Beaucoup de gens ont des difficultés à avaler en raison d'un affaiblissement du sphincter œsophagien supérieur (SOS), une zone de pression élevée dans le tube convoyant les aliments de la bouche à l'estomac. De nombreuses personnes atteintes de troubles neurologiques, comme un AVC, une lésion cérébrale traumatique, la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques, peuvent avoir un affaiblissement du SOS. Il entraîne des difficultés à avaler des aliments et des liquides, provoquant la suffocation et l'entrée de nourriture dans les poumons (aspiration). Cela a des conséquences graves pour le patient et peut entraîner la déshydratation, la malnutrition et une pneumonie par aspiration. La qualité de vie de ces personnes peut être affectée, car elles ne sont plus en mesure de consommer des aliments ou des liquides par voie orale en toute sécurité. L'alimentation par sonde et l'hospitalisation sont souvent nécessaires.
De nombreuses interventions sont utilisées pour améliorer la fonction du SOS. Celles-ci comprennent la chirurgie, les médicaments, dont la toxine botulinique, les exercices de rééducation, la modification du régime alimentaire et d'autres techniques compensatoires.
Il n'existe pas de consensus clair quant à savoir si la toxine botulinique est sûre et efficace dans la prise en charge du dysfonctionnement du SOS chez les personnes atteintes de troubles neurologiques. C'est pourquoi il est difficile de décider quelle intervention sera la plus sûre et la plus efficace pour améliorer la déglutition et la qualité de vie.
Seuls des essais contrôlés randomisés ont été recherchés pour inclusion dans cette revue. Pour tenter de trouver des essais, nous avons effectué des recherches électroniques dans des bases de données et consulté des registres d'essais cliniques, des revues professionnelles, des actes de conférences publiés et les références bibliographiques des articles pertinents. Aucun essai ne répondait aux critères d'inclusion dans la revue.
Il n'existe pas suffisamment de preuves pour appuyer l'utilisation de la toxine botulique pour améliorer la déglutition chez les personnes souffrant de dysfonctionnement du SOS et atteintes d'une maladie neurologique. Le manque d'essais ne signifie pas que cette intervention est inefficace. Des essais bien conçus et de puissance statistique suffisante sont nécessaires. En plus d'utiliser des mesures sensibles pour étudier les changements dans la fonction de déglutition, il faut des mesures examinant la satisfaction des patients et des soignants, les changements dans la qualité de vie, le bien-être psychologique et les symptômes indésirables associés à l'intervention.
Il n'a pas été possible de formuler des conclusions sur l'efficacité et l'innocuité de la toxine botulinique en tant qu'intervention chez les personnes atteintes d'un dysfonctionnement du SOS et d'une maladie neurologique. Il n'existe pas suffisamment de preuves pour orienter la pratique clinique. Des suggestions sont fournies pour les recherches futures.
L'ouverture correcte du sphincter œsophagien supérieur (SOS) est essentiel pour une déglutition sûre et efficace en raison de la proximité du SOS avec l'entrée des voies respiratoires. De nombreuses personnes atteintes de troubles neurologiques progressifs ou non progressifs présentent un dysfonctionnement du SOS. Les conséquences pour la personne incluent des difficultés de déglutition d'aliments conduisant à la suffocation et à l'aspiration (passage de matériaux dans la trachée au-delà du niveau des vraies cordes vocales). Les complications cliniques comprennent la pneumonie par aspiration, la perte de poids, la déshydratation et la malnutrition. L'alimentation par sonde est souvent indiquée, mais elle est associée à une mortalité accrue. La qualité de vie est aussi fréquemment affectée. Il existe toute une gamme d'interventions qui visent à améliorer la fonction du SOS et la déglutition. Celles-ci comprennent des stratégies compensatoires, des techniques de réadaptation, des interventions pharmacologiques et la chirurgie. Au cours des deux dernières décennies, la toxine botulinique est devenue de plus en plus utilisée en tant qu'intervention pour le dysfonctionnement du SOS, certaines preuves suggérant qu'elle est efficace pour améliorer la fonction de déglutition. Malgré un certain nombre d'études examinant son efficacité, il n'existe pas de consensus quant à savoir si cette intervention est efficace pour améliorer la déglutition chez les patients souffrant d'un dysfonctionnement du SOS associé à une maladie neurologique.
Établir l'efficacité et l'innocuité de l'utilisation de la toxine botulinique pour améliorer le dysfonctionnement du SOS chez les personnes ayant des difficultés de déglutition (dysphagie) associées à une maladie neurologique progressive ou non progressive.
Nous avons recherché des essais publiés dans les bases de données électroniques suivantes : le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), Ovid MEDLINE (de 1950 à 2013), EMBASE (de 1980 à 2013), AMED (Allied and Complementary Medicine) (de 1941 à 2013) et CINAHL (Cumulative Index to Nursing and Allied Health Literature) (de 1937 à 2013). Nous avons également consulté les principaux registres d'essais cliniques : CCT (http://www.controlled-trials.com), Clinical Trials (http://www.clinicaltrials.gov), Chinese Clinical Trial Register (www.chictr.org) et ACTR (http://www.actr.org.au/). Les références bibliographiques de toutes les études potentiellement pertinentes ont été examinées pour identifier d'autres essais pertinents. Nous avons effectué une recherche manuelle dans les résumés publiés d'actes de conférence de la Dysphagia Research Society ainsi que de la European Society of Swallowing Disorders. Les résumés de la Digestive Disease Week (publiés dans la revue Gastroenterology) ont également été examinés manuellement. En outre, nous avons effectué des recherches dans ProQuest Dissertations & Theses pour les résumés de thèse.
Seuls des essais contrôlés randomisés ont été recherchés.
Des recherches ont été menées indépendamment par JR, AM, MC et MW. Deux auteurs de la revue (JR et MW) ont examiné de manière indépendante les titres, les résumés et les mots clés identifiés à partir de la recherche de littérature.
Aucune étude contrôlée randomisée n'a été identifiée. Vingt-neuf études ont été exclues, principalement sur la base de leur plan d'étude.