La tachycardie supraventriculaire (TSV) est une anomalie cardiaque courante qui se caractérise par une accélération du rythme cardiaque. Cette perturbation du rythme cardiaque peut survenir chez des individus en bonne santé et peut comprendre des symptômes tels que des douleurs thoraciques, des palpitations, un essoufflement, une transpiration et une sensation d'évanouissement. Dans des cas plus rares, il peut y avoir une perte de connaissance. Le traitement de la TSV est habituellement une combinaison de manœuvres d'effort physique (appelées aussi manœuvres vagales), de médicaments ou de traitement par stimulation électrique (utilisé dans les cas sévères où la pression artérielle chute jusqu'à un faible niveau). Le terme « manœuvre vagale » est utilisé pour décrire une intervention physique qui se traduit par la stimulation du 10ème nerf crânien (nerf vague), qui peut à son tour entraîner le ralentissement du rythme cardiaque dans le contexte de la TSV. Pour effectuer une telle manœuvre, la manœuvre de Valsalva, le praticien doit demander au patient de souffler dans une seringue en étant en position allongée (sur le dos) pendant 15 secondes. Ceci génère une pression accrue au sein de la cavité thoracique et déclenche le ralentissement du rythme cardiaque susceptible de supprimer le rythme anormal. Cette revue a examiné les preuves disponibles pour déterminer l'efficacité réelle de la manœuvre de Valsalva pour restaurer un rythme cardiaque normal (qualifié de réussite de la réversion). Ceci est une version mise à jour de la revue originale publiée en 2013.
Trois études totalisant 316 participants ont été incluses dans cette revue. L'analyse des résultats a montré que la réussite de la réversion se situe à un niveau compris entre 19,4 % et 54,3 %. Nous n'avons pas pu calculer la probabilité et la gravité des effets secondaires (événements indésirables), car les études ont fourni des informations insuffisantes pour effectuer cette analyse. Des effets secondaires potentiels ont été signalés dans d'autres articles sur le sujet ; ceux-ci ont compris l'hypotension (baisse soudaine de la pression artérielle) ou la syncope (perte de conscience momentanée). Aucun effet secondaire n'a été rapporté dans les trois études examinées ici. Dans les trois études, la réversion a été obtenue à la fin de chaque manœuvre de Valsalva.
Globalement, la manœuvre de Valsalva semble être une méthode non invasive simple pour supprimer un rythme cardiaque anormal, mais sa sécurité d'emploi et son efficacité globale sont difficiles à quantifier. D'autres recherches sont nécessaires pour améliorer les preuves concernant cette pratique.
Nous n'avons pas trouvé suffisamment de preuves pour soutenir ou réfuter l'efficacité de la manœuvre de Valsalva pour supprimer la TSV. Des recherches supplémentaires doivent être réalisées, lesquelles devront incorporer une approche standardisée de la technique de réalisation et de la méthodologie.
Les personnes atteintes de l'arythmie cardiaque tachycardie supraventriculaire (TSV) se présentent souvent chez les cliniciens dans des contextes de médecine pré-hospitalière et de médecine d'urgence. La restauration du rythme sinusal en supprimant la TSV implique d'augmenter l'état réfractaire du nœud auriculoventriculaire au sein du myocarde par le biais des manœuvres vagales, d'agents pharmacologiques ou de la cardioversion électrique. Une technique de première ligne couramment utilisée pour restaurer le rythme sinusal normal (réversion) est la manœuvre de Valsalva (MV). Il s'agit d'une méthode non invasive pour augmenter l'état réfractaire du myocarde en élevant la pression intrathoracique pendant une courte période, stimulant ainsi l'activité des barorécepteurs dans l'arc aortique et le glomus carotidien, aboutissant à une augmentation du tonus parasympathique (nerf vague).
Évaluer les preuves de l'efficacité de la manœuvre de Valsalva pour supprimer la tachycardie supraventriculaire.
Nous avons actualisé les recherches électroniques dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL, 2014, numéro 7); MEDLINE Ovid (de 1946 à la 3ème semaine d'août 2014) ; EMBASE Classic et EMBASE Ovid (de 1947 jusqu'au 27 août 2014) ; Web of Science (de 1970 jusqu'au 27 août 2014) ; et BIOSIS Previews (de 1969 jusqu'au 22 août 2014). Nous avons également consulté les registres d'essais, l'Index des Thèses et les bibliographies de toutes les publications pertinentes identifiées par ces stratégies.
Nous avons inclus tous les essais contrôlés randomisés (ECR) ayant examiné l'efficacité de la manœuvre de Valsalva pour supprimer la TSV.
Deux auteurs de la revue ont extrait les données, de façon indépendante, en utilisant un formulaire standardisé. Nous avons évalué la validité interne de chaque essai et les différends ont été résolus par la discussion. Les données ont ensuite été extraites et saisies dans Review Manager 5.
Nous n'avons trouvé aucune nouvelle étude ECR pouvant être incluse dans cette mise à jour. Nous avons identifié deux études ECR en cours que nous sommes susceptibles d'inclure dans les futures mises à jour. En conséquence, nos résultats sont inchangés et comprennent trois ECR portant sur un total de 316 participants. Les trois études ont comparé l'efficacité de la MV pour la réversion de la TSV à celle d'autres manœuvres vagales dans une conception croisée. Deux études ont induit la TSV dans un environnement de laboratoire contrôlé. Les participants avaient arrêté tous les médicaments avant de s'engager dans ces études. La troisième étude concernait des personnes se présentant au service des urgences de l'hôpital avec un épisode de TSV. Ces participants n'ont pas été contrôlés en ce qui concerne les médicaments ou d'autres facteurs avant l'intervention.
Les deux études de laboratoire ont mis en évidence des taux de réversion de 45,9 % et 54,3 %, tandis que l'étude clinique a révélé un taux de réussite de la réversion de 19,4 %. Cet écart peut être dû aux différences méthodologiques entre les études, à l'effet de la TSV induite versus TSV épisodique spontanée, et aux facteurs participants tels que les médicaments et les comorbidités. Nous n'avons pu évaluer aucun de ces facteurs ni les effets indésirables de manière plus approfondie, car soit ils n'ont pas été décrits avec suffisamment de détails soit ils n'ont pas été rapportés du tout.
Le regroupement statistique n'a pas été possible en raison de l'hétérogénéité entre les études cliniques.
Traduction réalisée par Cochrane France