cochrane Handbook for Systematic Reviews of Interventions).
Nous avons inclus une étude dans cette revue. Cette étude a par la suite fait l'objet d'une analyse secondaire, non planifiée à l'origine, de 46 femmes ayant subi la pose d’une bandelette transobturatrice pour leur SUI récurrente après une ou plusieurs opérations précédentes ayant échoué. Nous n'avons pas pu utiliser les données, car elles n'étaient pas présentées selon la nature de la première opération.
Nous avons exclu 12 études, cinq parce qu'il ne s'agissait pas d'essais contrôlés randomisés (ECR) et quatre parce que la précédente chirurgie de l'incontinence n'avait pas utilisé une bandelette mi-urétrale. Nous en avons jugé trois autres comme étant inéligibles car, ni le rapport d'essai ni les communications personnelles avec les personnes conduisant l’essai n'ont pu confirmer si les participants avaient déjà subi ou non une intervention chirurgicale avec bandelette.
Nous avions également prévu d'élaborer un bref commentaire économique résumant les principales conclusions des évaluations économiques pertinentes, mais des recherches systématiques supplémentaires n'ont pas permis d'identifier de telles études.
Post-édition effectuée par Carole Lescure et Cochrane France. Une erreur de traduction ou dans le texte d'origine ? Merci d'adresser vos commentaires à : traduction@cochrane.fr