Traitements psychologiques pour réduire la douleur chez les personnes subissant une chirurgie à cœur ouvert

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La douleur postopératoire aiguë est l'un des soucis les plus difficiles dans la chirurgie à cœur ouvert, et est liée à un risque de conséquences négatives, comme une moins bonne cicatrisation des plaies, la douleur chronique ou la dépression. Le traitement psychologique est destiné à améliorer les connaissances des patients sur la chirurgie et à modifier la détresse mentale, les croyances négatives et la non adhérence qui y sont liées. Il vise à réduire la douleur et l'anxiété, et à améliorer la récupération postopératoire après une chirurgie à cœur ouvert. Le traitement psychologique consiste à fournir des informations concernant les procédures médicales ainsi que les réponses émotionnelles et les sensations qui y sont associées avant, pendant et après la chirurgie, et des instructions sur la façon d'adhérer à des conseils médicaux pour soutenir le rétablissement ; à former ou à instruire les patients sur différentes techniques de relaxation ; ou à aider les patients à comprendre les pensées et les sentiments qui influencent leur comportement.

Cette revue a cherché à savoir si le traitement psychologique parvenait effectivement à réduire la douleur postopératoire aiguë et à améliorer l'évolution de la récupération psychologique et physique des personnes subissant une chirurgie à cœur ouvert. Nous avons trouvé 19 études, incluant un total de 2 164 participants, qui avaient rendu compte des effets du traitement psychologique par rapport à un groupe témoin sur l'intensité de la douleur, l'utilisation de médicaments contre la douleur, la détresse mentale, la mobilité et la durée d'intubation après la chirurgie. Nous n'avons pas trouvé de preuve que le traitement psychologique réduise l'intensité de la douleur ou améliore la mobilité après une chirurgie à cœur ouvert. Le traitement psychologique s'est avéré légèrement plus efficace que les soins standard pour réduire la détresse mentale. Nous n'avons pas trouvé de preuve claire que le traitement psychologique conduise à une réduction du temps d'intubation après la chirurgie. Aucun effet indésirable du traitement psychologique n'a été décrit dans aucune étude primaire.

Cependant, les études étaient généralement de faible qualité et leurs résultats différaient. La dernière recherche a été effectuée en septembre 2013. Les études ont été principalement menées sans soutien financier externe ou financées par des associations de recherche nationales ou régionales non commerciales ou des bourses d'étude. Aucune étude ne mentionnait de conflits d'intérêt.

D'autres recherches de haute qualité sont nécessaires pour répondre à la question de savoir si un traitement psychologique a le potentiel de réduire la douleur postopératoire et d'améliorer la récupération après une chirurgie à cœur ouvert.

Conclusions des auteurs: 

Pour la majorité des critères de jugement (deux tiers), nous n'avons pas pu réaliser de méta-analyse puisque les critères de jugement n'étaient pas mesurés, ou les données étaient fournies par un seul essai. Les interventions psychologiques n'ont aucun effet bénéfique sur la réduction de l'intensité de la douleur postopératoire ou l'amélioration de la mobilité. Il existe des preuves de faible qualité que les interventions psychologiques réduisent la détresse mentale postopératoire. En raison de limitations dans la qualité méthodologique, du petit nombre d'études et de leur grande hétérogénéité, nous avons évalué la qualité de l'ensemble des preuves comme étant faible. Les futurs essais devraient mesurer des critères de jugement cruciaux (par ex. le nombre de participants présentant une réduction d'au moins 50 % dans l'intensité de la douleur par rapport à l'inclusion) et devraient s'attacher à améliorer la qualité du corpus de preuves en général. Dans l'ensemble, les preuves actuelles ne soutiennent pas clairement l'utilisation des interventions psychologiques pour réduire la douleur chez les participants subissant une chirurgie à cœur ouvert.

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Contexte: 

La douleur postopératoire aiguë est l'un des soucis les plus difficiles dans la chirurgie à cœur ouvert, et est associée à un risque de conséquences négatives. Plusieurs essais ont examiné les effets des interventions psychologiques pour réduire la douleur postopératoire aiguë et améliorer l'évolution de la récupération psychologique et physique des participants subissant une chirurgie à cœur ouvert.

Objectifs: 

Comparer l'efficacité des interventions psychologiques en tant que complément aux soins standard par rapport aux soins standard seuls ou aux soins standard et de l'attention chez les adultes subissant une chirurgie à cœur ouvert sur la douleur, la prise de médicaments contre la douleur, la détresse mentale, la mobilité et le délai avant l'extubation.

Stratégie de recherche documentaire: 

Nous avons effectué des recherches dans le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL) (Bibliothèque Cochrane 2013, numéro 8), MEDLINE (de 1946 à septembre 2013), EMBASE (de 1980 à septembre 2013), Web of Science (toutes les années jusqu'à septembre 2013) et PsycINFO (toutes les années jusqu'à septembre 2013) pour les études éligibles. Nous avons utilisé les options « articles connexes » et « cité par » des études éligibles afin d'identifier d'autres études pertinentes. Nous avons également examiné les références bibliographiques des articles pertinents et des revues précédentes. Nous avons aussi consulté la base de données ProQuest Dissertations and Theses Full Text (toutes les années jusqu'à septembre 2013) et contacté les auteurs des études primaires afin d'identifier des documents non publiés.

Critères de sélection: 

Essais contrôlés randomisés comparant des interventions psychologiques en tant que complément aux soins standard par rapport aux soins standard seuls ou aux soins standard et de l'attention chez les adultes subissant une chirurgie à cœur ouvert.

Recueil et analyse des données: 

Deux auteurs de la revue (SK et JR) ont indépendamment évalué l'éligibilité des essais, estimé le risque de biais et extrait toutes les données. Nous avons calculé l'ampleur d'effet pour chaque comparaison (g de Hedges) et effectué une méta-analyse des données à l'aide d'un modèle à effets aléatoires.

Résultats principaux: 

Dix-neuf essais ont été inclus (2 164 participants).

Aucune étude n'a rapporté de données sur le nombre de participants présentant une réduction d'au moins 50 % dans l'intensité de la douleur par rapport à l'inclusion. Une seule étude a rapporté des données sur le nombre de participants en deçà de 30/100 mm sur l'échelle visuelle analogique (EVA) dans l'intensité de la douleur. Les interventions psychologiques n'ont eu aucun effet bénéfique pour réduire l'intensité de la douleur mesurée sur les échelles continues à moyen terme (g -0,02, IC à 95 % de -0,24 à 0,20, 4 études, 413 participants, preuves de qualité modérée), ni sur le long terme (g 0,12, IC à 95 % de -0,09 à 0,33, 3 études, 280 participants, preuves de faible qualité).

Aucune étude n'a rapporté de données sur le délai médian avant la reprise de médicaments ou sur le nombre de participants ayant repris des médicaments. Une seule étude a fourni des données sur l'utilisation d'analgésiques postopératoire. Les études rapportant des données sur la détresse mentale à moyen terme ont révélé un petit effet bénéfique des interventions psychologiques (g 0,36, IC à 95 % de 0,10 à 0,62, 12 études, 1 144 participants, preuves de faible qualité). De même, un petit effet bénéfique des interventions psychologiques sur la détresse mentale a été obtenu à long terme (g 0,28, IC à 95 % de 0,05 à 0,51, 11 études, 1 320 participants, preuves de faible qualité). Les interventions psychologiques n'ont eu aucun effet bénéfique sur la mobilité à moyen terme (g 0,23, IC à 95 % de -0,22 à 0,67, 3 études, 444 participants, preuves de faible qualité), ni sur le long terme (g 0,29, IC à 95 % de -0,14 à 0,71, 4 études, 423 participants, preuves de faible qualité). Une seule étude a rapporté des données sur le délai avant l'extubation.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.